tag:blogger.com,1999:blog-36457169986394442822024-03-13T15:00:08.797+01:00Papiers recyclésFrançois Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.comBlogger17125tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-50496378638434588422015-11-24T17:47:00.004+01:002015-11-24T17:48:11.788+01:00Ce feu ancien qui enflamme<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-aLXZ84WUUkY/VlSUjVVshnI/AAAAAAAAAQs/qKy2NjbyNaY/s1600/croyance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-aLXZ84WUUkY/VlSUjVVshnI/AAAAAAAAAQs/qKy2NjbyNaY/s320/croyance.jpg" width="210" /></a></div>
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Quel est donc ce feu ancien qui enflamme notre présent ? A toute époque, quelques esprits éclairés ont dû se poser cette question. Depuis le siècle des "Lumières", qui plus que tout autre a donné la possibilité à des philosophes de remettre en question le pouvoir des clercs et leurs légendes imposées, nous pensions être devenus plus sages, plus circonspects envers la croyance.<br />
Régulièrement, l'actualité nous détrompe, et davantage encore aujourd'hui. Ailleurs, mais aussi ici, la croyance a la vie dure.<br />
Jean-Claude Carrière ouvre son essai <i>Croyance</i> par ces mots : <i>Nous devons à présent nous faire une raison</i>. Quel bon conseil ! Avant de poursuivre : <i>Á l'issue d'un long combat, la croyance, aujourd'hui, l'emporte sur la connaissance.</i> Terrible constat. Nous voilà plongés dans les affres du pessimisme. Vite retournons à la première phrase, prenons-la pour un mot d'ordre intime, un vœu pieux.<br />
On pourrait qualifier cet ouvrage du co-auteur du Dictionnaire de la bêtise de livre salutaire, mais est-il réellement susceptible de toucher, voire de convaincre ceux dont il traite ? Car voilà bien le problème de la croyance : ceux qui croient ne donnent pas raison à la raison. La certitude s'ancre dans les esprits, sans nécessiter une quelconque preuve, qui va même jusqu'à nier les évidences. La croyance se suffit à elle-même. <br />
Bien souvent, en plus de nous donner de nombreux exemples des aberrations des religions les plus diverses, Jean-Claude Carrière se met à la place du croyant et écrit à la première personne cherchant à analyser la dynamique de la croyance sur l'individu ou le groupe de fidèles. Ma foi, c'est moi. <i>Et qu'importe que le vrai dieu soit celui-ci ou celui-là, ce qui importe au fond, n'est pas ce que je crois, mais c'est que je crois.</i><br />
Des fous de Dieu courant tel Polyeucte (comme tant d'autres) à la mort choisie pour prouver sa foi aux yeux des hommes, aux égorgeurs islamistes en passant par les contempteurs de l'hérésie – communs dans tous les mouvements religieux, Jean-Claude Carrière nous rappelle que ces religions dites d'amour passent par le sang versé et la violence, tous nourrissent et se repaissent d'une ferveur assassine, tout comme les croyances en autre chose telle l'adhésion aveugle à un système politique et à un parti communiste tout puissant dans l'URSS stalinienne par exemple.<br />
Ainsi, il faut aussi se méfier de nous-même qui ne pensons pas comme les autres.<br />
Religions polythéistes, monothéistes, sectes diverses ayant pignon sur rue ou bien aussi improbables que celle de ces Indonésiens adorateurs d'un lézard, avec leur foule de prophètes advenus ou attendus, leurs prédictions qui ne se réalisent jamais, leur promesse d'Apocalypse, leur culte de la mort, de la peur et de la souffrance, et qui à coup sûr fournissent à leurs nouveaux fidèles une renaissance, finissent par mourir. Elles disparaissent et se voient remplacées par une nouvelle croyance, fonctionnant sur le même modèle, <i>qui s'affirme elle aussi intangible et éternelle</i>. Cela peut donner un peu d'espoir à qui préfère la raison à la croyance, qui à chaque affirmation d'une vérité établie se permet de douter et réclame des preuves.<br />
Mais l'auteur nous pose une ultime question : que serait un monde sans croyance ? <i>Une banquise, un désert ! Et quelle terreur aussi dans ce monde épuré, anesthésié, car l'épouvante peut naître tout pareillement de la vérité nue, et la raison sait jouer les despotes</i>.<br />
Alors, que nous reste-t-il à faire, sinon comme le sage Jean-Claude Carrière nous le suggère : apprendre à vivre. <br />
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Croyance, Jean-Claude Carrière, Ed. Odile Jacob. 22,90€François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-63448180738981519482012-07-06T16:22:00.002+02:002012-07-06T16:28:34.680+02:00Les hémisphères s'affairent<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/--Mgb8pKC9E4/T_byzmZiOMI/AAAAAAAAAPo/H0ELly8aWTo/s1600/Diane.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/--Mgb8pKC9E4/T_byzmZiOMI/AAAAAAAAAPo/H0ELly8aWTo/s320/Diane.jpg" width="196" /></a></div>
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Les vacances arrivent, chérie, n'oublie pas ton short, celui qui à la perfection moule ton cul fabuleux, allonge tes jambes, laisse voir les petites rondeurs moelleuses qui bordent tes fesses. Qu'importe la matière, qu'importe la couleur, n'oublie pas d'emporter ton short.<br />
Car il se pourrait bien que la vue de ton éminence fasse naître une proéminence qui en dit long sur la séduction muette mais parfois éloquente de ta croupe. <br />
Que jamais miches dodues ne se parent d'une jupe-culotte, il y aurait là crime de lèse-nature. La jupe-culotte n'appelle pas la pattecroche. Attention, je ne parle pas de la vulgaire main aux fesses lancée par un goujat, celle de l'inconnu indésiré et mal venu, le coup de butor qui espère asséner des coups de boutoir sans avoir auparavant gagné l'approbation de la belle ou encore la touchette d'un tripoteur du métro. La jupe-culotte concentre tous les inconvénients esthétiques autant que pratiques du vêtement féminin. Trop long, trop large par le bas, engonçant par le haut, rejet explicite de tout érotisme. Même le vent refuse de s'engouffrer sous une jupe-culotte. <br />
Tandis que le short, même s'il ne dévoile pas la culotte ou le string par une facétie de la tramontane, attire le regard, le regard d'un qui est raffiné, celui d'une fine bouche. Qui voue un culte au beau, qui voue un culte au beau cul.<br />
Chéries, si vous oubliez vos shorts, cet été, sur la plage, je n'oublierai pas mon livre. Celui qui me vengera de votre étourderie ou de votre méchanceté et je pourrai me repaître de tout un tas d'histoires de cul. Dix-sept au total. Oh ! Rien de scabreux, rassurez-vous. <br />
Des histoires de cul et de cœur, comme si le chemin le plus direct pour toucher le cœur passait par le fessier. Dix-sept histoires d'amours. Dix-sept histoires de filles sublimes. L'homme y est souvent un être doux, réservé, timide, attentionné, soucieux du bonheur de celle qu'il admire, ce que devrait être tout homme. Finalement, on se rend compte que l'homme n'est un homme que grâce à l'amour qu'il porte à la femme qu'il aime. <br />
A parler « histoires de cul », je vous sens haletant. Le livre en question, qu'il ne faut pas oublier de glisser dans son sac cet été, s'intitule <i>Diane et autres stories en short</i> et est signé Christian Laborde. Et comme dans tous ses romans, il y fait chaud.<br />
Les Anglo-saxons nomment <i>« short stories »</i> ce que les francophones appellent « nouvelles » et l'auteur a décidé de mettre en scène des corps de femmes, et particulièrement, de ces corps, cette portion qui ne leur sert pas qu'à s'asseoir, et qui plus est, vêtue d'un short. Il pourrait s'agir à première vue d'un hymne érotique à cet <i>astre joufflu ensorcelé de lune*</i> cher à Nougaro. Erotisme, le mot est lâché, mais il ne faut se méprendre, il ne s'agit pas d'autre chose que d'amour, car on ne s'arrête pas au corps. <br />
A l'anonymat d'une relation furtive entre deux inconnus, à l'immédiateté du désir à consumer dans la bestialité de l'urgence, au rituel cent fois réitéré à travers un scénario immuable, Laborde donne la primauté au sentiment. <br />
Christian Laborde est un menteur qui dit vrai, comme tous les grands écrivains, parce que certaines de ses héroïnes portent le pantalon au lieu du short contractuel, et parce que parlant d'érotisme, il parle d'amour, qui en est la stricte définition. <br />
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<i>Diane et autres stories en short, </i>Christian Laborde, Ed. Robert Laffont (2012). 16,50 €.<i></i><br />
<i>* Le K du Q – Claude Nougaro (1978).</i><br />
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<br />François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-86992971115124887272011-05-05T16:00:00.001+02:002011-05-05T16:13:29.652+02:00La famille<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-GNS2hLaB_xU/TcKspQWBjeI/AAAAAAAAAPE/Vf9pllD-Kqc/s1600/Semianyki.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-GNS2hLaB_xU/TcKspQWBjeI/AAAAAAAAAPE/Vf9pllD-Kqc/s320/Semianyki.jpg" width="220" /></a></div>Plantons le décor. Un grand drapé où le bleu perce derrière le blanc. Du linge sèche, de gigantesques soutiens-gorge, des chemises, des culottes. A l'avant-scène, des poupées, sur les côtés, tout un tas d'objets hétéroclites. Puis elle arrive.<br />
Elle trimbale un imposant derrière et un gros ventre de femme enceinte qui brinqueballe à chaque pas et tressaute à chaque éclat de rire. Elle arrive dans son accoutrement, des bas rayés dans des sabots, une robe jaune, un masque blanc furieusement maquillé. Elle rentre à la maison. Immédiatement, le spectateur sait qu'il ne sera pas épargné. Madame arrose une plante, termine un reste de lessive... avant de décrocher le grand drapé blanc. Elle, c'est la mère.<br />
Derrière le drapé, la marmaille. Quatre enfants, sous une lampe à suspension, les visages blancs au maquillage très marqué, un garçon et trois filles, des chevelures ébouriffées, des couettes, des lunettes rondes, une tétine coincée dans la bouche de la plus petite, tous fagotés d'inimaginables vêtements s'activent autour de ce que l'on découvrira être le père. Lui repose sur une chaise à bascule. Les enfants l'ont couvert d'une multitude de pinces à linge, le garçon, de sa petite scie – l'une de ses deux armes favorites – cherche à entamer la cheville paternelle. Que font-ils ? L'ont-ils assassiné ? Est-ce un jeu, un simulacre ?<br />
Voilà la famille au grand complet, et voilà comment s'ouvre cette chronique familiale.<br />
Elle est composée et vous est présentée par le Teatr Semianyki*, une troupe de comédiens russes, venant de l'école de Théâtre de Clown et Mime du Teatr Licedei de (jadis) Leningrad.<br />
Ce spectacle qui avait été donné dans le off du Festival d'Avignon en 2005 est la reprise du travail de création de fin d'école présenté par cette troupe en 2003.<br />
La famille est délirante, exubérante, tendre, chaleureuse, cruelle. Elle est la vie. A travers une succession de sketches tous plus désopilants les uns que les autres, elle déchaîne les rires, provoque quelquefois les larmes et suscite toujours l'admiration pour ces comédiens déjantés. <br />
Si le spectacle est muet, il dit beaucoup de choses. Entre les chamailleries des enfants, les coups de gueule de la mère, l'autorité vacillante et légèrement alcoolisée du père, on décèle des joyaux d'amour et de sensibilité et des trésors d'inventivité. On s'y bat, on s'y aime, on s'y électrocute, on y décapite, on y boit de façon surprenante, on y dirige un orchestre, des poulets tombent – les objets prennent vie, le téléphone sonne... pour qui ?<br />
Largement mis à contribution (et pas uniquement au premier rang), le public sera frappé, au sens strict du mot, mais n'en ressortira pas cabossé, au contraire, il naît de ce spectacle à l'apparence foutraque une bonne humeur et des sentiments de bonheur, car les comédiens donnent beaucoup. Et quand vient avec un peu de regret le moment des applaudissements, après un final grandiose, il n'est que justice qu'ils reçoivent beaucoup à leur tour.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-hvPZpCmtDcY/TcKs1nU1N_I/AAAAAAAAAPI/OawSp4zDnAo/s1600/Semianyki02.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-hvPZpCmtDcY/TcKs1nU1N_I/AAAAAAAAAPI/OawSp4zDnAo/s1600/Semianyki02.jpeg" /></a></div><br />
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* La troupe du Teatr Semianyki se compose d'OlgaEliseeva, Marina Makhaeva, Yulia Sergeeva, Elena Sadkova, Alexander Gurasov, Kasyan Ryvkin, comédiens et Boris Petrushanskiy, scénographe.<br />
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Au Théâtre du Rond-Point, salle Renaud-Barrault, du 3 mai au 2 juillet 2011, 20h30.<br />
2bis av. Franklin D. Roosevelt. Paris 8e.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-21899209259368408752011-04-20T15:55:00.003+02:002011-04-21T09:19:40.174+02:00Livres de toilettes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-AyncEFL_KwY/Ta7lOnM953I/AAAAAAAAAOs/-Sf6vV6NWic/s1600/livre-Auguste.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="165" src="http://4.bp.blogspot.com/-AyncEFL_KwY/Ta7lOnM953I/AAAAAAAAAOs/-Sf6vV6NWic/s200/livre-Auguste.gif" width="200" /></a></div>Certains livres se lisent au lit, d'autres lorsque l'on est confortablement assis dans un fauteuil, d'autres nécessitent que l'on soit studieusement installé à une table de bibliothèque. Certains ne craignent pas d'être parcourus dans de rapides transports publics, d'autres seront dévorés le temps d'un voyage en train. Il en est, enfin qui se lisent aux toilettes.<br />
La qualité de ces différents ouvrages ne se mesure pas à l'aune des lieux où ils sont saisis par le lecteur. La noblesse de tel titre ne sera pas d'ailleurs pas entachée du manque de prestige dont souffrent généralement les ouatères, au contraire, les livres qui nous accompagnent en ces lieux d'aisance nous sont souvent les plus chers, et bénéficient de toute notre affection.<br />
Ce n'est ni le nom ou le renom de l'auteur, ni la critique assassine du bouquin entendue au « Masque et la plume », qui pourraient par une analogie aussi triviale que scatologique le faire emporter au plus près de nos déjections personnelles, mais le format de la chose écrite – ou dessinée – qui décide de son emploi. <br />
Intimité, espace restreint, durée limitée, voici les impératifs imposés par l'endroit, j'allais en omettre un : le plaisir que procurera la lecture du livre de toilettes, car il n'est pas question de s'y... emmerder. <br />
On ne s'embarrassera pas d'un atlas, trop encombrant, qui contient le vaste monde au creux de ses pages, ni de grande littérature qui s'absorbe au long cours. On n'emportera pas Marguerite Duras ou Christine Angot, craignant l'omniprésence de ce gigantesque « je » qui n'est pas le nôtre, car on aime la solitude dans les circonstances qui nous mènent en ce petit coin, et je le répète, pas question de s'y faire... Il est des redondances insoutenables. <br />
En revanche, des compilations de chroniques, Desproges, Laborde ou Vialatte ; de pensées et d'aphorismes, Jean Yanne ou Cioran ; ou encore certains autres ouvrages comme les <i>Dictionnaire de la Bêtise</i> de Guy Bechtel et Jean-Claude Carrière, <i>Trésor des méchancetés</i> de Jean-Manuel Traimond, <i>Dictionnaire du parfait cynique</i> de Roland Jacquard accompagnent plaisamment cette activité répétitive dont, il faut bien le reconnaître, on se lasse à la longue et à laquelle on ne trouve plus trop d'agrément depuis l'âge de quatre ans si ce n'est de satisfaire la grande nécessité. La langue nous fournit la locution idoine qu'il convient d'inverser : joindre l'agréable à l'utile. <br />
Le principal avantage du lieu est que l'on s'y retrouve généralement seul et que l'on peut rire sans se justifier et sans crainte.<br />
De cette littérature de toilettes, ô combien bénéfique pour notre moral, ajoutons <i>Les moustiques n'aiment pas les applaudissements</i>, dont l'auteur, si l'on en croit la couverture se nomme Auguste Derrière (né un 29 février 1892, ce qui lui fait au choix 119 ans ou presque 30). <br />
En réalité, dans le dos d'Auguste Derrière se cachent Philippe Poirier, Vincent Falgueyret et Nadia Geyre de l'agence de graphisme la Maison PoaPlume à Bordeaux.<br />
Grâce à ce petit livre, vous étonnerez vos proches, qui l'oreille collée à la porte se demanderont bien ce qui se passe là-dedans en vous entendant vous esclaffer. Il contient tout le génie français, l'humour fin mis au service de la profondeur de la pensée, comme dans cet aphorisme : <i>« L'intelligence artificielle n'a aucune chance face à la stupidité naturelle »</i>.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-pcz98ZFo3Yk/Ta7leZOvNQI/AAAAAAAAAOw/63FtMnA6EZg/s1600/Moustiques+02.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="247" src="http://1.bp.blogspot.com/-pcz98ZFo3Yk/Ta7leZOvNQI/AAAAAAAAAOw/63FtMnA6EZg/s320/Moustiques+02.jpg" width="320" /></a></div><br />
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Vos zygomatiques travailleront à la lecture de ces vieilles réclames détournées, du non-sens, de l'absurde, des jeux de mots rappelant l'Os à Moelle ou l'almanach Vermot, en somme, de ces somptueuses sottises qui font de la peine aux esprits chagrins. <br />
Le non-sens est souvent plein de bon sens : <i>« qui vole un œuf a une petite omelette »</i>... <i>« Qui vole un bœuf est vachement costaud »</i>, et rit de nos travers comme cette publicité pour Marcel Botanski, bottier agréé de la reine Carla : <i>« Une offre exceptionnelle à ne pas négliger, pour l'achat de la paire : la troisième botte gratuite »</i>.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-3ZEz5RxEctE/Ta7lgecgTpI/AAAAAAAAAO0/H683x2GzpHA/s1600/moustiques01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-3ZEz5RxEctE/Ta7lgecgTpI/AAAAAAAAAO0/H683x2GzpHA/s320/moustiques01.jpg" width="185" /></a></div><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-wdOIakuFqtg/Ta7ljIXIMfI/AAAAAAAAAO4/mufV4oVYY8Y/s1600/moustiques03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-wdOIakuFqtg/Ta7ljIXIMfI/AAAAAAAAAO4/mufV4oVYY8Y/s320/moustiques03.jpg" width="200" /></a></div><br />
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Certes, si vous manquez d'humour, procurez-vous en au plus tôt ou laissez tomber ce cirque de maximes et de dictons au naturel. Tant pis pour vous, vous ne commencerez pas votre journée le sourire aux lèvres et votre œil restera aussi terne qu'un camion. Ce curieux petit livre ne sied pas aux constipés ! Dans le cas contraire, faites vôtre cette sentence : <br />
Ne pose pas ton Auguste Derrière lorsque tu poses ton auguste derrière.<br />
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<b><i>Les moustiques n'aiment pas les applaudissements,</i> par Auguste Derrière, Le Castor astral, 2009, 12,90 euros.</b><br />
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<i>• Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement,</i> par Guy Bechtel, Jean-Claude Carrière, Ed. Robert Laffont, 1965.<br />
<i>• Le Trésor des méchancetés, anthologie d'humour à l'usage des anarchistes,</i> par Jean-Manuel Traimond, Atelier de création libertaire, 1998.<br />
• <i>Dictionnaire du parfait cynique,</i> par Roland Jaccard, Hachette, 1982.<br />
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<a href="http://www.augustederriere.com/">Le blog d'Auguste Derrière</a>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-46081583212164824042011-03-28T13:39:00.005+02:002011-03-29T10:18:12.262+02:00Du plaisir de s'égarerIl est une grande différence entre se perdre et s'égarer. Pour qui est perdu l'espoir est vain, <i>« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance »</i>, avertit Dante Alighieri aux portes de l'enfer. <br />
S'égarer suppose qu'il est possible de retrouver son chemin, certes en plus ou moins de temps qu'on le désirerait, avec des détours plus ou moins agréables. Certains prennent même plaisir à volontairement s'égarer, juste pour le voyage que procure une absence provisoire de repères. <br />
Quoi de plus excitant pour l'esprit que la déambulation à travers un labyrinthe, la découverte de l'inconnu, la rencontre avec l'inattendu, la confrontation avec ce que l'on croyait impensable ? Quel face à face avec soi-même que de se sentir déconcerté. Les auteurs de contes merveilleux ne s'y sont jamais trompés, qui savaient astucieusement mêler le surnaturel au réel. <br />
Tout est affaire de désordre ou de transgression dans le plaisir. Le mystère, qui propulse l'imaginaire en orbite, recèle dans sa nature quelque chose qui a à voir avec le désordre et la réalité transgressée. <br />
C'est sans doute mus par cette quête du plaisir, que les bibliophiles sacrifient à leur soif de connaissances, acquérant une somme inconsidérée de livres, de renseignements et d'anecdotes, transformant en idée fixe la recherche d'un ouvrage particulier, un merle blanc, parfois jusqu'à toucher les frontières de la folie que quelques-uns franchissent...<br />
Tel est le prix de l'érudition, la rançon du plaisir.<br />
Et du plaisir, nous en prenons dès que l'on ouvre <i>De l'égarement à travers les livres</i>, d'Eric Poindron, car il nous convie à un voyage étonnant vers l'extraordinaire, par des sentiers non balisés. Le lecteur, aventurier immobile, n'est d'ailleurs pas pris en traître. Immédiatement prévenu <i>« il se peut que ce que vous allez lire ne soit pas vrai ou ne soit pas arrivé »</i>, il sait que sa flânerie lui fera connaître l'égarement. <br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-cK8TJ6nIJzs/TZByyZJ_IhI/AAAAAAAAAOo/y37w0xL50J4/s1600/egarement.jpg" imageanchor="1" linkindex="17" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-cK8TJ6nIJzs/TZByyZJ_IhI/AAAAAAAAAOo/y37w0xL50J4/s320/egarement.jpg" width="204" /></a></div><br />
Approché apparemment par hasard dans une librairie rémoise par un médecin bibliophile, l'homme qui nous livre ici son histoire, bibliomane aimant Charles Nodier et le bibliophile Jacob, se voit peu à peu ouvrir les portes confidentielles du Cénacle troglodyte, un cercle ésotérique aux origines lointaines et discutées selon les livres et les études qui en traitent. <br />
Cette société secrète aurait connu plusieurs renaissances. L'une de ses résurgences aurait eu lieu au moment du sacre de Charles X probablement sous la houlette de Collin de Plancy, l'auteur du <i>Dictionnaire infernal</i> et se serait développée en une société occulte, de lecteurs savants s'attachant à sonder les profondeurs hermétiques et à discerner l'ombre de la lumière. <br />
En sommeil, lors de la Grande Guerre le fameux cénacle réapparut transformé quelques années après la fin du conflit. Il était dès lors question d'édifier un formidable conservatoire de la connaissance, une bibliothèque de Babel souterraine, dont les membres prestigieux voueraient leur existence aux livres et enquêteraient sans relâche à démêler le vrai du faux. A son tour, il devient un détective littéraire, et c'est ainsi qu'il nous raconte des histoires merveilleuses et quelquefois diaboliques. <br />
Qui était l'Ardennais Adalbert Chamisso, l'auteur de <i>La fabuleuse histoire de Peter Schlemihl ou l'homme qui a perdu son ombre</i> ? Un éternel frontalier, toujours entre deux mondes sans être jamais accepté par aucun, à l'instar de son héros, condamné volontaire à une perpétuelle errance ? Qu'est-il advenu du corps de Voltaire ? Quels fils imaginaires – ou surnaturels – relient H.-P. Lovecraft à William Hope Hodgson, le créateur du détective Carnacki, chasseur de fantômes et H.-G. Wells ? <br />
Quelles furent les aventures de ces fous littéraires martyrisés par des démons, celui-ci qui voyait des farfadets partout, ou Gérard de Nerval invitant malgré lui un diable rouge sur le rebord de son assiette de soupe ? Connaissez-vous la lugubre prophétie de la Harpe ?<br />
Ce livre n'est pas un roman. Il s'agit d'un objet littéraire déraisonnable. Tout autant que les histoires exhumées du Cénacle troglodyte, qu'Eric Poindron nous sert. On se laisse aller à goûter l'extraordinaire gourmandise, en vérité un mets de choix fait d'érudition et d'originalité. Embrassé par le fantastique, on y croit. Même persuadé d'avoir tort, on veut y croire, on ne demande qu'à s'égarer, et on se prend à rêver que, touchés à notre tour d'<i>onirobibliomania</i>, l'on pénètre dans une grande bibliothèque souterraine, taillée dans la pierre crayeuse, non loin de la cathédrale de Reims.<br />
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<i>De l'égarement à travers les livres</i>, par Eric Poindron, Ed. Le Castor astral, coll. Curiosa & caetera. 16 euros.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-7755142031860665582011-01-20T13:15:00.000+01:002011-01-20T13:15:04.711+01:00Comment chat va chez vous ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TTgnMdbSg-I/AAAAAAAAAME/0VOsKQnJNzo/s1600/Comment-domestiquer.jpg" imageanchor="1" linkindex="55" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TTgnMdbSg-I/AAAAAAAAAME/0VOsKQnJNzo/s320/Comment-domestiquer.jpg" width="230" /></a></div>L'homme est un animal mystérieux. Il convient de le connaître, de tout savoir de ses habitudes, de ses rites, ses particularités, quand il s'agit de cohabiter avec lui, d'autant plus lorsqu'il se persuade qu'il est votre maître et que vous habitez chez lui. Alors qu'il commet là de grossières erreurs.<br />
Le pantalon de l'homme siéra mieux s'il est de velours côtelé et lui occasionnera moins de désagrément que le jean qui excite les griffes, en ayant l'avantage de moins glisser que le tergal, ce qui pour un chat constitue le minimum de confort pratique exigible.<br />
Les chats doivent apprendre l'homme pour en faire le plus parfait esclave, c'est-à-dire inconscient de son état, qui recherche et mieux encore, qui aime son esclavage. <br />
Ce petit livre, <i>Comment domestiquer son maître quand on est un chat</i>, pourrais être sous-titré manuel de savoir-vivre à l'usage des chatons et autres félins candidats à la vie de maison. L'auteur est une chattounette qui a pris un pseudonyme humain : Monique Neubourg, et elle s'y connaît en bipèdes.<br />
Elle déconseille le léchage de paupières, que l'homme abhorre, et donne toutes les clés pour le dominer en douceur. Les chats ont tant d'aptitudes naturelles pour y parvenir ! Il faut qu'il sache s'y prendre avec les minous, pour les choyer, les soigner, les aimer, les nourrir, en résumé pour les servir. Pour obtenir ce résultat et aboutir à ce qui ressemble un peu au paradis, le greffier doit dresser son homme, qui, ne voyez ici aucun sexisme, peut être une femme, une mèrachat, par exemple. <br />
Alors, le matou doit peaufiner sa stratégie, le dédain passager, le regard attristé, le mystère suscité. Alterner le chaud et le froid, le doux et le piquant. Il doit différencier l'homme en blanc dont on ne prononce pas le nom (quand on est chat) de la femme de ménage ou des enfants de la portée humaine. Il doit tout connaître de son environnement, des lieux et objets qu'il devra négliger, fuir ou s'approprier, meubles, appareils en tous genres, tout comme il lui sera nécessaire de se familiariser avec les rites humains, leurs avantages et leurs désagréments. <br />
S'il se trouve un lecteur humain à ce livre, il s'y amusera bien. Il rira de ses deux animaux préférés : le chat et lui-même. Il en tirera également beaucoup d'enseignements sur eux et prendra conscience de quelques-uns de ses propres travers. Ainsi, il ne pourra que s'améliorer.<br />
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<i>Comment domestiquer son maître quand on est un chat</i>, Monique Neubourg, Editions Chiflet & Cie, 10 euros.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-52951367096968411322011-01-20T11:09:00.001+01:002011-01-20T11:14:16.772+01:00L'herbe est toujours plus verte ailleurs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TTgK3fjiFKI/AAAAAAAAAMA/O8vZMhZk4e0/s1600/Cannacouv.jpg" imageanchor="1" linkindex="16" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TTgK3fjiFKI/AAAAAAAAAMA/O8vZMhZk4e0/s320/Cannacouv.jpg" width="207" /></a></div>Moins sérieux que le G8 ou le G20, le G13 est une herbe mythique, nous dit l'auteur de cette petite, mais très riche encyclopédie. L'origine nébuleuse de cet hybride serait attribuée au gouvernement américain qui l'aurait fabriqué dans le cadre de ses recherches sur le cannabis thérapeutique. Son nom G-13 signifierait <i>Government Marijuana</i> (le M étant la 13e lettre de l'alphabet). Car c'est de ce végétal, dont les premières traces écrites de son utilisation remontent à 2800 ans avant Jésus-Christ dans le <i>Shen nung pen Ts'ao king</i>, un traité des plantes médicinales composé par Shen nong, recensant 163 remèdes d'origine végétale, qu'il est question dans cette <i>Petite</i> (mais très riche) <i>encyclopédie du cannabis</i> de Nicolas Millet. Quant aux premières représentations picturales de cette plante, elles datent de 8000 avant J.-C. et nous viennent encore de Chine, précisément du site de Xainrendong (Jiangxi), sur des céramiques décorées à l'aide de tiges de chanvre. <br />
De Pline l'Ancien à certaines grand-mères espagnoles contemporaines, le chanvre constitue la base de remèdes pour d'étonnantes applications. Si les secondes préservent les enfants de la grippe en suspendant une petite boîte en fer contenant du <i>cañamo</i> au pied de leur lit, le naturaliste romain, auteur de l'<i>Histoire naturelle</i> atteste que le « suc » du chanvre fait sortir les vers des oreilles, que sa racine cuite assouplit les articulations et soigne la goutte, et que ses graines suppriment le sperme, ce qui est bien pratique. Aujourd'hui son usage thérapeutique concerne des affections extrêmement plus graves et plus handicapantes (cancers, sida, sclérose en plaques, glaucome).<br />
Il convient, bien sûr de distinguer le chanvre qui produit des effets psychotropes de celui, autorisé dont on se sert dans le bâtiment comme matériau isolant, et de faire la part des choses entre l'herbe elle-même dont les fleurs femelles, car la plante est sexuellement différenciée, se gorgent de résine, et le haschich, nom donné à cette résine, souvent « coupé » avec des substances plus ou moins hétéroclites que les revendeurs ajoutent pour augmenter les quantités. <br />
Les amateurs prisonniers des nuages, il y en a, la <i>Petite</i> (mais très riche) <i>encyclopédie du cannabis</i> les dénombre par pays, fumeront ces fleurs ou cette résine, au choix, ou bien prépareront un « beurre de Marrakech » qu'ils utiliseront pour confectionner de petits gâteaux au nom évocateur de <i>space cakes</i>. Le lecteur, devenu spécialiste saura distinguer ce beurre de Marrakech avec le beurre de cannabis, spécialité culinaire non psychotrope de Lettonie élaborée avec les graines. Nous sommes loin de la « confiture verte » que goûtaient certains de nos poètes du XIXe siècle, au Club des Haschischins qu'avaient créé en 1844 Jacques-Joseph Moreau de Tours et Théophile Gautier. <br />
C'est durant la campagne d'Egypte (1799), que les scientifiques emmenés dans cette gigantesque expédition auraient découvert ces propriétés favorisant le rêve et l'ivresse du cannabis. Napoléon Bonaparte aurait interdit la consommation et la culture de la plante après qu'un musulman saoulé au haschich l'ait attaqué au couteau. Si de nos jours, aux Etats-Unis quelques états tolèrent l'usage médical du cannabis, la prohibition est comme dans la plupart de pays de mise. Harry Anslinger, commissaire du Federal Bureau of Narcotics de 1930 à 1964 a mené une lutte farouche contre le cannabis. S'appuyant sur une idéologie ambiante hostile aux Noirs et aux hispaniques, il distille une propagande féroce contre cette drogue ne reculant pas contre la désinformation et l'invention de faux faits divers. En 1937, il fait voter le <i>Marijuana Tax Act</i> qui touche d'une forte taxe tous les producteurs de chanvre (quel qu'il soit). Cela n'empêche nullement le ministère de l'Agriculture de commanditer en 1942 un documentaire, <i>Hemp for Victory</i>, au réalisateur Raymond Evans, vantant aux agriculteurs les mérites du chanvre. <br />
La loi française interdit et punit toujours la production, la vente, la détention et l'usage de cannabis. Régulièrement la question de la dépénalisation revient dans le débat public. Si en 1997, le CIRC (Collectif d'information et de recherche cannabique) avait, dans ce but, fait parvenir à chaque député un joint de marijuana, la plus importante manifestation dans notre pays en faveur de la dépénalisation se déroule chaque année, depuis 1976, le 18 juin, Place de la Villette, à Paris. Se référant à l'appel du général de Gaulle, le journal <i>Libération</i> avait publié un texte demandant aux autorités de ne plus criminaliser l'usage du cannabis ainsi que la liste des signataires de cet « appel du 18 joint ».<br />
Notre Petite (mais très riche) encyclopédie du cannabis rappelle les noms prestigieux de ces signataires, ainsi qu'elle précise ce qu'ils sont devenus, et force est de constater que beaucoup ont mené d'honorables carrières.<br />
Contrairement à la première Bible de Gutenberg (1452), la <i>Petite encyclopédie du cannabis</i> n'a pas été imprimée sur un papier de chanvre, pourtant plus écologique que le papier de pulpe de bois, mais le lecteur aura plaisir à le toucher et son œil sera flatté de la jolie typo de l'ouvrage. Il y fera encore bien des découvertes parmi ses 300 entrées, tant sur le plan historique, que musical, pratique ou médical, hormis peut-être que le cannabis occasionne des pertes de mémoire, car, vous l'ai-je dit, cette <i>Petite encyclopédie du cannabis</i> est très riche !<br />
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<i>Petite encyclopédie du cannabis</i>, Nicolas Millet, Le castor Astral, coll. curiosa & cætera, 13 euros.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-11863333083345236572011-01-01T16:31:00.002+01:002011-01-06T09:15:12.782+01:00Le soleil m'a oublié<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TR9JnhXWzJI/AAAAAAAAAL8/lDLC2FjLsUU/s1600/Untitled_3.jpg" imageanchor="1" linkindex="17" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TR9JnhXWzJI/AAAAAAAAAL8/lDLC2FjLsUU/s320/Untitled_3.jpg" width="280" /></a></div>Des coups, il en est de toutes sortes. Ceux des boxeurs. Le boxeur, solidement planté sur ses jambes, danse, virevolte, tourne sur lui-même. Il lutte contre l'ivresse. Il balance, et au détour de son ballet, balance des coups, une grêle sur l'adversaire ou sur le sac d'entraînement.<br />
Des coups dans la gueule, des coups au foie, et puis des coups au cœur qui ont la force de la foudre.<br />
Lequel de tous fait le plus mal ? Quel est celui qui te laisse groggy, bon pour le compte, hébété. Quel est celui qui te donne le plus d'espoir ? Quelle est la plus cruelle des passions ? Celle vouée à la déesse de pierre ou celle portée à la déesse de chair ?<br />
Et puis il y a les coups du sort. Les salingues coups que forge le destin, inexorable et définitive marque que finit par asséner la société. Les coups en vache parce que tout est joué d'avance. <i>« Le hasard n'existe pas ! »</i><br />
Le dernier roman paru de Christian Laborde, au titre qui évoque Léo Malet (<i>Le soleil n'est pas pour nous</i>) parle de ces coups-là.<br />
<i>Le soleil m'a oublié</i> débute par une série de frappes sourdes et claquantes dans l'ombre d'une salle de sport pour laisser percer un espoir de douceur, une lueur ensoleillée dans la vie de Marcus, boxeur de dix-sept ans qui ne vit que de coups, parfois de mauvais, perpétués à la faveur de la nuit dans des villas délaissées.<br />
C'est dans cet univers qu'il rencontre le soleil. Un soleil à deux faces. L'une a pour nom amour, l'autre littérature. Marcus aime Roxane, prénom prédestiné aux coups de foudre et aux amours contrariées. <br />
Je ne vous dirai pas la fin. Au lecteur de faire son boulot de lecteur.<br />
Pas de surprise, comme à l'accoutumée, il n'y a là que du bon, Laborde va vite et bien. Ce roman est enlevé, comme un match en quinze reprises rapides, sèches et âpres que l'on ne verrait pas passer. Dans <i>Le soleil m'a oublié</i>, on retrouve le style du puncheur où tout n'est que rythme et percussion, pas de temps mort, pas de reculade et pas de round d'observation. On y entend la rugosité d'un rap, mais de la douceur aussi. NTM et Police. Ragging bull sans la graisse, on y voit la vie et le soleil, inaccessible.<br />
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<i>Le soleil m'a oublié</i>, Christian Laborde, éditions Robert Laffont, 2010. 16 euros.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-41077052033350871742010-11-06T14:46:00.001+01:002010-11-06T14:47:37.825+01:00Tom Cool – Un psychopathe à la recherche de lui-même<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVbn0umoBI/AAAAAAAAAJA/JSw8MTRsiEM/s1600/Tom+Cool+Couv.jpg" imageanchor="1" linkindex="17" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVbn0umoBI/AAAAAAAAAJA/JSw8MTRsiEM/s320/Tom+Cool+Couv.jpg" width="217" /></a></div>Tom Cool ne va pas bien. Non, pas bien. Lorsque son psychiatre, le docteur Meloy le laisse sortir du Centre d'insertion pour cérébro-lésés, il souffre d'amnésie rétrograde. Treize années de sa vie se sont évanouies, et les événements qui l'ont mené dans cet état jusqu'à ce centre de soins. Treize années ? Il n'en avait pas conscience.<br />
Le médecin ne veut pas lui donner davantage d'explications sur son passé, mais il le relâche dans la nature avec en tête un poème scabreux parlant d'un lieu, Poway, et des dizaines de questions dont les réponses, s'il les avait, lui permettraient de reconstruire sa vie. Il ne lui reste qu'à traverser le pays à bord de sa vieille guimbarde pour retrouver sa femme – Il ne se résout pas à accepter qu'il a divorcé il y a treize ans, après de mystérieux événements dont il est l'acteur principal – pour voir à quoi ressemble ce « Poway » et ce que cette petite ville pourrait bien lui révéler. Ce n'est pas facile d'être un psychopathe amnésique livré à soi-même.<br />
Le docteur Meloy ne va pas bien non plus. Pourquoi a-t-il laissé partir Tom Cool avec ce CD <i>« Le passage à l'acte par le Dr Edgar Meloy, essai d'une expérience »</i> dans sa voiture ? La chose le préoccupe jusque dans l'amphithéâtre où il donne ses cours. Il faut que Tom le lui rapporte de toute urgence ! Tom qui roule vers Poway, soumis à son destin, celui de rencontrer des auto-stoppeurs qui le perturbent et de croiser sans cesse ce livre énigmatique <i>« L'Art du Kôan Zen » du français Taïkan Jioji »</i>, seul, avec un téléphone portable obstinément muet dans sa vieille « titine ». <br />
Le docteur Meloy ne va tellement pas bien qu'après un coup de fil reçu, un malaise le submerge et le fait s'écrouler, face à ses étudiants.<br />
Au lecteur de découvrir la suite de ce roman de Sophie Herfort, le récit d'une errance dont on n'a la clé qu'à la dernière phrase. Car si le héros nage en plein brouillard, le lecteur lui aussi cherchera à dessiller ses paupières pour faire la part des choses entre les fantasmes d'un cerveau malade et la réalité. Il sera pris par la complexité du puzzle savamment décomposé par l'auteur. Un casse-tête psychologique. C'est à se demander qui est fou ! <br />
L'auteur, Sophie Herfort, enseignante et passionnée de criminologie a disséqué pendant plus de vingt ans la personnalité de Jack l'éventreur et avait publié aux éditions Tallandier <i>« Jack l'Eventreur démasqué »</i>. Dans son nouveau roman, elle ne manque pas de faire référence à sa vieille lubie ainsi qu'à ce crime, sur lequel elle s'étend peut-être un peu gratuitement, qu'avait été celui d'Elizabeth Short, le <i>« Dahlia noir »</i> dont James Ellroy a fait un de ses meilleurs livres. Il est vrai que la situation géographique où se déroule <i>« Tom Cool »</i>, la Californie, s'y prête. Les amateurs de crimes sordides et de scènes fortes y trouveront leur compte et pourront se pourlécher les babines à travers quelques descriptions macabres de ce fameux meurtre obscène et écœurant. En revanche, le lecteur amoureux des mots pourra regretter le style quelquefois trop jargonnant dans le registre de la psychopathologie, se voulant souvent très « américain » émaillé ça et là de détails superflus, précisions techniques ou noms de marques, sans doute pour faire couleur locale. Mais qu'il ne renonce pas à suivre les pérégrinations de Tom Cool et du docteur Meloy l'un et l'autre à la recherche de la réalité dans les sombres méandres des esprits dérangés.<br />
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<i>Tom Cool</i>, par Sophie Herfort, éditions Terriciaë, coll. Sangria. 18 euros.François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-41459529916377840682010-11-05T19:26:00.002+01:002010-11-09T09:01:27.184+01:00Le carré des libraires ne tourne pas rond, la morosité secoue les puces.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVldo9rTeI/AAAAAAAAAJE/j-KOUR9u4gE/s1600/00Dauphineescalator.jpg" imageanchor="1" linkindex="91" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVldo9rTeI/AAAAAAAAAJE/j-KOUR9u4gE/s400/00Dauphineescalator.jpg" width="265" /></a></div><b>En 1991, à Saint-Ouen, dans le secteur des puces, le marché Dauphine à l'architecture de style Baltard émergeait des ruelles étroites aux cabanes à toit en tôle et des terrains vagues que n'occupaient plus les usines désaffectées. Quatre ans plus tard, les libraires venus d'autres marchés voisins ou parisiens investissaient en nombre un espace situé au premier étage de ce marché sous la grande verrière. Naturellement, il fut baptisé Carré des libraires.<br />
Il est depuis devenu un haut lieu de la chine et du tourisme. Cependant, en cet été, l'ambiance n'est pas au beau fixe.</b><br />
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Le promeneur désireux de tranquillité aura intérêt à venir le lundi plutôt que le samedi ou le dimanche au Marché Dauphine, puces de Saint-Ouen. Pour vous rendre au Carré des libraires, vous entrerez au 140 rue des Rosiers et monterez à l'étage. Vous y arpenterez les pavés de bois plus ou moins bien ajustés et un univers de livres, de photos, de journaux et d'affiches s'ouvrira à vous. Le lundi, la fréquentation y est moins grande, à tel point que plusieurs boutiques sur la trentaine de libraires présents au carré, n'ouvrent plus systématiquement. C'est ce que me confirme Marie-Louise Von Krusentierna de la librairie Imago Libri, spécialisée dans le livre de photographie, qui présente également quelques enfantina, ainsi que des livres illustrés modernes des années 20 et 30.<br />
Alors qu'elle vivait dans son pays d'origine, la Suède, elle se destinait à une carrière d'artiste peintre. Le premier contact avec la photographie lui vint lorsque son père lui offrit un appareil photo. Fort logiquement elle l'utilisa dans le cadre de ses recherches picturales. Arrivée en France il y a une vingtaine d'années pour apprendre notre langue, elle fait la rencontre d'un libraire féru de photographie... Sa passion pour le livre de photo ne la quittera plus.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVmrteJMkI/AAAAAAAAAJI/NWbGdl1DCoQ/s1600/03ImagoLibrivitnophoto.jpg" imageanchor="1" linkindex="92" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVmrteJMkI/AAAAAAAAAJI/NWbGdl1DCoQ/s320/03ImagoLibrivitnophoto.jpg" width="320" /></a></div><br />
Sur sa vitrine, comme chez beaucoup d'autres libraires, un petit logotype indique qu'il est interdit de prendre des photos. Lorsque je m'en étonne – une passionnée de livres de photos interdire quelques clichés ! – Marie-Louise Von Krusentierna m'explique leur réticence à voir les objectifs se braquer vers les couvertures des livres. Bien souvent, ces visiteurs armés de leur appareil numérique capturent l'image d'un livre en ayant soin de repérer la librairie qui le vend, et tentent de le négocier sur Internet. Lorsque l'affaire est faite, ils retournent se le procurer. Au mieux en l'achetant. <br />
Internet semble bien être la cause de nombreux maux de nos amis libraires. <i>« Internet tue le métier,</i> soupire Marie-Louise Von Krusentierna, <i>qui prend beaucoup de place dans les échanges »</i>. Outre le fait de constater un appauvrissement de la qualité des ouvrages trouvés sur Internet, elle se plaint des sites tels qu'Abebooks dont l'accès n'est plus réservé aux professionnels, donnant ainsi la possibilité aux vendeurs « amateurs » de récupérer les notices descriptives effectuées par les professionnels.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVnA1UzddI/AAAAAAAAAJM/x3LJncmzQiw/s400/02ImagoLibrivitrine+Rubayat.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="400" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">The Rubayat of Omar Khayyam, trad. anglaise de Edward Fitzgerals, <br />
ill. Photos Marbel Eardley-Wilmot, 1912, London, Kegan Paul, Trench, Turbner & Co.</td></tr>
</tbody></table>La période semble morose. L'activité est en dents de scie. Les pics de bonnes ventes alternent avec de longues périodes creuses, sa clientèle se compose essentiellement de touristes américains et asiatiques heureux de la baisse de l'euro, ou de promeneurs et de quelques chineurs. <br />
Ses gros acheteurs, dit-elle, sont aujourd'hui étrangers. Il y a quatre ans encore, 80 % de sa clientèle était française. Crise économique ? Désintérêt pour le livre et pour l'écrit ? <br />
Selon Marie-Louise Von Krusentierna, l'image est devenue un élément primordial pour le livre ancien. Mais le livre illustré ne se vend guère chez les libraires. L'exigence dans ce domaine est de rigueur. L'acheteur demande un état parfait et des ouvrages aisément remarquables. Placement financier ou valorisation par la notoriété du livre ? Et si les illustrations sont signées d'un grand nom, il part aux enchères en salle des ventes.<br />
En ce qui concerne le livre de photos, il constitue un placement s'il est répertorié. Marie-Louise Von Krusentierna déplore une baisse de la qualité depuis les années 60, époque où l'héliogravure a été abandonnée, car le procédé est coûteux.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVoDaxp1HI/AAAAAAAAAJQ/ldiIjZJoYMY/s1600/10.1ImagoLibriMo%C3%AFVerCouv01.jpg" imageanchor="1" linkindex="93" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVoDaxp1HI/AAAAAAAAAJQ/ldiIjZJoYMY/s320/10.1ImagoLibriMo%C3%AFVerCouv01.jpg" width="212" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Ci-contre, 110 photos de Moï Wer</i>, (fac-simile de Paris, 1931, éditions Jeanne Walther) <br />
Ann & Jürgen Wilde, 2004, édition limitée à 1000 exemplaires, ex. n°140, Editions 7L.</td></tr>
</tbody></table><br />
Depuis les années 60, le livre de photos résultait du choix de quelques éditeurs, en faveur des quelques célébrités du genre. Depuis 2000, les éditeurs font des efforts qualitatifs. Combien de livres qui ont connu une éphémère heure de gloire ont-ils été pilonnés ! <br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" height="266" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVoLAQYFTI/AAAAAAAAAJU/_CRaGMYaYgk/s400/14ImagoLibriKbRint02.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="400" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Kill by Roses</i>, Mishima photographié par Eikoh Hosoe, 1963.</td></tr>
</tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVoW12w_bI/AAAAAAAAAJY/lf2jArRwlsU/s1600/17+ImagoLibri+Ashes&Snow++couv02.jpg" imageanchor="1" linkindex="94" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVoW12w_bI/AAAAAAAAAJY/lf2jArRwlsU/s400/17+ImagoLibri+Ashes&Snow++couv02.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Ashes and Snow</i>, Gregory Colbert, catalogue de l'exposition éponyme.</td></tr>
</tbody></table><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVocS87SBI/AAAAAAAAAJc/c_IqNzmSl3M/s1600/18+ImagoLibri+Ashes&Snow++int03.jpg" imageanchor="1" linkindex="95" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVocS87SBI/AAAAAAAAAJc/c_IqNzmSl3M/s400/18+ImagoLibri+Ashes&Snow++int03.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Ashes and Snow</i>. Gregory Colbert.</td></tr>
</tbody></table><br />
Sa voisine, de la librairie Johanne Debeire, quant à elle, propose des journaux et revues allant du début du XXe siècle jusqu'aux années 1950-60, essentiellement des gravures et des revues de mode, des journaux satiriques et des publications grand public concernant le cinéma. <br />
Son achalandage étant particulièrement composé de gens de passage qui répondent au coup de cœur, des badauds, des touristes étrangers pour la moitié d'entre eux et des chineurs occasionnels, elle aussi observe que la clientèle jeune est peu collectionneuse. <br />
Les amateurs recherchent les illustrateurs illustres : Mucha, Benjamin Rabier, René Gruau, Georges Barbier, les vieux numéros de <i>Vogue</i>, assez difficiles à trouver ; et les élégantes peu argentées ou nostalgiques, les exemplaires de <i>Modes et Travaux</i> et ses fameux patrons. Recherche récurrente, les illustrés concernant l'affaire Dreyfus et en cette fin de mois de juillet, est-ce la période qui est propice à cela ou l'idéologie de l'époque, des numéros sur le Tour de France en particulier et le sport en général.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVt83FyDJI/AAAAAAAAAJg/JwOdbjDPQsU/s1600/23+Johanne+Debeire+Modes&Trav.jpg" imageanchor="1" linkindex="96" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVt83FyDJI/AAAAAAAAAJg/JwOdbjDPQsU/s400/23+Johanne+Debeire+Modes&Trav.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Modes & Travaux, juillet 1950, n° 595.</td></tr>
</tbody></table>Dès le XIXe siècle, après l'épisode napoléonien et sa censure puis celui de la Restauration, refleurirent les journaux illustrés satiriques, <i>Le Charivari, La Caricature, Le Père Peinard,</i> favorisés par des techniques modernes d'impression, rapides et peu coûteuses. Age d'or des illustrateurs, les noms de Forain, André Gil, Caran d'Ache, Daumier, entrent dans la postérité.<i> L'Assiette au Beurre</i>, avec ses 593 numéros thématiques et ses dessinateurs féroces, tels Jules-Félix Grandjouan ou Jossot, fit florès. La presse satirique donna naissance à la presse humoristique, moins engagée politiquement<i> Le Rire, Le Pêle-mêle</i>, et grivoise <i>La Vie parisienne, Sans-Gêne</i>...<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVuO4V7hEI/AAAAAAAAAJk/L-ZBocoax7o/s1600/21+Johanne+Debeire+Froufrou.jpg" imageanchor="1" linkindex="97" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVuO4V7hEI/AAAAAAAAAJk/L-ZBocoax7o/s400/21+Johanne+Debeire+Froufrou.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Frou-frou.</i> Bonne humeur grivoise...</td></tr>
</tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVuW4DfFsI/AAAAAAAAAJo/T3b0OJP87UI/s1600/22+Johanne+Debeire+Rire.jpg" imageanchor="1" linkindex="98" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVuW4DfFsI/AAAAAAAAAJo/T3b0OJP87UI/s400/22+Johanne+Debeire+Rire.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">... et presse humoristique : <i>Le Rire, Tutu, Le Pêle-mêle</i>.</td></tr>
</tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVujEPsyCI/AAAAAAAAAJs/ayWlPjVCHlg/s1600/24+Johanne+Debeire+SansG%C3%AAne.jpg" imageanchor="1" linkindex="99" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVujEPsyCI/AAAAAAAAAJs/ayWlPjVCHlg/s400/24+Johanne+Debeire+SansG%C3%AAne.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Sans-Gêne</i>, janvier 1932, n° 641.</td></tr>
</tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVupi1R3QI/AAAAAAAAAJw/zhoRWIz8GZg/s1600/25+Johanne+Debeire+Crapouillot.jpg" imageanchor="1" linkindex="100" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVupi1R3QI/AAAAAAAAAJw/zhoRWIz8GZg/s400/25+Johanne+Debeire+Crapouillot.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un des monuments de la presse satirique : <i>Le Crapouillot. Scandales de la IVe</i>, <br />
par Jean Galtier-Boissière, n°28, 1955.</td></tr>
</tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVyL2CjyBI/AAAAAAAAAKA/0q9vhNu0p3E/s1600/34+Bookauto+Bugatti+int+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="101" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVzU_aXE7I/AAAAAAAAAKI/WSQ07-DsGh0/s1600/32+Bookauto+07.jpg" imageanchor="1" linkindex="102" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVzU_aXE7I/AAAAAAAAAKI/WSQ07-DsGh0/s400/32+Bookauto+07.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Les aventures de la 2CV et de la grotte hantée</i>, Hergé (Bob De Moor), 1988, Edité par Citroën.</td></tr>
</tbody></table>Nouveau stand, nouvel univers. Souvent, le collectionneur qui vient ici ne collectionne pas les livres ou les journaux, mais les voitures. Chez Book Auto, il vient chercher la revue technique ou la notice d'un constructeur qui lui permettra d'entretenir, réparer ou restaurer un modèle ancien. Au milieu d'affiches publicitaires ou de journaux comme <i>Auto Journal</i> ou <i>Rétroviseur</i>, certains, monomaniaques emportent tous les documents concernant une marque. Ravivant la nostalgie d'avoir roulé en Juvaquatre, ou le rêve inassouvi de s'être un jour assis au volant d'une Bugatti, certains chinent des catalogues. Tout comme pour l'objet de leur désir, leurs finances devront être à la hauteur de leur passion, les prix diffèrent. 300 euros pour celui-ci, 30 pour celui-là. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVz29b_AjI/AAAAAAAAAKM/2hQdigVcnAI/s1600/33+Bookauto+juvaquatre.jpg" imageanchor="1" linkindex="103" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVz29b_AjI/AAAAAAAAAKM/2hQdigVcnAI/s400/33+Bookauto+juvaquatre.jpg" width="265" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le modeste catalogue Juvaquatre.</td></tr>
</tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVz-ekWymI/AAAAAAAAAKQ/dg0vFFLJ-UQ/s1600/34+Bookauto+Bugatti+int+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="104" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNVz-ekWymI/AAAAAAAAAKQ/dg0vFFLJ-UQ/s400/34+Bookauto+Bugatti+int+01.jpg" width="400" /> </a></td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td><td style="text-align: center;"><br />
</td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le luxueux catalogue Bugatti dans son élégant étui rouge vif.</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br />
</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br />
</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br />
</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br />
</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br />
</td></tr>
</tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWNiX8He1I/AAAAAAAAAKU/mCKYix3M0X0/s1600/42+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+couv+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="105" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWNiX8He1I/AAAAAAAAAKU/mCKYix3M0X0/s1600/42+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+couv+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="106" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWO0AJAwFI/AAAAAAAAAKc/EVHjQMx_ynA/s1600/42+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+couv+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="107" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWO0AJAwFI/AAAAAAAAAKc/EVHjQMx_ynA/s320/42+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+couv+02.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWNiX8He1I/AAAAAAAAAKU/mCKYix3M0X0/s1600/42+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+couv+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="108" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWNqwkmHEI/AAAAAAAAAKY/TT0xlsLA5Mw/s1600/43+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+int+03.jpg" imageanchor="1" linkindex="109" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWNqwkmHEI/AAAAAAAAAKY/TT0xlsLA5Mw/s400/43+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Pompiers+int+03.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pompiers de Paris, histoire des pompiers de Paris, écrit par le chef de bataillon A. Arnaud, <br />
préfacé par André Maurois. Editions France Sélection, 1958, 830 pages.</td></tr>
</tbody></table><br />
Que fait cet exemplaire massif <i>Pompiers de Paris</i>, avec la médaille de cette noble institution enchâssée dans la couverture dans le stand de Marc Wolf ? S'il y est également question de feu et de chaleur, les autres livres présentés sont d'une tout autre nature.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWPxXt_n3I/AAAAAAAAAKg/xfa2syu_WLU/s1600/37+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+photo+J.Saudek.jpg" imageanchor="1" linkindex="110" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWPxXt_n3I/AAAAAAAAAKg/xfa2syu_WLU/s400/37+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+photo+J.Saudek.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>The Boothe</i>, Jan Saudek. Coloriée à la main.</td></tr>
</tbody></table><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWP47sBLnI/AAAAAAAAAKk/jSeoExgZBgo/s1600/40+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Contes+Pogge+int.+03.jpg" imageanchor="1" linkindex="111" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWP47sBLnI/AAAAAAAAAKk/jSeoExgZBgo/s400/40+Erotisme+%28M.Wolf+%3f%29+Contes+Pogge+int.+03.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Contes libertins de Pogge, Ill. Uzelac, grand In-8 couverture illustrée, 172 pages orné d'un frontispice <br />
et de 15 hors-texte en couleurs et de nombreux dessins en noir de Uzelac. <br />
Tirage à 900 exemplaires sur papier vélin de Lana. Ici l'exemplaire n°5.</td></tr>
</tbody></table><br />
Marc Wolf est photographe, et les personnages de papier que l'on rencontre chez lui, qu'ils soient sur les clichés des cartes postales numérotées dont il est quelquefois l'auteur, dans les tirages encadrés ou dans les illustrations des livres, sont plutôt animés d'un feu intérieur.<br />
L'érotisme est une donnée culturelle constante aux « puces » Les librairies voisinent avec des boutiques où se dénichent corsets et dessous coquins d'époque ! <br />
<br />
<br />
A la librairie AMB, le constat est ici aussi alarmant. On vend du livre ancien. De la littérature, mais également des documents anciens. <i>« Je vends des livres pour la décoration. Pour constituer de beaux rayonnages. Ou pour les menuisiers en recherche de techniques anciennes »</i>, me confie la charmante vendeuse qui me reçoit. Pour elle, il s'agit d'un problème culturel général. Paradoxalement, on ne peut mettre en cause le manque de bibliothèques à l'école ou municipales, parlant du désintérêt des gens et en particulier d'un public jeune pour le livre, mais la prédominance de l'image. <i>« Il n'y a plus de bibliophiles »</i>, au sens où on l'entendait au XIXe siècle. L'écran nuit à la bibliophilie.<br />
Le livre virtuel n'enlèverait pas de lecteurs si on sensibilisait les enfants au contact du livre.<br />
Autre problème, le cercle vicieux du prix du livre ancien, qui grimpe à cause de la raréfaction des ventes, ventes qui diminuent à cause des prix élevés et de la volonté qu'ont les acheteurs à voir des prix conformes à ce qu'ils ont vu sur Internet. Avec Internet, les particuliers veulent rentabiliser leurs livres comme le font les professionnels.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWQ-anuW2I/AAAAAAAAAKo/YooussGQQj0/s1600/44+AMB+Vies+gouverneurs+holl+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="112" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWQ-anuW2I/AAAAAAAAAKo/YooussGQQj0/s400/44+AMB+Vies+gouverneurs+holl+01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Vies des gouverneurs généraux avec l'abrégé de l'histoire des établissemens hollandois <br />
aux Indes orientales</i>, par J.P.I. Du Bois, à La Haye, Pierre de Hondt, 1763.</td></tr>
</tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWSIWheY0I/AAAAAAAAAKs/1s7TxsqsMVg/s1600/47+AMB+Catalogue+Nicolas+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="113" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div>Le Carré des libraires présente néanmoins un avantage par rapport à une boutique en centre-ville, il y a toujours du passage, et pas de journées absolument creuses. Toutefois, la durée moyenne de présence d'un livre dans la boutique est aujourd'hui, de 1 à 3 ans.<br />
Ce qui pourrait améliorer la situation : qu'il y ait une visibilité des libraires, du carré de libraires dans les lieux où on privilégie la culture, les musées, les expositions...<br />
Notre société souffre que l'on n'effectue plus la mise en avant de ce qu'on pourrait appeler un peu exagérément le « patrimoine culturel », les composantes et les caractéristiques qui font la culture. Un livre n'est pas qu'un auteur, c'est aussi un ensemble de métiers dont on ne se soucie pas lorsqu'on parle d'un livre, que l'on néglige finalement.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWSIWheY0I/AAAAAAAAAKs/1s7TxsqsMVg/s1600/47+AMB+Catalogue+Nicolas+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="114" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWSIWheY0I/AAAAAAAAAKs/1s7TxsqsMVg/s400/47+AMB+Catalogue+Nicolas+01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mon docteur le vin, Gaston Derys, aquarelles de Raoul Dufy. 1936, Préface du M<u>al</u> Pétain. <br />
Ouvrage promotionnel pour Nicolas imprimé par Draeger.</td></tr>
</tbody></table><br />
<br />
Dans une ambiance plus « pucière », la librairie Christian Journe se consacre à la bande dessinée, aux livres pour les enfants et aux anciens manuels scolaires. L'ordonnancement du stand n'a rien à voir avec « le Petit Roi », librairie du passage Jouffroy avec lequel cet ancien journaliste de L'Equipe travaille.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWTQKMdo6I/AAAAAAAAAKw/roTRP5zkcUQ/s1600/55+BD+Journe+marchand+%28nom%3f%29.jpg" imageanchor="1" linkindex="115" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWTQKMdo6I/AAAAAAAAAKw/roTRP5zkcUQ/s320/55+BD+Journe+marchand+%28nom%3f%29.jpg" width="320" /></a></div><br />
Ici, le chineur retrouve le plaisir de fouiller, d'exhumer d'une pile d'illustrés la perle noire, la pièce manquante recherchée ou de se laisser surprendre. Sa clientèle composée de 70 % de promeneurs pour 30 % de collectionneurs il y a seulement deux ans, la tendance était inverse. Les touristes américains reviennent, et les dames et demoiselles Japonaises achètent tandis que monsieur se montre plus réticent. <br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWTqA3aJrI/AAAAAAAAAK0/Z2I0gNXPJUk/s1600/54+BD+Journe+stand+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="116" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWTqA3aJrI/AAAAAAAAAK0/Z2I0gNXPJUk/s400/54+BD+Journe+stand+01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ambiance plus typique des Puces pour le plaisir premier du chineur : fouiller.</td></tr>
</tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWUbqjTwSI/AAAAAAAAAK4/ZlcOcrkF2so/s1600/65+Rodelet+stand.jpg" imageanchor="1" linkindex="117" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br />
</a></div>Pour le vendeur, l'esprit des puces a pratiquement disparu. D'ailleurs, il considère que dans 5 ans les puces seront mortes ! Trop de problèmes d'environnement, selon lui, rebutent le client, pas précisément au Carré des libraires, mais aux puces d'une manière générale. La proximité de vendeurs à la sauvette, côté Clignancourt, grands pourvoyeurs de produits contrefaits, la présence de délinquants qui détroussent le touriste, l'imbroglio de la circulation automobile auront raison de ce temple de la brocante. De même la trop grande production de titres (4500 par an), entre les albums, revues et illustrés, ajoutée à la spéculation sur la bande dessinée menée par des personnalités de la mode, de la grande distribution et du spectacle aux noms célèbres étouffe le secteur.<br />
<br />
Autre son de cloche à La Source du Savoir, chez ce passionné d'automobile qui était présent aux 24 heures du Mans Classic et de Steve McQueen (il se vante de pouvoir réunir tous les documents iconographiques concernant la star). Affiches, photos d'acteurs, beaux livres, de quoi façonner de jolis décors. Ici on considère la plainte des autres libraires comme une conséquence de leur entêtement à ne pas vouloir changer dans le sens où le monde évolue. <i>« Nous travaillons davantage avec une mentalité anglo-saxonne. L'intelligence c'est la capacité à s'adapter. Plus qu'une boutique, il s'agit d'un lieu de rendez-vous. La clientèle est internationale. Nous n'attendons pas que d'hypothétiques clients viennent à nous, nous allons les chercher. »</i> Grâce à la synergie produite par d'autres activités, comme le conseil en entreprise, l'aménagement de boutiques, des actions dans le domaine de l'événementiel, les contacts privilégiés avec une clientèle choisie et fidèle se multiplient. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWUbqjTwSI/AAAAAAAAAK4/ZlcOcrkF2so/s1600/65+Rodelet+stand.jpg" imageanchor="1" linkindex="118" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWUbqjTwSI/AAAAAAAAAK4/ZlcOcrkF2so/s320/65+Rodelet+stand.jpg" width="320" /></a></div>Alain Rodelet, quant à lui, a essentiellement une clientèle d'habitués. Présent au marché Dauphine depuis sa création en 1991, il en est l'un des initiateurs du Carré des libraires. Installé au marché Vallès qui était fréquenté par les marchands, il soumit l'idée de créer un marché grand public. Le Carré des libraires érigé sur ce qui n'était que des remises sur des terrains vagues regrouperait les vendeurs de livres et de vieux papiers. <br />
Il détient une importante collection d'autographes, des partitions originales, des documents introuvables sur Internet puisqu'uniques.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWVxTzm0GI/AAAAAAAAAK8/xAigUYfXk3Q/s1600/57+Rodelet+Moli%C3%A8re+bicolore+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="119" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWVxTzm0GI/AAAAAAAAAK8/xAigUYfXk3Q/s400/57+Rodelet+Moli%C3%A8re+bicolore+01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Œuvres de Molière</i>, reliure bicolore, Relieur Pierre Dauphin.</td></tr>
</tbody></table><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWWP1d5ZCI/AAAAAAAAALA/CG1cqqhrDzA/s1600/61+Rodelet+Recueil+curiosit%C3%A9s+Duchesne+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="120" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWWP1d5ZCI/AAAAAAAAALA/CG1cqqhrDzA/s400/61+Rodelet+Recueil+curiosit%C3%A9s+Duchesne+01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Recueil des plus curieux et rares secrets touchant la médecine métallique et minérale tirez des <br />
manuscripts de feu. Mr J. Du Chesne</i>, Ed. J. Brunet. 1641.</td></tr>
</tbody></table><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div>Lui aussi fait un bilan sombre de la situation des libraires. Les causes de la désertion des acheteurs, il l'attribue au manque d'éducation en matière d'art. Les techniques de fabrication ne sont pas enseignées à l'école, « les jeunes ne savent pas reconnaître une lithographie d'une photocopie », assène-t-il presque par provocation. La crise, il en rend Internet responsable pour une part. <i>« Si l'Etat ne fait rien, c'est la mort des artisans... Il n'y a pas de cohérence dans une activité où certains tiennent des livres de police, payent des taxes, des patentes, des loyers et où d'autres s'exonèrent de ces contraintes... Il faudrait imposer la TVA sur Internet »</i>. Et <i>« spécialiser le marché avec des conférences, des rencontres, refaire l'éducation des gens »</i>.<br />
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<span id="goog_2120085642"></span><span id="goog_2120085643"></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWXyvtEGiI/AAAAAAAAALM/ECo7G5W8DMc/s1600/001Carr%C3%A9deslibrairesarriv%C3%A9e.jpg" imageanchor="1" linkindex="121" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWXyvtEGiI/AAAAAAAAALM/ECo7G5W8DMc/s320/001Carr%C3%A9deslibrairesarriv%C3%A9e.jpg" width="320" /></a></div>Anthare de Schuyter renchérit sur ses homologues. En substance, il confie que les pouvoirs publics, Etat, municipalité ne sont guère intéressés par ces marchands peu nombreux, peu influents dans l'économie nationale, non électeurs à Saint-Ouen, les associations et syndicats de libraires privilégient le créneau le plus porteur qui est le livre rare et cher. Quant au statut d'auto-entrepreneur, il ne résout rien et ne sert qu'à enjoliver les statistiques du chômage. Il ne limite en rien la concurrence déloyale des sites marchands ou d'enchères.<br />
Internet donne une visibilité un peu particulière de la rareté d'un livre ancien, qui réunit en un clic sur un moteur de recherche le résultat global de tous les exemplaires en vente du même ouvrage, sans garantie de son état, de manques éventuels. La notion de rareté en est bouleversée. La culture par Internet supplante celle acquise par les catalogues, que les libraires rechignent désormais à éditer.<br />
La fonction de libraire est à l'agonie, et d'ailleurs, nombre de ceux rencontrés lors de ce petit reportage sont en passe de cesser leur activité pour partir à la retraite ou vers de nouveaux horizons. La collection devient virtuelle par le biais des appareils photo numériques. Les acheteurs se déplacent de moins en moins jusque dans une librairie, laissant la place à ces photographes du dimanche qui se contentent d'un cliché qui sera publié sur un blog ou tout simplement oublié, et finalement effacé une fois le disque dur saturé ou l'ordinateur obsolète. Ainsi que les modes, les goûts changent, mais il ne semble pas qu'ils se portent sur le livre.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWYsfrMyiI/AAAAAAAAALQ/0iuUg807cP0/s1600/89SpleenDanielPitaud.jpg" imageanchor="1" linkindex="122" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWYsfrMyiI/AAAAAAAAALQ/0iuUg807cP0/s320/89SpleenDanielPitaud.jpg" width="320" /></a></div>Terminons cette promenade estivale par la librairie Spleen, riche en curiosités. Daniel Pitaud regrette un peu le mélange des genres, les libraires jouxtant des magasins de fringues, et pointe notamment les problèmes de transport, la grande difficulté pour le visiteur à garer sa voiture et l'insécurité. <i>« Les Parisiens, ne viennent plus »</i>. Il faut s'adapter à la demande des touristes. Ceux-ci recherchent des documents ou des ouvrages en relation avec leur pays, mais aussi qui ont fait la renommée de la France, la cuisine, le parfum, etc., ou qui ont trait aux expositions internationales. Les Chinois, par exemple, recherchent des pièces venant du sac du Palais d'été. Philosophe, il diversifie sa marchandise. Il a même en vitrine un revolver Remington datant de la guerre de Sécession. De quoi se flinguer !<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZw0_ssDI/AAAAAAAAALU/j4WpRg6xEks/s1600/67+Spleen+Racaille+couv+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="123" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZw0_ssDI/AAAAAAAAALU/j4WpRg6xEks/s320/67+Spleen+Racaille+couv+01.jpg" width="320" /></a></div><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZ3uQ4HhI/AAAAAAAAALY/nM6PsWscbYw/s1600/68+Spleen+Racaille+int+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="124" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZ3uQ4HhI/AAAAAAAAALY/nM6PsWscbYw/s400/68+Spleen+Racaille+int+02.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>La Racaille</i>, de Nonce Casanova, Bois en camaïeu de Siméon, livre quatrième de L'Arabesque, <br />
Editions Rouffé, 1928.</td></tr>
</tbody></table><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZ_ONlEnI/AAAAAAAAALc/j7l3T6ej8dU/s1600/70+Spleen+30+binettes+couv+01.jpg" imageanchor="1" linkindex="125" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWZ_ONlEnI/AAAAAAAAALc/j7l3T6ej8dU/s400/70+Spleen+30+binettes+couv+01.jpg" width="400" /></a></div><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWaHBTfrqI/AAAAAAAAALg/hM_8wvdmMrs/s1600/70.1+Spleen+30+binettes+int+02.jpg" imageanchor="1" linkindex="126" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWaHBTfrqI/AAAAAAAAALg/hM_8wvdmMrs/s400/70.1+Spleen+30+binettes+int+02.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>30 binettes pour un franc</i>, par Commerson et Nadar, Editions Gustave Havard.</td></tr>
</tbody></table><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWaOWF8AeI/AAAAAAAAALk/8XC_keEauJU/s1600/75SpleenAlmanachint01.jpg" imageanchor="1" linkindex="127" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWaOWF8AeI/AAAAAAAAALk/8XC_keEauJU/s400/75SpleenAlmanachint01.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Almanach du masque d'or</i>, ill. Edouard Halouze, 1921, Devambez, <br />
édité par le magasin Au paradis des enfants.</td></tr>
</tbody></table><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWajw1KlXI/AAAAAAAAALo/njdanUVPG_U/s1600/81SpleenLivretop%C3%A9racouv02.jpg" imageanchor="1" linkindex="128" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TNWajw1KlXI/AAAAAAAAALo/njdanUVPG_U/s400/81SpleenLivretop%C3%A9racouv02.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Opéra russe à Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 1930.</td></tr>
</tbody></table><br />
<div><br />
</div><div><span class="Apple-style-span" style="color: #333333; font-family: Arial, Tahoma, Helvetica, FreeSans, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 18px;"><div class="post-body entry-content" style="font-size: 14px; line-height: 1.5; position: relative; width: 588px;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11px;">Paru dans le <span style="font-style: italic;">Magazine du Bibliophile</span>, n° 89, octobre 2010.</span></div><div style="clear: both;"></div></div><div class="post-footer" style="border-top-color: rgb(119, 119, 119); border-top-style: dashed; border-top-width: 1px; color: #997755; line-height: 1.6; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 10px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 10px;"></div></span></div>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-5983083115073278652010-08-23T11:27:00.002+02:002010-09-23T11:55:19.635+02:00Aller Retour à Saint-Malo<div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Ai relu <i>Aller Retour</i> de Marcel Aymé. Acheté chez un bouquiniste sur le marché de Paramé. Marcel, mon bien aimé. Ce roman, euphorisant si vous êtes en bonne santé mentale, vous y rirez, vous vous en abreuverez, vous y nourrirez votre embonpoint d'optimisme. Vous vous y découvrirez cynique à sa lecture et la chose vous fera du bien. Vous situerez vos ambitions à un niveau supérieur, vos aspirations seront nobles et subtiles. Vous aurez le juste sentiment de ne pas occuper votre place, la bonne place, dans la société. Tout comme Justin Galuchey, le héros du livre, que vous trouverez pitoyable et ridicule. Car il est l'autre. Un vous inenvisageable. Un double qui aurait mal tourné. Comme si, au Grévin, vous vous arrêtiez devant une de ces glaces déformantes qui vous perchent une tête minuscule sur un cou interminable, planté sur une boule massive et allongée, une patate habillée d'où dépassent des bras démesurés et de courtes jambes. On ne s'y reconnaît pas. On ressort de cette confrontation amusé par l'expérience, hilare par le grotesque de l'image renvoyée, et un peu déçu de ne pas s'être vu.<br />
Quel drôle de tour joué au narcissisme que l'usage des glaces déformantes ! Car finalement, il en sort renforcé. D'ailleurs n'était-on inconsciemment allé affronter le faux reflet dans le seul but de voir son image, sa personnalité transparaître, persister malgré les aberrations visuelles ?<br />
<i>Aller Retour</i> est l'un de ces miroirs.<br />
Si vous souffrez de dépression, femme rêveuse et lucide, homme de désirs voués à l'inassouvissement, observateur consciencieux du réel affligé du don de double vue, ce roman ne vous fera pas rire. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Vous vous apitoierez de la vanité de ce Galuchey, de sa pauvre vie, ses pauvres visées et sa pensée courte. Il vous affligera, mais vous ne le quitterez pas, poursuivant votre lecture. Vous boirez la coupe jusqu'à la lie, car vous y entendrez une petite musique que vous connaissez bien. Celle que vous sifflotez au réveil, le matin. Une petite chanson qui ne vous lâchera pas, qui s’amplifiera au rasage ou au coup de brosse dans les cheveux, face à vous-même, les yeux dans les yeux, dans lesquels vous guettez un indice qui pourrait vous renseigner sur ce que vous êtes réellement. Un refrain entêtant qui n'en finira pas de résonner tout au long de la journée, en écho. Cette petite rengaine qui chante le bonheur inaccessible, l'ambition frustrée, l'existence foutue, à jamais réduite au rang de la médiocrité, comme si une main invisible vous maintenait implacablement à une ligne de flottaison malheureusement, et c'est paradoxal, située sous la surface de l'eau. Entre deux eaux.<br />
Cette sale petite chanson n'a dans ses couplets que la vie de Galuchey. Et la vôtre. Elle reflète nos vies. Hélas, le miroir n'est que trop net. Il gagne en précision plus qu'il ne devrait. On ne s'en rend pas compte ; on est sidéré par l'image renvoyée, mais ce miroir est déformant. <i>Aller Retour</i> est l'un de ces miroirs ! </div>On y est, on s'y voit, on ne s'y reconnaît pas. On y voit un autre. On se trompe ! On ne voit pas le miroir, voilà tout, et c'est là tout le talent du maître miroitier. Et pourtant, il nous suggère la nature de ce roman en deux mots, dès que nous nous saisissons du livre. Ceux du titre : <i>Aller Retour</i>. <br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJseovCOAJI/AAAAAAAAAHw/rYL9MAfLaRo/s1600/Aller+retour.jpg" imageanchor="1" linkindex="351" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJseovCOAJI/AAAAAAAAAHw/rYL9MAfLaRo/s320/Aller+retour.jpg" /></a></div><br />
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<div _mce_style="text-align: center;" style="text-align: center;"> </div><div _mce_style="text-align: center;" style="text-align: center;"><i _mce_style="text-align: center;" style="text-align: center;">Aller Retour</i>, Marcel Aymé, 1927 ; Librairie Gallimard, coll. Succès, Paris. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><br />
Ai lu, de Jean Giraudoux, <i>Juliette au pays des hommes</i>, illustrations de H. Mirande. Le livre moderne illustré, J. Ferenczi & fils à Paris, 1940. Acheté chez ce même bouquiniste. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJse81fEwqI/AAAAAAAAAH4/IY09DZlEZkk/s1600/Livre+Juliette+couv.jpg" imageanchor="1" linkindex="352" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJse81fEwqI/AAAAAAAAAH4/IY09DZlEZkk/s320/Livre+Juliette+couv.jpg" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Dans une langue léchée, un gentil roman où l'on retrouve la jeune fille, (un éternel féminin ?) de Giraudoux. Déterminée, idéaliste, moderne dans son clacissime. Cette Juliette, avant de faire le grand saut pour le grand amour et la vie commune avec son fiancé Gérard, clarifie sa situation avec le destin. Elle jette un dernier coup d'œil sur les hommes qu'elle a connus par le passé, comme lorsque l'on quitte une chambre, soucieux de n'y avoir rien oublié ou rien laissé en désordre.<br />
Comme dans un rite initiatique de passage qu'elle aurait elle-même imaginé, elle revisite des instants de son passé, conjugue ses connaissances et ses expériences au passé du Conditionnel. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfLWkiO_I/AAAAAAAAAIA/D273TRc4nZ0/s1600/Livre+Juliette+int.jpg" imageanchor="1" linkindex="353" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="282" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfLWkiO_I/AAAAAAAAAIA/D273TRc4nZ0/s400/Livre+Juliette+int.jpg" width="400" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Peut-elle tranquilliser son esprit en constatant que ses souvenirs ne viendront effleurer et faire écueil à son avenir sentimental qu'elle a choisi ? Elle fait acte. Acte de décision. Ici encore il est question d'un aller-retour et de miroirs. C'est beau, la volonté d'une jeune fille réfléchie. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfcJAJUMI/AAAAAAAAAII/Xm10YoZeHnQ/s1600/Librairie+Septentrion.jpg" imageanchor="1" linkindex="354" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfcJAJUMI/AAAAAAAAAII/Xm10YoZeHnQ/s400/Librairie+Septentrion.jpg" width="400" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Ai feuilleté quelques ouvrages à la librairie Septentrion qui propose quelques éditions anciennes de belle qualité qui ne restent « qu'en vitrine ». </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">De l'Histoire, locale et d'ailleurs, parmi lesquels <i>Le livre jaune français – documents diplomatiques 1938-1939. Pièces relatives aux événements et aux négociations qui ont précédé l'ouverture des hostilités entre l'Allemagne d'une part, la Pologne, la Grande-Bretagne et la France d'autre part</i>. Paris, Imprimerie Nationale. Ministère des Affaires étrangères. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Au rayon littérature des romans, bien sûr, mais on en trouve d'autres aux étagères consacrées à Saint-Malo, ses alentours et la Bretagne en général. Beaucoup sont de Roger Vercel. Il revient à la mode, je l'avais repéré à travers <i>Remorques</i> et <i>Capitaine Conan</i> sur l'étal du marché de Paramé, je le retrouve au Septentrion, ce qui somme toute est très logique d'un point de vue symbolique. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Cet auteur s'est beaucoup intéressé à la région, a vécu et est mort à Dinan. Ecrivain habituellement qualifié de maritime, à travers récits, nouvelles et romans, il raconte la mer (<i>Au Large d'Eden, La Fosse aux vents</i>, une trilogie, et la côte (<i>En Dérive</i>), il s'est passionné pour Charcot qu'il rencontre en 1937, auquel il consacrera des récits (<i>A l'Assaut des pôles, Croisière Blanche, Il y a dix ans disparaissait Charcot</i>), pour Cancale, Saint-Malo, la Rance, le Mont-Saint-Michel (<i>Sous les pieds de l'Archange</i>), etc.<br />
Poursuivant ma visite, je laissais les ouvrages médicaux, négligeait une collection de missels pour m'emparer d'un tout petit livre, à la couverture de cuir, plus petit encore que ces opuscules rituels sentant l'encens et les espoirs confinés, renfermant des prières et quelquefois des larmes séchées. On a dû y pleurer aussi. Il s'agit de <i>Thérèse Aubert</i> de Charles Nodier. <i> </i> Illustrations de A. Calbet. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfsd-k5zI/AAAAAAAAAIQ/_Gbn_-u7prQ/s1600/Livre+Nodier+couv.jpg" imageanchor="1" linkindex="355" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsfsd-k5zI/AAAAAAAAAIQ/_Gbn_-u7prQ/s320/Livre+Nodier+couv.jpg" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Si le texte a été composé dans un corps qui met au supplice les yeux des hypermétropes presbytes, la mise en page sobre et soignée est magnifique, et la petite taille de l'ouvrage (In-12) ainsi que la qualité des illustrations en font un petit bijou. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsf93mmUCI/AAAAAAAAAIY/R6H1GqVvNls/s1600/Livre+Nodier+Titre.jpg" imageanchor="1" linkindex="356" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsf93mmUCI/AAAAAAAAAIY/R6H1GqVvNls/s320/Livre+Nodier+Titre.jpg" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgLGGWnmI/AAAAAAAAAIg/f6CLQxo5o-M/s1600/Livre+Nodier+int.jpg" imageanchor="1" linkindex="357" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgLGGWnmI/AAAAAAAAAIg/f6CLQxo5o-M/s320/Livre+Nodier+int.jpg" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgW5rZ3dI/AAAAAAAAAIo/BIsxaBjvcG4/s1600/Livre+Nodier+int2.jpg" imageanchor="1" linkindex="358" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgW5rZ3dI/AAAAAAAAAIo/BIsxaBjvcG4/s320/Livre+Nodier+int2.jpg" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><i>Thérèse Aubert</i>, Charles Nodier, illustrations de A.Calbet,1896 ; Librairie Borel, Nouvelles collections Guillaume, Lotus bleu. in-12, 204 pp. In-12. Relié demi-veau bleu, dos lisse. Affiché 60 euros. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><br />
<br />
Autre objet de ma curiosité, ce coffret à l'intérieur duquel vous sautent au visage les illustrations de Paul-Emile Bécat accompagnant ces <i>Scènes de la vie de Bohème</i> d'Henri Murger.<br />
Paris, Athéna 1951. In-8 en feuillets, collection Athéna bibliophile. Couverture illustrée rempliée sous double étui de suédine rouge. Pointes-sèches de P. E. Bécat. 310 pages. </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgm4PfsJI/AAAAAAAAAIw/ckekjsmvNrk/s1600/Livre+Scene+couv.jpg" imageanchor="1" linkindex="359" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsgm4PfsJI/AAAAAAAAAIw/ckekjsmvNrk/s400/Livre+Scene+couv.jpg" width="400" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsg8VTFNaI/AAAAAAAAAI4/q40HdGnVTCc/s1600/Livre+Scenes+int.jpg" imageanchor="1" linkindex="360" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/TJsg8VTFNaI/AAAAAAAAAI4/q40HdGnVTCc/s400/Livre+Scenes+int.jpg" width="400" /></a></div><br />
</div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;"> </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Murger, avant d'inspirer Puccini avec ses <i>Scènes de la vie de Bohème</i> qui datent de 1848, a mené l'existence de ces jeunes poètes sans le sou côtoyant peintres et musiciens non moins faméliques du Quartier Latin. Ce tableau romancé de la vie des rapins et de leurs muses lui aura apporté la notoriété et un principe de description d'un milieu social. <i>Les Amours d'Olivier</i> suivront, ainsi que d'autres récits plus ou moins autobiographiques (<i>le Pays latin,</i> 1852 ; les <i>Scènes de la vie de jeunesse</i>, 1853 ; <i>les Buveurs d'eau,</i> 1854), des nouvelles et des romans (<i>Claude et Marianne,</i> 1851 ; <i>Adeline Protat,</i> 1853 ; <i>Scènes de la vie de campagne,</i> 1856 ; <i>Le Sabot rouge,</i> 1860, etc.). </div><div _mce_style="text-align: left;" style="text-align: left;">Mais j'étais loin du Quartier Latin, qu'un certain projetait de prolonger jusqu'à la mer. A Saint-Malo, peut-être, où se tiendra en mai, je crois, le Festival des étonnants voyageurs. De la lecture en perspective pour les Malouins et leurs amis. </div>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-17982449022605586062009-07-21T10:42:00.002+02:002009-07-21T14:09:37.669+02:00La nouvelle Lune a quarante ans<p><span mce_="" style="font-size:10;"><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Ces temps-ci, à en croire les journaux, les radios et la télé, l'homme n'a de cesse de marcher sur la Lune. Les médias célèbrent donc le pied de l'homme. L'homme a un pied et lorsqu'il le promène sur certaines terres vierges, cela constitue un événement qui mérite, quarante ans après, que l'on y revienne, que l'on s'y arrête et que l'on y reste, comme Naples et Yvetot. Le cruel Flaubert n'avait-il pas écrit dans son <i>Dictionnaire des idées reçues</i> <i>«Voir Yvetot et mourir»</i> ?</span></span></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">Mais il ne sera pas question ici de Flaubert auteur capital, ni de cette perle normande, capitale du Pays de Caux. Il sera question de la Lune et plus particulièrement d'un prince.<br /></span></span></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">Ainsi, le pied de l'homme a foulé, voilà pile quarante ans hier la terre vierge qu'était le sol de la Lune. Or la Lune, nous la connaissions déjà. Alexandre Vialatte, prince des chroniqueurs l'avait chantée dans une de ses chroniques que publiaient le quotidien <i>La Montagne</i> ou encore la revue <i>Spectacle du Monde</i>, chronique qu'il convient de relire pour connaître au mieux notre satellite, compagne des poètes et des fous. D'ailleurs, en règle générale, il convient de relire </span></span><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">Alexandre Vialatte dont les sujets sont toujours considérables et les digressions pleines d'enseignement. Enfin, si la lecture évoque le voyage, la découverte de l'inconnu pour le lecteur qui à travers son activité sédentaire le mue en explorateur, la relecture le mène à un rendez-vous d'amour. Donc, il faut relire Vialatte. Ou le lire pour qui le découvrirait. Que nous dit-il de la Lune ?</span></span></p> <p><i><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">« La Lune remonte a la plus haute antiquité. Elle change de forme tous les jours. De couleur tantôt rouge, tantôt verdâtre, tantôt énorme et orangée. Parfois elle a l'air d'un coquillage. Un coquillage nacré, tout usé sur les bords. Il y a deux ou trois jours, elle était transparente. On pouvait voir le ciel à travers. Tantôt elle est grosse comme un petit pois, tantôt comme un ballon de football, tantôt comme une pièce de 50 centimes. Certains matins d'épais brouillard on prend le Soleil pour la Lune. C'est ce qui fait dire à ma femme de ménage : "C'est surnaturel, la Nature !" (Elle n'aime vraiment, à part la Lune, que l'opéra et les temples romains, ce qu'elle doit à des origines corses, qui lui donnent des goûts italiens) D'autres fois, la Lune est immense, blanche et glacée, elle éclaire tout comme en plein jour et les ombres sont noires comme de l'encre de Chine. [...]</span></span></i></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;"><i>La Lune a beaucoup plus d'importance que le Soleil qui n'éclaire les hommes que le jour. Elle les éclaire la nuit, ce qui est beaucoup plus utile. C'est grâce à elle qu'on peut retrouver au fond des bois les épingles-trombones et les pièces de 10 francs qu'on perd dans les forêts profondes. Et ausi les pièces de 20 francs. Et les épingles de nourrice. Que ferait l'homme sans la Lune ? Il chercherait son chemin, et la mer n'aurait plus de marée. Il ne pourrait plus pêcher de moules à marée basse. Il n'y aurait plus d'assassins de la pleine lune. Une bonne moitié des poèmes élégiaques disparaîtrait de la littérature, et le tiers des proverbes bantous. Ce qui serait une grande désolation. L'ivrogne ne saurait plus comment rentrer chez lui. Le chien n'aboierait plus à la lune. C'est à Meudon qu'on la voit le mieux. Les meilleures cartes de la Lune ont été </i></span></span></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;"><i>dressées à Meudon. Peut-être à Meudon a-t-on des greniers plus élevés, qui rapprochent les observateurs, peut-être l'air est-il plus pur, peut-être les astronomes ont-ils plus de chaises ou plus de jardins pour y monter sur des chaises de jardin ? Certaines provinces font des marins, d'autres des mineurs, d'autres des horlogers. Meudon fait des regardeurs de Lune.</i> [...] » Chronique intitulée <i>La Lune et les Etoiles, La Montagne</i>, 22 septembre 1968.</span></span></p> <p><br /></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">Vialatte savait-il que quelques mois plus tard, la main de l'homme mettrait le pied sur la Lune ou l'inverse, le pied de l'homme mettrait la main sur la Lune, puisque l'on connaît la course de vitesse qui voyait s'affronter Russes et Américains ? L'événement aura néanmoins surgi. Et </span></span></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">qu'importe, car comme le précise notre Auvergnat de Paris : <i>« Il faut faire confiance aux événements, ils finissent toujours par se produire »</i>.</span></span></p> <p><br /></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">La maison d'édition Julliard a réuni une cinquantaine de ces chroniques qu'Alexandre Vialatte écrivit en 1968.</span></span></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;">Certes, l'ouvrage est sorti en octobre de l'année dernière, mais, comme toute chronique du prince des chroniqueurs, il ne comporte pas de date de péremption.</span></span></p> <p><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SmWANex9A2I/AAAAAAAAAHY/E2L3Px9FeMg/s1600-h/Vialatte-68.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 227px; height: 351px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SmWANex9A2I/AAAAAAAAAHY/E2L3Px9FeMg/s400/Vialatte-68.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5360831900543681378" border="0" /></a></p> <p><span mce_="" style="font-family:tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><span mce_="" style="font-size:10;"><i>1968, chroniques</i>, Alexandre Vialatte, Editions Julliard. 20 euros.</span></span></p>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-69600202538872405892009-05-29T14:54:00.004+02:002009-05-29T15:38:30.744+02:00Temples du savoir à la BnF<span style="font-weight: bold;">La BnF expose les photographies qu'Ahmet Ertug a réunies des plus grandes bibliothèques d'Europe.</span><br /><span style="font-weight: bold;"><br /></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_hKsG0O6I/AAAAAAAAAGg/LggH5-j4hv8/s1600-h/3-BIBLIOTHEQUE+SAINTE+GENEVIEVE,Parisbd.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 326px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_hKsG0O6I/AAAAAAAAAGg/LggH5-j4hv8/s400/3-BIBLIOTHEQUE+SAINTE+GENEVIEVE,Parisbd.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5341235256839388066" border="0" /></a><span style="font-size:78%;"><span style="font-family:arial;">Bibliothèque Sainte-Geneviève – Paris © Ahmet Ertug</span> </span></div><br />Du bois, de la pierre, du métal, tous matériaux travaillés dans un seul but : offrir de somptueux écrins aux ouvrages les plus prestigieux, façonner des sanctuaires à la sapience, des « temples du savoir », voilà ce que le photographe turc Ahmet Ertug a capturé dans son objectif et ramené jusqu'à la Bibliothèque nationale après avoir parcouru toute l'Europe à l'affût des plus belles bibliothèques. Dans cette exposition qui se déroule jusqu'au 12 juillet 2009 sur le site François Mitterrand, allée Julien Cain, dans le cadre de la saison de la Turquie en France, l'artiste nous fait découvrir, à travers des clichés hauts en couleurs et propices à la méditation, les bibliothèques les plus remarquables de notre vieux continent.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_iDWSF6II/AAAAAAAAAG4/8Oup4AiwT-0/s1600-h/9-Library+of+the+ADMONT+Abbey,Austria.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 325px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_iDWSF6II/AAAAAAAAAG4/8Oup4AiwT-0/s400/9-Library+of+the+ADMONT+Abbey,Austria.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5341236230233647234" border="0" /></a><span style="font-size:78%;"><span style="font-family:arial;">Bibliothèque de l'abbaye Admont – Autriche © Ahmet Ertug</span></span><br /></div><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_idODXNGI/AAAAAAAAAHA/4toJ8MQGZE4/s1600-h/16-Trinity+College+Library,The+Long+Room,Dublin.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 326px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_idODXNGI/AAAAAAAAAHA/4toJ8MQGZE4/s400/16-Trinity+College+Library,The+Long+Room,Dublin.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5341236674700981346" border="0" /></a><span style="font-size:78%;"><span style="font-family:arial;">Bibliothèque du Trinity College – Dublin © Ahmet Ertug</span></span><br /></div><br />Il nous montre tous ces lieux édifiés dans le dessein d'y célébrer la lecture et la recherche, aux plafonds richement ornementés, aux architectures baroques d'Autriche, de Suisse, d'Allemagne ou de Tchécoslovaquie, et ceux plus sobres, mais de facture tout aussi monumentale d'Italie, d'Espagne, d'Irlande ou d'Angleterre, sans oublier, bien sûr de France, que ces bibliothèques aient été construites dans des monastères, des abbayes ou des bâtiments laïcs.<br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_kirfG3QI/AAAAAAAAAHQ/dVm1scdhvVw/s1600-h/19-Wiblingen+Monastery+Library,Germany+copy.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 321px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sh_kirfG3QI/AAAAAAAAAHQ/dVm1scdhvVw/s400/19-Wiblingen+Monastery+Library,Germany+copy.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5341238967524580610" border="0" /></a><span style="font-size:78%;"><span style="font-family:arial;">Bibliothèque du monastère Wibingen – Allemagne © Ahmet Ertug</span></span><br /></div><br />Un livre d’art en édition limitée, Temples of Knowledge. Historical Libraries of the Western World, est publié à cette occasion. Avec 96 photographies de l’artiste, des textes de Friedrich Krinzinger, Thierry Grillet, Robert Nelson et une préface de Bruno Racine, président de la BnF.<br /><br />Exposition Temples du savoir<br />du 12 mai au 12 juillet 2009<br />site François-Mitterrand, Allée Julien Cain – Quai François Mauriac – Paris 13e<br /><br />Du mardi au samedi 9h - 20h, dimanche 13h - 19h, lundi 14h - 20h<br />Fermé lundi matin et jours fériés. Entrée libreFrançois Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-23243994763148996392009-03-26T12:01:00.027+01:002009-04-30T19:23:58.766+02:00Léo Malet, fils de l’anarchie et du surréalisme<span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Léo Malet est né le 7 mars 1909. Créateur du personnage emblématique Nestor Burma, il reconnaît deux fortes influences dans sa vie, l’anarchie et le surréalisme à travers deux figures qui lui furent amicales : André Colomer et André Breton.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct_4j_bfYI/AAAAAAAAAFQ/LzP7F2KfZ2c/s1600-h/leomalet.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 180px; height: 241px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct_4j_bfYI/AAAAAAAAAFQ/LzP7F2KfZ2c/s400/leomalet.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317484394751688066" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Nul n'a besoin d'être Nestor Burma, le détective de choc de l'agence Fiat Lux, pour dénicher André Breton, le surréaliste, et </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">André Colomer, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l'anarchiste, dans l'œuvre et la vie de Léo Malet (1909-1996). Celui-ci, d'ailleurs, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l'avoue volontiers à Francis Lacassin, son biographe... (dans la </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">préface de <span style="font-style: italic;">La vie est </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">dégueulasse</span>, ) : <span style="font-style: italic;">« Deux hommes ont exercé sur moi une influence capitale, tous deux se prénommaient André. C'étaient Colomer et Breton. »</span> Ces deux André, on les retrouve en particulier dans la</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> «</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> trilogie noire » (<span style="font-style: italic;">La vie est dégueulasse, Le soleil n'est pas pour nous, Sueur aux tripes</span>) ainsi que dans la série des Nouveaux Mystères de Par</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">is, qui mettent en scène Nestor Burma. Mais qui est André Colomer ?</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Encore adolescent, orphelin (ses parents et son jeune frère ont été emportés par la tuberculose en 1911-1912, il a</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> été élevé par son grand-père Omer </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Refreger),</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> Léon Malet quitte Montpellier pour « vivre son engagement libertaire » à Paris, où il arrive le 1er </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">décembre 1925. Son projet : devenir chansonnier à Montmartre. Et c'est</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> André Colomer, avec qui le jeune homme correspond depuis </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">presque une année, qui l'aidera à débuter au cabaret « La </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Vache enragée ». Ce même nom par lequel Léo Malet intitulera son dernier livre, un recueil de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">souvenirs paru en 1988 chez Hoëbeke.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScthyNHKIcI/AAAAAAAAADo/J2RArychLOw/s1600-h/Andrecolomer.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 150px; height: 220px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScthyNHKIcI/AAAAAAAAADo/J2RArychLOw/s320/Andrecolomer.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317451300182041026" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Colomer, poète, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">créateur en 1907 et 1913 de deux revues <span style="font-style: italic;">La foire aux chimères</span>, et <span style="font-style: italic;">l'Action d'Art</span>, auteur d'un recueil de</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> souvenirs <span style="font-style: italic;">A nous deux</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">, </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">patrie!</span>, (1925) théoricien de l'anarchisme et de la violence, journaliste au <span style="font-style: italic;">Libertaire</span>, il fonde <span style="font-style: italic;">L'Insurgé</span> au moment de l'affaire Philippe Daudet. Le fils du député royaliste fondateur de <span style="font-style: italic;">L'Action française</span>, jeune homme de seize </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ans, s'est a priori suicidé le 24 novembre 1925 à l'arrière d'un t</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">axi, le chauffeu</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">r témoigne en ce sens. La veille, il avait visité André Colomer et Georges Vidal, les permanents du journal <span style="font-style: italic;">Le Libertaire</span> pour se </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">rallier à la cause anarchiste et leur remettre une lettre destinée à sa mère dans laquelle il lui demande </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">pardon de son geste qu'il</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> n'explicite pas </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">davantage. Quelques heures avant sa mort, il avait eu un rendez-vous à la </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">librairie de Le Flaoutter réputé pour ses sympathies anarchistes mais qui sera révélé par Colomer comme étant un indicateur de police, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">où il s'était procuré l'arme qui </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">devait le tuer. Voulait-il en finir avec lui-même, assassiner son père, a-t-il été « suicidé » ? L'affaire connut quelques </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">rebondissements après que Léon Daudet eût réfuté la version du suicide pour tenter </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">de faire accréditer celle d'un </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">meurtre, et de nombreuses péripéties.<br />Passionné comme une grande partie de la </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">France par l'affaire qui oppose <span style="font-style: italic;">Le Libertai</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">re</span> et </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">L'Action Française</span>, par voie de pre</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">sse et de tribunal, Léo Malet prend contact avec le groupe </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">anarchiste</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> de Montpellier, ce qui le mènera à rencontrer Colomer lors d'une conférence. Ce dernier hébergera quelques temps le jeune Léo Malet, l'introduira dans </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">les milieux anarchistes qui offriront à l'adolescent orphelin une fraternité adoucissant l'absence de famille. Dans l'hebdomadaire <span style="font-style: italic;">L'Insurgé</span> que crée Colomer, la signature Noël Letam, laisse aux amateurs d'anagrammes un indice sur l'identité de l'auteur qui se cache sous ce pseudonyme.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Le foyer végétalien de la rue de Tolbiac</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il séjournera quelques temps au « foyer végétalien » de la rue de Tolbiac. Ce même lieu </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">d'hébergement collectif, lourd de militantisme verra revenir Nestor Burma bien des années après y avoir vécu, et qui devant le cadavre d’un vieux </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">camarade, le fera répondre au </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">commissaire Faroux </span>:<br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">« Vous en faites une tête, à quoi pensez-vous ?</span></span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">– A ma jeunesse. Je n’aurais pas cru que ce fût si loin.»</span><br />Au chapitre de ses souvenirs, les vitres aveugles du foyer, l'enfilade des lits, les camarades, les affiches annonçant une conférence. « <span style="font-style: italic;">A la Maison des Syndicats, </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">boulevard Auguste Blanqui, séance du Club des Insurgés. Sujet traité : Qui est le coupable ? La Société ou le Bandit ? </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Orateur : André Colomer. »</span> (<span style="font-style: italic;">Brouillard au pont de Tolbiac</span>, 1956)</span>. <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ce foyer, sa salle de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">restaurant au règlement hygiéniste, ses locataires qui « </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">piquent des macadams » (faux accidents de travail), Léo Malet en emprunte le décor et les protagonistes pour construire <span style="font-style: italic;">Le soleil n’est pas pour nous</span>, deuxième roman de la Trilogie Noire, dans lequel le héros qui y débarque est un </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">adolescent orphelin, originaire du midi, mené en prison pour vagabondage. Et le débat qui anime</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> les anarchistes, à l’époque où Malet vient à les </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">fréquenter, à propos de l’illégalisme illustré </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">par la bande à Bonnot et autres aventuriers sans foi</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> ni loi, ceux que Colomer nomme «</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> les hardis joueurs de la vie </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">», dans <span style="font-style: italic;">A nous </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">deux, patrie!</span> (op. cit), n’est rien d’autre que la trame de fond de <span style="font-style: italic;">La vie est dégueulasse</span>, et ses personnages des « bandits tragiques ». </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Selon ses propres dires il s’en fallait d’un rien pour que le destin de Léo Malet ressemblât au leur. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Enfermé à la Petite </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Roquette pour vagabondage, il en sera libéré par l’action de son grand-père. De l’activité de chansonnier en petits boulots (1), il s’intéresse au surréalisme (2).<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGqRQLdVI/AAAAAAAAAF4/OXtw-powaEo/s1600-h/breton.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 231px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGqRQLdVI/AAAAAAAAAF4/OXtw-powaEo/s320/breton.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317491845784892754" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il lit les manifestes, la revue <span style="font-style: italic;">La Révolution surréaliste</span>, et s’essayant </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">à l’écriture automatique envoie quelques textes à André Breton, qui lui répond le 12 mai 1931 : <span style="font-style: italic;">« Ces textes que vous me soumettez, je n’ai pas besoin de vous dire que je les aime entièrement, n’ayant cessé de </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">tout attendre de la volonté </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">(non-volonté) qui y préside. N’allez pas croire que je puisse désirer en rester avec vous à ce plaisir que vous me faites et à cette confiance nouvelle</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;"> que vous me donnez. Je tiens beaucoup à vous connaître »</span>. </span><br /><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Manifestement </span></span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;font-size:100%;" >un surréaliste</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Malet fréquentera le café Cyrano, lieu favori de rencontre du </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">mouvement surréaliste – qu’il ne tarde à intégrer – et se lie avec, entre autres, Salvador Dali, et Yves Tanguy.</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9K5KeHvI/AAAAAAAAAEw/nBwcFNJiVt0/s1600-h/anthropometriedureve.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 258px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9K5KeHvI/AAAAAAAAAEw/nBwcFNJiVt0/s320/anthropometriedureve.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317481411137904370" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le Cyrano, est situé </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">place Blanche que Breton rêvait de faire devenir un haut-lieu spirituel, au cœur du temple du plaisir vénal et du tourisme et commerce de bas-étage.</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">1936 prend fin et Malet publie son </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">premier livre : <span style="font-style: italic;">Ne pas voir plus loin que le bout</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;"> de son sexe</span>. Ce recueil de poèmes <span style="font-style: italic;">« n’a été tiré qu’à un très petit </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">no</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">mbre </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">d’exemplaires, une trentaine </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">seulement… L’anecdote </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">curieuse, </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">c’est qu’il a été fabriqué dans une usine </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">d’armement en g</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">rève, chez Brandt, à Châtillon. Les amis de </span>[sa]<span style="font-style: italic;"> femme </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">qui travaillaient au service photo de cette usine se sont amusés à procéder au tirage de ce poème, écrit à la main. Ils en ont tiré cinq exemplaires en négatif (c’était l’édition de luxe), </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">et vingt-cinq en positif »</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> (<span style="font-style: italic;">in La Vache enragée</span>, op. cit.).</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Bien qu’aucun lieu, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">date et éditeur ne soit mentionné dans l’ouvrage, le label des Editions surréalistes figure sur le bulletin de souscription (Breton l’avait autorisé à le faire).<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGq-dqWLI/AAAAAAAAAGA/CV-8h0qDsho/s1600-h/NePasVoirPlusLoin.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 250px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGq-dqWLI/AAAAAAAAAGA/CV-8h0qDsho/s320/NePasVoirPlusLoin.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317491857921038514" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">L’année suivante, il fait paraître <span style="font-style: italic;">J’arbre </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">comme cadavre</span>.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"> Les Editions surréalistes publieront <span style="font-style: italic;">...hurle à la vie</span>, en 1940, avec des dessins d’André Masson. Tiré à 150 </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ex., Malet n’eut pas la possibilité de prendre la totalité de son tirage chez l’imprimeur Abraham Béresnia</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">k. Cette imprimerie familiale est alors dirigée par les fils d’Abraham Béresniak qui sont aussi les oncles</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> de René Goscinny. Dénoncé pour avoir imprimé </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">des tracts anti-Allemands, l’imprimeur et sa famille sont arrêtés, les locaux </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">dévastés et laissés au pillage. Malet ne récoltera qu’une soixantaine d’exemplaires de son ouvrage. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Signataire d’un « tract subversif », il est arrêté le 25 mai 1940 </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat », « mis au secret » à la prison de Rennes puis libéré, raflé par les Allemands, et interné au stalag XB entre Brême et Hambourg.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">En 1941, il est de retour du stalag pour raisons médicales.<br /><br /></span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct8JBLLJcI/AAAAAAAAAEY/Z3p2vOqH4W0/s1600-h/panorama+livresbassedef.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 210px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct8JBLLJcI/AAAAAAAAAEY/Z3p2vOqH4W0/s320/panorama+livresbassedef.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317480279416972738" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ce retour, Léo Malet s’en servira de porte d’entrée à la première enquête de Nestor Burma. Si <span style="font-style: italic;">120, rue de la Gare</span> est le premier roman signé </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">sous son vrai nom, (en 1943, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">SEPE) et qui met en scène son héros emblématique, il succède à un grand nombre d'autres de genres divers et sous des pseudonymes américanisants. En p</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">leine occupation nazie, est-il utile de rappeler qu'il y a</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">pénurie de romans américains, chez les libraires. Les éditeurs en fabriquent de faux. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C'est ainsi que par l'entremise de Louis Chavance, qu'il avait connu avant-guerre, Léo Malet va écrire des « polars » sous les noms de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Franck Harding (<span style="font-style: italic;">Johnny Metal</span>, 1941, coll. Minuit, Ed. Georges Ventillard) tout </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">d'abord, puis Léo Latimer (<span style="font-style: italic;">La Mort de Jim Licking</span>, 1941), Omer Refreger, Lionel Doucet (noms de son grand-père et de sa femme)... </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Mais malgré le départ de Breton pour les Etats-Unis, Léo Malet continue de collaborer au groupe surréaliste La Main à plume animé par Noël Arnaud et Jean-François Chabrun. La compagnie n’est pas mauvaise : Paul Eluard, René Magritte, Pablo Picasso...</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> Il participera aux publications collectives du groupe (<span style="font-style: italic;">La conquête du monde par l'image</span>, 1942 ; <span style="font-style: italic;">Décentralisation </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">surréaliste</span>, 1943 ; <span style="font-style: italic;">Le Surréalisme encore et toujours</span>, 1943 ;</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> <span style="font-style: italic;">Présence d'Apollinaire</span>, 1943).</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9K_K1C6I/AAAAAAAAAE4/LgwrWR4HBR0/s1600-h/fr%C3%A8rede+lacenaire.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 255px; height: 320px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9K_K1C6I/AAAAAAAAAE4/LgwrWR4HBR0/s320/fr%C3%A8rede+lacenaire.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317481412750019490" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Individuellement, il publie dans la série des « pages libres de la Main à plume » <span style="font-style: italic;">Le frère de Lacenaire</span>, illustré par Dali (1943 ; sixième fascicule sur les douze que compte la série).</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ce passé surréaliste, et l’ombre de Breton, il les fera ressurgir tout au long de sa production littéraire dès <span style="font-style: italic;">120, rue de la Gare</span>, même s’il n’écrit plus de poèmes lorsqu’il débute sa carrière d’auteur de romans policiers, jugeant les deux activités incompatibles. Ils apparaîtront notamment à travers les chapitres relatant les rêves de ses héros. Mais c’est dans la Trilogie Noire que cette </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">caractéristique de son style se manifeste dans toute sa plénitude. En particulier dans <span style="font-style: italic;">La vie est </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">dégueulasse</span> et <span style="font-style: italic;">Sueur aux tripes</span>, avec les « collages » de coupures de presse émaillant ces récits, lui </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l’inventeur du concept surréaliste du « décollage ». </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9LUkd4kI/AAAAAAAAAFA/aMwkru8Aaao/s1600-h/laforetauxpendus.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 250px; height: 334px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9LUkd4kI/AAAAAAAAAFA/aMwkru8Aaao/s320/laforetauxpendus.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317481418494698050" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">De 1944 à 1946, Léo </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Malet publie des romans d'aventures et de cape et d'épée pour la collection Carré d'as des Editions et revues françaises sous ses pseudonymes préférés, (<span style="font-style: italic;">La louve du bas Craoul</span>, 1944 ; <span style="font-style: italic;">Gérard Vindex gentilhomme de fortune</span>, 1944 ; <span style="font-style: italic;">Un héros en guenilles</span>, 1944 ; <span style="font-style: italic;">Le truand chevaleresque</span>, 1944 ; <span style="font-style: italic;">Le capitaine Coeur-</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">en-berne</span>, 1945 ; <span style="font-style: italic;">L'évasion du masque de fer</span>, 1945 ; <span style="font-style: italic;">La sœur du flibustier</span>, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">1945 ; <span style="font-style: italic;">Le diamant du huguenot</span>, 1945 ; <span style="font-style: italic;">La forêt aux pendus</span>, 1946, signé Jean de Selneuves, homonyme de son quartier natal) ; et continue dans la veine du policier (<span style="font-style: italic;">Erreur de destinataire</span>, 1944 ; <span style="font-style: italic;">Le dé de Jade</span>, 1946 ; <span style="font-style: italic;">La cinquième empreinte</span>, 1948 , etc.).</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dans cette période, il rédige également ce qu’il nomme des « contes doux », récits courts qui paraissent dans la revue La Rue. Doux... A voir ! </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Un Bon petit diable</span>, par exemple, dans le numéro 26, est l’histoire d’un jeune garçon qui défenestre sa mère. Mais le noir est là ! Et Léo Malet fait lentement mûrir sa trilogie. Il désire traiter du désespoir et de la fatalité que le genre policier d’alors n’a pas encore accueillis.<br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGrC2-bvI/AAAAAAAAAGI/MsH8BsdK_S0/s1600-h/ombre+du+grand+mur.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 202px; height: 326px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuGrC2-bvI/AAAAAAAAAGI/MsH8BsdK_S0/s320/ombre+du+grand+mur.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317491859100954354" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il avait déjà expérimenté le genre noir dans <span style="font-style: italic;">l’Ombre du grand mur</span>, écrit en </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">1942, mais peu approprié à la collection Minuit, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ce « roman d’action inédit » ne sortira qu’en 1944 – grâce au succès que remporte Nestor Burma – à la S.E.P.E. dans la collection « le Bandeau noir », aux couvertures </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">illustrées. Ce bon petit diable, se retrouvera intégré dans un chapitre de <span style="font-style: italic;">Le soleil n’est pas pour nous</span>. 1947, une nouvelle <span style="font-style: italic;">On ne tue pas les rêves</span> est publiée dans une revue de la S.E.P.E. <span style="font-style: italic;">Lectures de Paris</span>. Léo Malet fera de cette trentaine de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">pages, le troisième volet de la Trilogie Noire, <span style="font-style: italic;">Sueur aux tripes</span>.</span><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >La Trilogie Noire : une naissance difficile </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;font-size:100%;" ></span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Longue gestation. Le premier opus paraît début 1948 à la S.E.P.E. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">La vie est dégueulasse</span> commence par un <span style="font-style: italic;">« véritable... bide »</span>, selon ses propres mots !<br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9KnGYsvI/AAAAAAAAAEg/sLkROF0MIMg/s1600-h/000143.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 207px; height: 320px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9KnGYsvI/AAAAAAAAAEg/sLkROF0MIMg/s320/000143.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317481406288933618" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">La réussite viendra d’une rencontre avec Jean d’Halluin des Editions du Scorpion qui lui proposera de republier ce roman, et tant qu’à faire en écrire un second. Et c’est sous sous la couverture rouge et noir – pour un anar, c’était de rigueur –, illustrée de sa seule construction typographique, suivant le principe de cette </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collection </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">prisée, que démarre le succès de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">la Trilogie Noire.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9Ko4drTI/AAAAAAAAAEo/Si6xem5Zflk/s1600-h/la+vie+est+d%C3%A9gueulasse+scorpion01.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 209px; height: 320px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct9Ko4drTI/AAAAAAAAAEo/Si6xem5Zflk/s320/la+vie+est+d%C3%A9gueulasse+scorpion01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317481406767410482" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Francis Lacassin, dans sa préface (3) rapporte : <span style="font-style: italic;">« </span>La vie est dégueulasse</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;"> reparaît vers septembre 1948 sous la couverture rouge et noir du Scorpion ; et </span>Le Soleil n’est pas pour nous<span style="font-style: italic;"> lui succède en janvier 1949.</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;"> </span></span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">Malet a écrit dans la même foulée </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le Soleil n’est pas pour nous</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> et </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Sueur aux tripes</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> ; celui-ci devant paraître également dans la foulée du précédent. On ne s’étonnera donc pas de voir </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Sueurs aux tripes</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> (au pluriel) </span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">figurer parmi les titres déjà parus, annoncés en quatrième page de couverture de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le Soleil n’est pas pour nous</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">.</span><span style="font-style: italic;"> </span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">Si</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> l’on en croit un catalogue inséré en fin de volume, ces «sueurs» sont même tarifées à 180 F. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">On ne s’étonnera donc toujours pas que dans les années suivantes, les fidèles de Léo Malet aient recherché désespérément un exemplaire de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Sueurs aux tripes</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> chez les bouquinistes. Recherche sans espoir, car promis à une parution imminente puis retardée, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Sueurs aux tripes</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;"> ne vit jamais le jour aux Editions du Scorpion. En raison des difficultés financières et judicières éprouvées par Jean d’Halluin, criblé d’amendes et d’interdictions pour avoir outragé les bonnes mœurs en publiant </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">J’irai cracher sur vos tombes</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">.»</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’est nourri par cette double parenté, l’anarchie et le surréalisme, que Léo Malet, l’orphelin réussira à donner de nouveaux horizons au roman policier, le teintant de détresse sociale et de poésie.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct_4oqgY5I/AAAAAAAAAFI/Ad2n575VV88/s1600-h/bureauleomalet.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 261px; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/Sct_4oqgY5I/AAAAAAAAAFI/Ad2n575VV88/s400/bureauleomalet.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317484396006106002" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">(1) Entre 1933 et 1939, Léo Malet était crieur de journaux au coin de la rue Sainte-Anne et de la rue des Petits-Champs. C’est là qu’il installera bureaux (l’Agence Fiat Lux) et domicile de Nestor Burma. Il confiait à Bernard Pivot lors d’une émission d’Apostrophe (20 juillet 1979) qu’il avait fait fonction de nègre pour un maître chanteur analphabète, installateur de chauffage central pour la « Maison Ménage » dans un bordel rue de Hanovre, ce qui lui avait permis de rencontrer toute sorte de personnages étranges à recycler en personnages de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">romans.<br /><br /></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">(2) Alors qu’il livre un bidet (il tient à le préciser dans un entretien avec Yves Martin!) que passant devant la librairie de José Corti, rue de Clichy, il voit <span style="font-style: italic;">La Révolution surréaliste</span> et d’autres publications « aux couvertures curieuses » qu’il rencontre le surréalisme.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">(3) <span style="font-style: italic;">« Sous le drapeau sang et noir de l’inquiétude sexuelle »</span>, préface de Francis Lacassin à <span style="font-style: italic;">La vie est dégueulasse</span>, 10/18, coll. L’appel de la vie.</span><br /><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;font-size:130%;" >Léo Malet revient au bercail</span><span style="font-weight: bold;font-size:130%;" > </span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;font-size:130%;" >... après quelques escapades.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /></span><div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuA8GepILI/AAAAAAAAAFo/XS4f5rJS0xU/s1600-h/afficheexpomalet.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 226px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuA8GepILI/AAAAAAAAAFo/XS4f5rJS0xU/s320/afficheexpomalet.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317485555060646066" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">Du 10 octobre au 29 décembre 2006, la médiathèque Centrale d’Agglomération Emile Zola de Montpellier organisait une exposition intitulée «Léo Malet revient au bercail», faisant </span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">référence à un roman dans lequel Nestor Burma retourne dans sa ville natale pour, une fois de plus, <span style="font-style: italic;">« mettre le mystère knock out »</span>. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">C’est grâce à la donation que Jacques Malet, fils unique de Léo Malet, a fait à la médiathèque que cette exposition a pu voir le jour. Y est retracée la vie et l’œuvre de l’inventeur de Nestor Burma. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">Le fonds Léo Malet compte plus de 4 000 pièces, de la célèbre pipe à tête de taureau, à sa table de travail qui avait appartenu à Dali en passant par la machine à écrire Underwood que lui avait laissée Rudolf Klement, l’un des secrétaires de Trotsky. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;"><span style="font-style: italic;">« C’est sur cette machine hantée que j’ai tapé la plus grande partie de ma production romanesque ! »</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;"> confie Malet dans <span style="font-style: italic;">La Vache enragée</span>.</span><a style="font-family: arial;" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuCuUxFDeI/AAAAAAAAAFw/bnVU-RCTjgU/s1600-h/underwood.png"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 158px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/ScuCuUxFDeI/AAAAAAAAAFw/bnVU-RCTjgU/s200/underwood.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317487517401157090" border="0" /></a><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">C’est aussi 88 manuscrits et tapuscrits dont <span style="font-style: italic;">Le Trésor des Mormont</span>, un petit livre que Léo âgé de 8 ou 9 ans avait écrit à la main et illustré, des collages, des tracts surréalistes, les divers volumes dans les différentes éditions de son œuvre, plus de 2000 objets de correspondance parmi lesquels des courriers de Paul Eluard, Magritte, Yves Tanguy, Boileau-Narcejac, Jacques Tardi..., des revues anarchistes, surréalistes, littéraires, 369 livres dont beaucoup dédicacés des noms de Breton, Eluard, Pastoureau, Benjamin Péret... Un inventaire à la Prévert (qui est présent lui aussi).</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">Léo Malet revient au bercail, c’est en 20 panneaux et vitrines le parcours de sa vie et de son œuvre à travers l’anarchie, le surréalisme le polar. C’est aussi l’assurance donnée à voir que Malet est un auteur durable puisque son œuvre a réussi à traverser le temps pour que la bande dessinée avec Jacques Tardi et le cinéma ainsi que la télévision l’adaptent et s’en inspirent. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: arial;">Une des particularités de cette exposition, est qu’elle est itinérante. Et conçue en double exemplaire. Après s’être déplacée à Lens, Corbeil-Essonne, Tarare et Alger, la voici à Brives et après trois mois de villégiature en Roumanie, elle s’installera à Arras en mai, Chaumont de juin à novembre, puis Montélimar et les médiathèques de Haute-Marne.</span><span style="font-family: arial;"> </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-family: arial;">Pendant ce temps, « Léo Malet revient au bercail » poursuit son voyage dans les communes de l’Agglomération. Elle sera accueillie au Crès du 12 au 31 mars et reviendra à la médiathèque centrale d’Agglomération Emile Zola, du 2 au 19 juin.</span></span><br /></div><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /></span><span style="font-size:85%;">A paraître dans le <span style="font-style: italic;">Magazine du Bibliophile</span></span>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-64871243435796413172009-03-10T16:54:00.005+01:002009-03-10T17:31:59.634+01:00Cyrano, inventeur d’une science-fiction<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT1dDI8tI/AAAAAAAAADI/MnVgS9Iywl4/s1600-h/Sannois_-_Buste_de_Cyrano_de_Bergerac.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 236px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT1dDI8tI/AAAAAAAAADI/MnVgS9Iywl4/s320/Sannois_-_Buste_de_Cyrano_de_Bergerac.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311595357070226130" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Il est malaisé de fixer les origines d’un genre littéraire – la science-fiction – qui a vu son « âge d’or » dans les années 1950-1970. Une des difficultés pour tente</span><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">r d’y parvenir réside dans sa définition. Si l’on peut voir dans certains livres de la Bible, dans les mythologies égyptienne, grecque et romaine, des événements similaires à ce que l’on rencontre dans les romans de SF moderne, l’association science et fiction, avec l’articulation d’un récit dans un champ scientifique particulier prend corps avec cette curieuse aventure narrée par Savinien Cyrano de Bergerac.</span><br /><br /></div><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Alors que son héros décide de faire perdre un quart d’heure à De Guiche, rival de Christian dans l’amour pour Roxane, Edmond Rostand demande à son Cyrano d’inventer une galéjade afin de ruiner la réalisation imminente du mariage de l’importun avec la belle qui épousera secrètement Christian durant la comédie que jouera Cyrano. Ainsi, celui-ci affirmera à un De Guiche, impatient et incrédule, tomber du ciel à sa rencontre, et plus précisément de la Lune, sans faire l’économie de fantaisie et d’humour dans son extravagant récit.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dans cette scène d’anthologie – quelle scène de Cyrano n’est-elle d’anthologie ? – Rostand s’inspire directement d’un ouvrage </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">reparu depuis peu (11 ans avant la création de la pièce en 1897), écrit néanmoins par le véritable Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655) et imprimé un an après sa mort par son ami d’enfance Le Bret : <span style="font-style: italic;">Histoire comique des Etats et Empires de la Lune</span>.</span><br /><div style="text-align: justify;"><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Les ingrédients de la science-fiction</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Et à l’instar de ce qu’en fit Rostand dans sa scène, cette « histoire comique » ne manque ni d’invention, ni de drôlerie, tout comme l’authentique Cyrano ne manque de courage et d’audace, car il va à l’encontre du « politiquement correct » de son époque, véhiculé et imposé par l’Eglise et le pouvoir royal. En effet, l’auteur fonde son récit sur des découvertes, des affirmations de scientifiques, en reprenant des démonstrations et en déclinant de possibles conséquences de thèses controversées et dont on s’apercevra plus tard qu’elles constituaient « le vrai ». </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le lecteur ignorant des choses de la science considérera ce type de récit comme une simple fiction, œuvre d’imagination fantaisiste, voire poétique. Pour les autres, nous avons là les ingrédients de ce que nous appelons la science-fiction et une forme romancée d’un discours philosophique et politique.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Indiscipliné, fantasque et poète</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Pour tenter de définir la nature d’un récit appartenant à ce genre littéraire, il est donc indispensable de connaître l’état d’avancée des connaissances et des propositions scientifiques au moment où l’auteur l’a écrit, tout comme il est nécessaire de faire le point sur l’environnement « politique », l’état des idées, des croyances, et des événements qui en découlent.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Savinien Cyrano de Bergerac est né, selon les sources, en 1620 au château de Bergerac, ou à Paris en 1619 (si l’on en croit le bibliophile Jacob ou encore Auguste Jal, qui s’appuient sur un acte retrouvé dans les archives de la paroisse Saint-Sauveur). Garçon indiscipliné et fantasque, il manifestait une sainte horreur de la pédanterie, de l’autorité et du dogmatisme, sans pour autant rejeter le goût d’apprendre, même s’il s’engage comme soldat à la compagnie de Monsieur de Carbon de Castel-jaloux, où selon son ami Le Bret, il taquine déjà la muse, jusque dans les bruyantes salles de corps de gardes. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">De retour à la vie civile après avoir reçu deux graves blessures lors des sièges de Mouzon et d’Arras, il se consacre à l’étude et aux lettres, nouant d</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">es relations assidues avec les beaux esprits de son temps, savants et philosophes comme Gassendi (1592-1655) dont il suit l’enseignement ou gens de théâtre comme Molière et Tristan L’hermitte </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">dont il se fait des amis, et entreprend d’écrire ; des pièces de théâtre (<span style="font-style: italic;">La Mort d’Agrippine, Le Pédant joué</span>), mais aussi ce qui constituera l’Histoire comique. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Quel est l’environnement scientifique aux alentours de cette première moitié du XVIIe siècle dans laquelle se situe la rédaction de L’Autre Monde ou Estats et Empires de la Lune ?</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le début du récit se situe au retour d’un dîner. Des amis marchant sous la Lune, devisent de <span style="font-style: italic;">« l’astre safran »</span>, imaginant des natures toutes aussi abracadabrantesques les unes que les autres : une lucarne, un ustensile de repassage de Diane, un trou par lequel <span style="font-style: italic;">« le Soleil regarde ce qui se passe quand il n’y est pas »</span>. Le narrateur estime quant à lui que <span style="font-style: italic;">« la Lune est un monde comme celui-ci, à qui le nôtre sert de lune »</span>. Ce qui attire des rires. Arrivé à son logis, il découvre sur sa table, sans qu’il l’y ait mis auparavant, un livre de Cardan (médecin naturaliste, physicien, mathématicien, astrologue, 1501-1576) dans lequel l’auteur affirme avoir vu entrer, en passe-muraille, deux grands vieillards, habitants de la Lune. Jugeant la coïncidence comme étant un signe providentiel de la nécessité d’enseigner aux hommes que la Lune est un monde, il entreprend de s’y rendre. </span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT1phAE0I/AAAAAAAAADQ/THYnxls1-aE/s1600-h/Cyrano%2Bfioles1.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 177px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT1phAE0I/AAAAAAAAADQ/THYnxls1-aE/s320/Cyrano%2Bfioles1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311595360416699202" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">De la Terre à la... Terre</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il s’entoure de fioles pleines de rosée que le Soleil chauffant attire v</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ers lui, telles les « grosses nuées », et s’élève vers le ciel. Mais semblant s’éloigner de la Lune plutôt que de s’en rapprocher, il casse plusieurs de ses fioles et redesc</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">end sur Terre. Constatant un décalage dans le temps – au lieu d’être minuit, il paraissait être midi – notre personnage qui étant monté droit et devant </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">logiquement être redescendu de même ne reconnaît pas son point de départ. Il se voit entouré d’hommes nus qui </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">s’enfuient alors qu’il songe à les approcher. Il en capture un, un vieillard olivâtre dont il ne comprend pas le langage. Arrivent des soldats qui le mènent vers leur compagnie et lui apprennent qu’il se trouve en Nouvelle France. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Depuis le traité de Saint-Germain-en-Laye (29 mars 1632), par lequel l’Angleterre rend le Québec – et à partir de cette date d’autres territoires – à la France, la Nouvelle France (c’est par ce nom que l’on baptise le Canada français) est d’actualité. La Compagnie de la Nouvelle-France reprend ses activités d’exploitation des pelleteries. Isaac de Razilly est nommé lieutenant général du roi pour tout le Canada. Un important contingent de colons vient s’installer. Samuel de Champlain, remplira le rôle de gouverneur – sans en avoir le titre – jusqu’à sa mort en 1635.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Copernic, Gassendi, Galilée et les autres...</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Hébergé par l’un de ces hommes, à qui il avait confié <span style="font-style: italic;">« qu’il fallait que la Terre eût tourné pendant </span>[son]<span style="font-style: italic;"> élévation, puisque, ayant commencé de monter à deux lieues de Paris, </span>[il] <span style="font-style: italic;">était tombé par une ligne quasi-perpendiculaire au Canada »</span>, son hôte le visite dans sa chambre et lui apprend qu’il est sujet d’une controverse, considéré par les pères (ecclésiastiques) du cru comme magicien et qu’il eut mieux valu qu’il passât pour un imposteur, tant ses opinions concernant le mouvement de la Terre autour du Soleil semblaient peu crédibles. S’ensuit un dialogue avec le vice-roi, l’hôte de notre héros, qui cite Copernic et Gassendi et raille le système de Ptolémée ; à son tour notre voyageur se lance dans une critique de l’ethnocentrisme, expose un système héliocentrique, émet la notion d’infinité de l’univers pour terminer sur cette profession de foi scientifique : <span style="font-style: italic;">« Que si vous me demandez de quelle façon ces mondes ont été faits, vu que la sainte Ecriture parle seulement d’un que Dieu créa, je réponds que je ne dispute plus ; car, si vous voulez m’obliger à vous rendre raison de ce que me fournit mon imagination, c’est m’ôter la parole, et m’obliger de vous confesser que mon raisonnement le cédera toujours en ces sortes de choses à la foi ? »</span>. Dans cette même conversation, on peut y déceler une approche de la formation des systèmes solaires.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">En 1632, Galilée fait paraître <span style="font-style: italic;">Dialogue sur les deux grands systèmes du monde</span>, dans lequel il critique le géocentrisme de Ptolémée prétendant que la Terre tourne sur elle-même et autour du Soleil. C’est aussi l’année où il énonce un </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">principe de relativité, observant que divers événements mécaniques ne diffèrent guère selon qu’ils se déroulent dans un environnement – tel qu’un navire – en mouvement, ou inerte. Gassendi en fera la démonstration en 1640, au large de Marseille. </span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">La Lune, un sujet d’actualité</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Par la suite, après une infructueuse tentative de s’envoler vers la Lune grâce à une machine de sa fabrication, notre personnage parvient, le </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">hasard et quelques fusées (feux d’artifice) aidant, à se retrouver <span style="font-style: italic;">« entre deux lunes »</span> – la Terre et son satellite – puis attiré par la force d’attraction de cette dernière, le voilà « aluni » sous un « pommier » qui amortit sa chute et dont le jus d’un fruit écrasé le rassérène. (Johannes Kepler avait énoncé en 1609, puis en 1618 les trois lois décrivant les propriétés du mouvement des planètes autour du Soleil, dont la force qu’exerce ce dernier sur elles). </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Etonnamment, c’est grâce à la chute d’une pomme – si l’on en croit la légende contée par Voltaire – qu’en 1684, Isaac Newton expérimente sa théorie de gravitation universelle. Mais ne voyons pas du surnaturel là où il n’y en a pas.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">La Lune, tout comme le Canada, est d’actualité dans cette première moitié du XVIIe siècle. En 1645, Michel van Langren dresse à partir d’observations au téléscope une carte de la Lune, décrivant les cratères, les montagnes, les mers. Sa nomenclature se compose de noms de rois et de reines catholiques, de saints et de savants astronomes et mathématiciens contemporains ou du passé. Johannes Hevelius en 1647 publie <span style="font-style: italic;">la Selenographia</span>, un atlas du même satellite, mais la nomenclature de van Langren n’est pas reprise au profit de noms correspondant à des lieux terrestres. En 1651, le savant jésuite Giovanni Riccioli publie <span style="font-style: italic;">Almagestum Novum</span>, dans lequel sont contredites les thèses de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Copernic, Kepler et Galilée d’un système héliocentrique de l’univers et du mouvement elliptique des planètes. Riccioli y conçoit néanmoins une méthode de nomenclature lunaire qui perdurera dans les siècles à venir.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Sur la Lune, des fleurs, des ruisseaux, des fontaines, de chants d’oiseaux. Nous sommes là au paradis terrestre, le pommier est l’arbre de vie. Couché à l’ombre, dans une forêt de jasmins et de myrtes, un adolescent dont <span style="font-style: italic;">« la majestueuse beauté force presque à l’adoration »</span>. L’édition posthume de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l’histoire comique est incomplète par rapport au manuscrit. Dans un passage manquant, y est faite l’hypothèse par le jeune homme – qui se nomme Elie – que les Terriens sont des transfuges de la Lune, de cet Eden d’où Adam s’est enfui par crainte de Dieu, avant d’y attirer Eve par « sympathie » des corps séparés. Installés entre la Mésopotamie et l’Arabie, il fut connu sous le nom d’Adam ou de Prométhée.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">La vie terrestre aurait une origine extraterrestre ! Il confie également à notre héros que l’un des descendants de ces anciens habitants de la Lune, Enoch, voulant fuir les mortelles querelles de ses parents pour le partage de la Terre, décida de rentrer sur la Lune et pour y parvenir, s’avisant <span style="font-style: italic;">« que le feu du ciel descendait sur les holocaustes des justes et de ceux qui étaient agréables devant la face du Seigneur »</span>, utilisa deux grands vases emplis de fumée d’un sacrifice et hermétiquement clos. L’aérostat à air chaud était né, qu’allaient expérimenter plus d’un siècle plus tard les frères Montgolfier. Et pour l’alunissage, <span style="font-style: italic;">« il délia promptement les vaisseaux qu’il avait ceints comme ailes autour de ses épaules, et le fit avec tant de bonheur, qu’à peine était-il en l’air quatre toises au-dessus de la Lune, qu’il prit congé de ses nageoires. L’élévation cependant était assez grande pour le beaucoup blesser, sans le grand tour de sa robe, où le vent s’engouffra, et l’ardeur du feu de la charité qui le soutint doucement, jusqu’à ce qu’il eût mis pied à terre. Pour les deux vases, i</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">ls montèrent jusqu’à un certain espace où ils sont </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">demeurés : et c’est ce qu’aujourd’hui vous appelez les Balances »</span>. Coup sur coup, Cyrano nous délivre l’idée du parachute et celle de la mise en orbite de satellites. </span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Rencontre avec le démon de Socrate</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Après avoir conté le déluge, <span style="font-style: italic;">« car les eaux où votre monde s’engloutit montèrent à une hauteur si prodigieuse que l’arche voguait dans les dieux</span> [(sic) – les cieux ?] <span style="font-style: italic;">à côté de la Lune »</span> et la colonisation de la Lune grâce à Achab, fille de Noé entraînant à sa suite les femmes et les animaux, le jeune homme explique alors comment il est venu, en utilisant les vertus du magnétisme et de l’alchimie puis entretient notre héros de l’arbre de vie, de son fruit qui donne la jeunesse éternelle, de l’arbre de science dont le fruit recouvert d’une écorce qui donne l’ignorance, recèle en son sein une substance qui rend clairvoyant et à laquelle il goûte. Par une fâcherie, il se retrouve seul, jusqu’à ce qu’il rencontre d’autres hommes, géants marchant à quatre pattes, s’étonnant de ce que leur visiteur soit si différent </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">d’eux pour être un homme. On le considère comme <span style="font-style: italic;">« la femelle du petit animal de la reine »</span>. Tandis qu’il est exposé comme curiosité de salon et objet de divertissement, il rencontre là un homme s’adressant à lui en grec, qui lui explique qu’il est traité de même qu’on l’eût fait sur Terre d’un qui viendrait de la Lune en se prétendant homme. L’homme, qui se présente comme « le démon de Socrate », lui apprend qu’il avait enseigné à Thèbes, à Epaminondas, à Caton, à Brutus. Il lui révèle que ses compagnons, ceux que sur Terre on appelle <span style="font-style: italic;">« oracles, nymphes, génies, fées, dieux, foyers, lémures, larves, lamiers, farfadets, naïades, ombres, mânes, spectres et fantômes »</span>, avaient déserté les hommes du fait de leur stupidité et leur grossièreté. Néanmoins, il sera retourné en voyage sur Terre et rencontré Cardan, Agrippa, l’abbé Tritème, le docteur Fauste, La Brosse, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">César et les Chevaliers de la Rose-Croix. Egalement Campanella [philosophe italien (1568-1689), auteur de Sensu Rerum, adversaire de l’école scolastique, accusé d’hérésie et de conspiration, il fut enfermé durant vingt-sept ans en prison], La Mothe Le Vay</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">er [Philosophe sceptique français (1588-1672)] et Gassendi. Ce démon de Socrate, né dans le Soleil, envoyé coloniser la Terre a préféré émigrer sur la Lune parce que <span style="font-style: italic;">« les hommes y sont amateurs de la vérité; qu’on y voit point de pédants ; que les philosophes ne se laissent persuader qu’à la raison, et que ni l’autorité d’un savant ni le plus grand nombre ne l’emportent point sur l’opinion d’un batteur en grange quand il raisonne aussi fortement »</span>.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Aux renseignements que demande notre héros, le démon pose la question des sens, et de l’interprétation que l’on se fait de l’inconnu. Cependant, il est toujours détenu et pris pour un animal. Les « Lunaires » s’expriment en sons semblables à la musique pour les grands personnages, par un ensemble codifié de mouvement des différentes parties du corps, pour le peuple.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il retrouve son démon qui a changé d’enveloppe charnelle. On vient le chercher pour dîner. On s’y nourrit de fumée (fumets, odeurs). On y dort sur des lits de fleurs et on s’éclaire grâce à des vers luisants. Un lieu où les alouettes tombent rôties dans la bouche où on paie en rimes et en vers, car c’est ici la monnaie <span style="font-style: italic;">« et quand quelqu’un meurt de faim, ce n’est qu’un buffle, et les personnes d’esprit font toujours grand’chère »</span>. </span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT2fbnzgI/AAAAAAAAADg/fps547NQ4as/s1600-h/Cyrano%2Bfrontispice.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 195px; height: 320px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT2fbnzgI/AAAAAAAAADg/fps547NQ4as/s320/Cyrano%2Bfrontispice.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311595374889651714" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">« Et pourtant, elle tourne »</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il rencontre un Espagnol, considéré par les Lunaires comme son mâle (le petit animal de la reine). Celui-ci a dû quitter la Terre, parce qu’<span style="font-style: italic;">« on </span>[l]<span style="font-style: italic;">’a voulu mettre en </span>[son] <span style="font-style: italic;">pays, à l’inquisition, parce que, à la barbe des pédants, </span>[il] <span style="font-style: italic;">avait soutenu qu’il y avait du vide et q</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">u’</span>[il] <span style="font-style: italic;">ne connaissait pas de matière au monde plus pesante que l’autre. »</span> Il se lance dans une démonstration fondée sur la notion d’unicité de la matière organisée de diverses façons selon la pression des éléments entre eux, tendant à prouver ses dires. Cela nous fait songer qu’en 1643, le physicien italien Evangelista Torricelli invente le baromètre à mercure et découvre la pression atmosphérique. En 1647, Blaise Pascal fait vérifier les expériences de Torricelli à diverses altitudes par son beau-frère Etienne Périer, qui mesure les hauteurs de mercure à Clermont-Ferrand et au sommet du Puy de Dôme, et trouve des différences significatives. Grâce à l’expérience dite du Puy de Dôme sur la pression atmosphérique, Pascal vérifie avec l’aide de Florin Périer, en 1648, l’hypothèse de Torricelli sur la pesanteur de l’air. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">De nombreux entretiens avec son « mari » espagnol donnent le prétexte à Cyrano de faire des assertions scientifiques certes hasardeuses pour l’époque, mais avérées depuis, dans lesquelles, on croit discerner les notions d’énergie interne à la matière, des différents états de cette dernière et des éléments.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Cependant, notre héros commence à appréhender le langage des « Lunaires » motivant chez eux une controverse entre ceux qui comme les tenants de Descartes dénient aux animaux toute trace d’intelligence contre les partisans de Gassendi. On en vient à une critique de la philosophie aristotélicienne, amenant sur le terrain des idées le principe de la science moderne, se fondant sur l’expérimentation et la preuve. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">De cette controverse, il est décidé qu’il est oiseau et par conséquent encagé. Une des filles de la reine s’éprend de notre héros. Elle espère le tirer de sa condition. D’autant qu’une guerre se prépare contre le roi <span style="font-style: italic;">La-la-ut-mi</span> (N’oublions pas que l’on s’exprime en musique). De nouveau, on lui demande de s’entretenir de physique [en 1638, Galilée (1564-1642) pose les bases et invente les termes de physique mécanique], mais lorsque notre spationaute déclara que leur monde n’était qu’une lune, des savants peu tolérants le promirent à la mort. Son procès était ouvert. Un autre le défendit arguant que tout homme est libre et peut</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> s’imaginer ce qu’il voudra, qu’il continuera de croire ce qu’il veut, même s’il avoue penser le contraire. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Voilà une attaque en règle contre le principe des aveux et remords, souvent obtenus par crainte des tortures. En 1633, Galilée est arrêté par l’Inquisition, jugé, emprisonné pour le contenu de son Dialogue <span style="font-style: italic;">(op. cit)</span> et contraint à faire « amende honorable », c’est-à-dire renier ses convictions, ce faisant, il murmura, à genoux <span style="font-style: italic;">« et pourtant, elle tourne »</span>. Pour les mêmes raisons, Descartes s’autocensurera et s’abstiendra de faire sortir son propre traité dans lequel il défendait à son tour l’héliocentrisme. Celui-ci avait pourtant publié en 1637 Le Discours de la méthode (pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences), son premier texte philosophique, écrit directement en français (le premier qui fut), s’opposant à la tradition scolastique qui usait du latin. Dans son discours <span style="font-style: italic;">« accessible, même aux femmes »</span>, Descartes prône le doute de tout pour établir toutes les vérités, rejetant la précipitation et les préjugés, apte à asseoir une morale stable et acceptée de tous. On y découvre le fameux <span style="font-style: italic;">« cogito, ergo sum »</span> – je pense donc je suis –, par lequel il affirme que le doute, base de toute connaissance, révèle l’existence de la pensée de celui qui l’exerce. Descartes rompt ici avec la tradition antique et judéo-chrétienne de la philosophie, jugeant la scolastique trop « spéculative » et estimant que les hommes doivent se <span style="font-style: italic;">« rendre comme maîtres et possesseurs de la nature »</span>.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Amende honteuse et philosophie épicurienne </span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">L’avocat de notre voyageur, poursuit son discours envisageant la thèse où l’accusé serait un animal. Se préoccuper de ses dires serait <span style="font-style: italic;">« prétendre assujettir à la raison des animaux qui n’en ont pas l’usage »</span>. Le plaidoyer de son défenseur devant la « vénérable assemblée » fit mouche. A </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">peine terminait-il par <span style="font-style: italic;">« Justes, j’ai dit. »</span> qu’une longue acclamation, <span style="font-style: italic;">« une sorte de musique d’applaudissements fit retentir toute la salle ; et après que toutes les opinions eurent été débattues un gros quart d’heure »</span>, le roi prononça que notre héros était censé homme et mis en liberté que sa punition serait une <span style="font-style: italic;">« amende honteuse dans laquelle il se dédierait d’avoir soutenu que la Lune </span>[notre Terre]<span style="font-style: italic;"> était un monde à cause que la nouveauté de cette opinion aurait pu apporter dans l’âme des faibles »</span>. Habillé somptueusement par ignominie, il est promené, traîné dans un magnifique chariot tiré par quatre princes aux cinq grandes places de la ville, il est obligé de crier : <span style="font-style: italic;">« Peuple, je vous déclare que cette Lune-ci n’est pas une Lune, mais un monde ; et que ce monde là-bas n’est pas un monde, mais une Lune. Tel est ce que le Conseil trouve bon que vous croyiez. »</span> Voilà une amende honteuse bien savoureuse et fort honorable !</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il s’avère que celui qui a si bien défendu notre ami, n’est autre que son « démon », qui le convie à l’héberger et à se joindre à un dîner en compagnie de deux professeurs d’académie.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Certes l’Académie des sciences n’est pas encore créée, elle le sera en 1666, mais Richelieu fonde l’Académie française en 1635, chargée de formaliser la langue française. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dîner étrange, car l’un des convives mange à part. <span style="font-style: italic;">« Il ne goûte point d’odeur de viande, ni même des herbes, si elles ne sont mortes d’elles-mêmes à cause qu’il les pense capables de douleur »</span>. Il s’agit ici d’une allusion à la philosophie épicurienne et gassendiste qui reconnaît une âme universelle transférable à tout être. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Le premier philosophe soutient qu’il y a des mondes infinis dans un monde infini. <span style="font-style: italic;">« Représentez-vous donc l’univers comme un animal ; que les étoiles, qui sont des mondes, sont dans ce grand animal, comme d’autres grands animaux, qui servent réciproquement de mondes à d’autres peuples, tels que nous, nos chevaux, etc. et que nous, à notre tour, sommes aussi des mondes à l’égard de certains animaux encore plus petits... »</span> Le second entretient l’assemblée des atomes, régissant l’optique, la propagation du son, le toucher, l’odorat et le goût. C’est en 1647 que paraît <span style="font-style: italic;">De vita et mo</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">ribus Epicuri</span> de Pierre Gassendi, qui développe la théorie d’Épicure sur les atomes.</span><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;">Un livre miraculeux</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Alors qu’il doit le quitter, son hôte lui confie deux livres : <span style="font-style: italic;">Les Etats et Empires de la Lune, avec une addition de l’Histoire de l’Etincelle, et le Grand Œuvre des Philosophes</span>. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">La description de ces livres ne peut laisser indifférents les bibliophiles. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">« Je me mis à considérer attentivement mes livres et leurs boîtes, c’est-à-dire leurs couvertures, qui me semblaient admirables pour leurs richesses ; l’une était taillée d’un seul diamant, sans comparaison plus brillant que les nôtres ; la seconde ne paraissait qu’une monstrueuse perle fendue en deux. Mon démon avait traduit ces livres en langage de ce monde ; mais parce que je n’en ai point de leur imprimerie, je m’en vais expliquer la façon de ces deux volumes.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">A l’ouverture de la boîte, je trouvais dedans un je ne sais quoi de métal presque semblable à nos horloges, plein de je ne sais quels petits ressorts et de machines imperceptibles. C’est un livre, à la vérité, mais c’est un livre miraculeux, qui n’a ni feuillets ni caractères ; enfin c’est un livre où, pour apprendre, les yeux sont inutiles : on n’a besoin que des oreilles. Quand quelqu’un donc souhaite lire, il bande, avec grande quantités de toutes sortes de petits nerfs, cette machine ; puis il tourne l’aiguille sur le chapitre qu’il désire écouter ; et au même temps il en sort, comme de la bouche d’un homme, ou d’un instrument de musique, tous les sons distincts et différents qui servent, entre les grands Lunaires, à l’expression du langage. » </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Les bibliophiles peu enclins au modernisme n’auront pas remarqué cette similitude inouïe (nous sommes dans le registre du son) avec le tourne-disque, le gramophone ou autre phonographe, dont le premier brevet a été déposé en 1877. Autant dire que </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l’homme avait du nez ! </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Que les mânes de ce bon Cyrano ne considèrent cette référence à l’appendice nasal comme une saillie malveillante à son égard, car quelques pages plus loin, peu avant la fin de ce conte philosophique ou de science-fiction, chacun en jugera, il apprend que si les Lunaires possèdent un nez si fort, c’est par commodité pour pouvoir donner l’heure à la façon d’un cadran solaire, ce nez constituant le gnomon qui porte son ombre sur les dents qui font office de table, et qu’en outre il y a là <span style="font-style: italic;">« le signe d’un homme spirituel, courtois, affable, généreux, libéral... »</span>. </span> <br /></div><span style=";font-family:verdana;font-size:180%;" ><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: bold;"><br />Du fantastique à la science-fiction </span></span> <span style=";font-family:arial;font-size:100%;" ><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br />La science fiction est un terrain mouvant de la littérature populaire. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ce sont naturellement les thèmes qu'elle exploite à travers l’extension du champ scientifique qui lui confèrent sa nature...</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">L'introduction de la science et de la technologie dans le récit donne naissance à un nouveau genre littéraire, l'émancipant de son appartenance au fantastique qui lui-même s'était différencié du « merveilleux» où le surnaturel – êtres imaginaires, magie et pratiques – apparaît comme une composante « naturelle » et admise par eux, de l'environnement des personnages. On trouvera les héritiers des grands récits légendaires (légende arthurienne, les mythologies grecques et germaniques, ou les sagas nordiques) dans ce qu'on nomme aujourd'hui <span style="font-style: italic;">fantasy</span>, particulièrement avec des auteurs comme Tolkien (1892-1973) père de l'incontournable <span style="font-style: italic;">Seigneur des anneaux</span> ou Robert H. Howard (1906-1936) créateur du personnage de Conan le barbare inspirés par leurs prédécesseurs William Morris (1834-1896) et George MacDonald (1825-1905), véritables précurseurs de la <span style="font-style: italic;">fantasy</span>.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dans le fantastique les événements surnaturels constituent les points de fixation du récit, qui apparaissent dans un cadre rationnel projetant les personnages dans une dimension qui leur est et leur reste étrangère. L'occultisme, démons, esprits et fantômes y feron</span></span><span style=";font-family:arial;font-size:100%;" ><span style="color: rgb(0, 0, 0);">t leurs choux gras, Edgar Allan Poe (dont nous célébrons cette année le centième anniversaire de la naissance) et Guy de Maupassant donneront à ce genre </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ses lettres de noblesse. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">La science fiction, quant à elle ne craint pas d'explorer l'irrationnel, mais elle le fait sur la base d'un savoir naissant ou à naître en fonction de découvertes scientifiques prometteuses, quitte à laisser entrer un peu de parapsychologie, voire de paranormal avec ses cohortes d'extra-terrestres et de mutants dialoguant par télépathie. Nous en avons un fameux exemple avec <span style="font-style: italic;">A la poursuite des Slans</span> d’A.E. Van Vogt (1940). </span> </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style=";font-family:arial;font-size:100%;" >Les différentes évolutions du champ scientifique, avec l'intégration de certaines disciplines dans ce domaine, comme la sociologie, la psychologie, la politique, l'écologie ou encore l'économie, repoussent les frontières de ce genre littéraire par rapport à ce qu'elles pouvaient être à l'époque de Jules Verne, par exemple, qui s'appuyait davantage sur la science appliquée et la technologie. Ce que l'on considérait jadis comme conte philosophique ou essai politique à l'instar de <span style="font-style: italic;">De optimo statu rei publicae deque nova insula</span> – « L'Utopie » – que Thomas More (1478-1535) publie en 1518 peut trouver sa place dans nos bibliothèques au rayon science-fiction. Plus qu'un décor ou un environnement dans lequel un récit d'aventure se situe, l'organisation sociale ou politique de la société devient le motif de bon nombre de romans de SF, comme elle l'a été par ailleurs dans le domaine du roman policier. Citons parmi les auteurs et les récits marquants Aldous Huxley (1894-1963) et son <span style="font-style: italic;">Meilleur des Mondes</span> (qui paraît en 1932) ou George Orwell (Eric Arthur Blair – 1903-1950) et son formidable <span style="font-style: italic;">1984</span> (publié en 1949) ou sa <span style="font-style: italic;">Ferme des animau</span></span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style=";font-family:arial;font-size:100%;" ><span style="font-style: italic;">x</span> (1945). En France, des gens comme René Barjavel (1911-1985) qui introduit le genre dans la littérature française avec <span style="font-style: italic;">Ravage</span> en 1943 ou Pierre Boulle (1912-1994) qui publie <span style="font-style: italic;">La planète des singes</span> en 1963 et <span style="font-style: italic;">Les Jeux de l'esprit</span> en 1973 s'inspirent des événements et cataclysmes sociaux du XXe siècle pour établir tout un pan de la SF : l'anticipation (décrivant le plus souvent les effets désastreux et la chute d'une civilisation technologique et sur-armée), tout comme Philip K. Dick, Isaac Asimov ou Clifford D. Simak outre-Atlantique.</span> </span> <span style="font-weight: bold;font-size:180%;" > <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /></span></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT2LKQyzI/AAAAAAAAADY/6m7_JcFcWvo/s1600-h/Cyrano_de_Bergerac_carnavalet.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 197px; height: 320px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SbaT2LKQyzI/AAAAAAAAADY/6m7_JcFcWvo/s320/Cyrano_de_Bergerac_carnavalet.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311595369448131378" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;font-size:180%;" ><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Pillage de coffre </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">et vol de manuscrits </span></span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">(extrait de la Préface de Eugène Muller sur Cyrano de Bergerac, in <span style="font-style: italic;">Histoire comique des Etats</span>. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dans l'édition de 1886, Paris, Librairie Ch. Delagrave, Eugène Muller qui signe la préface note : <span style="font-style: italic;">« Après son décès </span>(de Cyrano)<span style="font-style: italic;">, son ami Le Bret, à qui il avait confié le soin de publier ses écrits, ne trouva chez lui que le manuscrit des Etats et Empires de la Lune, qu'il imprima l'année suivante. « Un voleur, dit-il, qui pilla son coffre pendant sa maladie, » en avait enlevé son Histoire de l'Etincelle et de la République </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">du Soleil. Mais cinq ans plus tard, en 1661, un librair</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">e favorisé par le pilleur de coffre — en ce temps-là, la propriété littéraire n'étendait guère ses effets au-delà de la possession toute matérielle du manuscrit — mit au jour le récit qu'on croyait perdu, et dont la perte eût été vraiment des plus regrettables, au double point de vue philosophique et littéraire. A la vérité, l'on peut se demander si toutes les restitutions furent faites ; car, si d'une part l'exécuteur des dernières volontés de Cyrano regrette la disparition de l'Histoire de l'Etincelle et de la République du Soleil, ce qui semble énoncer le titre d'un même ouvrage, à la fin du Voyage à la Lune, cette Histoire de l'Etincelle mentionnée séparément. » </span></span> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">Des passages de l'Histoire Comique des Etats et Empires de la Lune manquent également dans cette édition, qui font ouvertement référence aux personnages bibliques. Muller dans sa préface suppose que cette absence serait liée au vol initial.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);"><br /><br /></span><span style="font-size: 85%;">Paru dans le <span style="font-style: italic;">Magazine du Bibliophile</span>, n° 80</span>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-53134876337710882322009-02-28T16:20:00.013+01:002009-03-10T17:37:23.959+01:00L’échoppe à phylactère<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahFvCQPI/AAAAAAAAABY/Yw577gVqiBg/s1600-h/Passage+Verdeau02.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 218px; height: 328px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahFvCQPI/AAAAAAAAABY/Yw577gVqiBg/s320/Passage+Verdeau02.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307873160354480370" border="0" /></a><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">Paris regorge de trésors, où la ballade vous fait rencontrer l’Histoire et vous raconte des histoires. C’est di</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">re si le plaisir est bien </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">au rendez-vou</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">s. A deux pas de la Bourse, du Musée </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">Grévin et des Grands boulevards, les « passages » parisiens, édifiés pendant la première </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">moitié du XIXe siècle, avant le</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;"> bouleversement hausmannien et </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">la percée des grandes aven</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">ues, abritent aujourd’hui, sous leurs verrières qui leur confèrent cette luminosité si particulière, nombre de petites boutiques qui savent séduire le badaud et les collectionneurs de tous poils. </span> <span style="font-family:georgia;">Ic</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">i, passage Verdeau, </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">dans le 9e arrondissement, vous visiterez la librairie Roland Buret, spécialiste de la bande dessinée ancienne francophone.</span> <span style="font-family:georgia;">Dès l’ouverture de la porte, un parfum de vieux papier vient chatouiller votre nostalgie et vous offre u</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">ne bouffée d’enfance. Assurément de votre enfance. Vous êtes accueilli par les vieux héros qui ont nour</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">ri vos jeunes années, et ont habité vos rêveries d’écolier. En y réfléchissant bien, à l’origine de quels désirs nos lectures enfantines ne sont-elles pas ?</span> <span style="font-family:georgia;">Roland Buret est un monsieur dont la bonhommie tend à se dissimuler derrière une ré</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">serve de timide.</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;"> Il examine, appare</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">mment satisfait, des exemplaires de Fa</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">ntax, qui viennent de lui être livrés. Comment se retrouve-t-on libraire d’ancien spécialisé en bande dessinée ? </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(0, 0, 0);font-size:100%;" ><span style="font-family:georgia;">Une vieille passion qui remonte aux tendres années ? </span></span><br /><div style="text-align: justify;"><br /><br /></div><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalmLjZ2o_I/AAAAAAAAAC4/r0WPt3Fjl7I/s1600-h/R.Buret01.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 266px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalmLjZ2o_I/AAAAAAAAAC4/r0WPt3Fjl7I/s400/R.Buret01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307885984501113842" border="0" /></a></div><div style="text-align: justify;"><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Monsieur Buret, comment vous est venu le métier de libraire ? </span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il m’est venu en collectionnant. Comme tous les collectionneurs, on accumule beaucoup de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">documents, de</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> pièc</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">es, des doubles, au fur et à mesure que la collection s’affine, on vend </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">certaines pièces par correspondance, mais, petit à petit, se posent de gros problèmes d’espace dans la maison. Il faut prend</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">re une décision : soit on arrête la collection, soit </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">on essaye de devenir un professionnel de la collection. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">On procède de plus en plus à d</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">es échanges, le temps manque et se prend au détriment des activités </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">professionnelles. Si on ne veut faire une croix sur la collection, on se lance dans le</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> métier de libraire... Et on cesse d’êt</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">re c</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ollectionneur. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">A partir du moment où l’on a une librairie, il devient difficile de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collectionner ce qu’on vend. Parce que l’on est tiraillé par les impératifs économiques, et que les clients apprécient mal</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> que l’on mette de côté les plus belles piè</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ces. Je le suis encore un peu, mais beaucoup moins qu’avant. Ou alors, la collection s’oriente différemment, vers autre chose que ce que l’on vend.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Par exemple ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Tout ce qui concerne Jean Cocteau. C’est même ma première collection. Quand j’étais en 6e, j’étais subjugué par</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> Cocteau, par toute son œuvre. J’avais lu <span style="font-style: italic;">les Parents terribles</span>, <span style="font-style: italic;">la Machine infernale</span>. Ce fut un choc émotionnel esthétique très fort dans ma vie, et qui n’a pas arrêté. Ça a été une constante. J’ai donc une belle collection de livres, d’originaux</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">, de dessins, tableaux et poteries, qui concerne Jean Cocteau. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il y a de quoi faire, de quoi remplir une maison et bien meubler bien une existence. Il y a peu de rapports avec la bande dessinée, hormis un livre </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">de contes illustrés pour enfants Drôle de ménage, dans lequel certains dessins rappellent un petit </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">peu la bande dessinée.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Je suis venu à la BD en étant </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collectionneur d’ouvrages de science fiction. Depuis l’âge de douze ans, j’avais dû amasser énormément de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">livres de collection, style Fleuve noir, et de revues fantastiques comme Fiction ou Galaxie, c’était vraiment la grande passion de mon adolescence, pendant la</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">quelle j’ai écumé les bouquinistes des quais de la Seine et les </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">différents libraires… </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’était amusant, à la fin des années soixante, début s</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">oixante-dix, il y avait encore beaucoup de petites échoppes de livres anciens, situées sous les porches à Paris. Il s’y pratiquait un commerce d’éch</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">anges de livres populaires très important – elles ont maintenant plus </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ou moins disparu, et aucun guide ne les recensait. Tous les jeudi et les samedi après-midi, j’ai alors sillonné Paris, en</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> vélo, arrondissement par arrondissement, pour me </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">faire un plan des bouquinistes de Paris qui avaient </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ce genre d’ouvrages.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Je dois mon premier contact avec la bande dessinée à l’</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">un de mes oncles </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">avec lequel je parlais de littérature de SF qui m’avait dit avoir lu les <span style="font-style: italic;">Aventures de John </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Carter sur Mars</span> (NDLR : Edgar Rice Burroughs) non pas en roman, mais en feuilleton dans une bande dessinée. Il m’a montré ses illustrés – qu’il avait conservés dans son grenier – il s’agissait de Junior où en première page, il y avait les aventures de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Tarzan dessinées par Hogarth. Alors, là ça a été le choc esthétique ! </span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahsvVQQI/AAAAAAAAAB4/gUFu21cvvm8/s1600-h/Junior01.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 213px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahsvVQQI/AAAAAAAAAB4/gUFu21cvvm8/s320/Junior01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307873170824708354" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Les dessins de Burne </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Hogarth sont absolument magiques, on dirait pratiquement un dessin </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">classique, et il m’a offert cette pile d’illustrés, mais il manquait quelques numéro</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">s </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">de la sé</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">rie. Ce qui fait que j’ai </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">repris mon bâton de pèlerin, et qu’en plus des </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ouvrages de Cocteau et de SF, je cherchais les numéros de <span style="font-style: italic;">Junior</span> pour compléter la série. Je me suis aperçu en fréquentant les librairies que tout un peuple de collectionneurs commençait à exister. Toute une famille de personnes, en </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">général plus âgé</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">es que moi, qui recherchaient les vieux numéros de <span style="font-style: italic;">Robinson</span>, du <span style="font-style: italic;">Journal de Mic</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">key</span>, de <span style="font-style: italic;">l’Epatant</span>, d</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">e<span style="font-style: italic;"> l’Intrépide</span>, ces journaux </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">qui étaient parus de 1905 à 1940. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’était-là la toute première génération de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collectionneurs. J’ai pu voir les évolutions de ce milieu. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">J’ai ouvert ma librairie en 1977, j’avais 30 ans et une collection qui commençait à prendre de la place. Il fallait pousser les murs ou prendre une boutique. Au départ, je prévoyais de faire ça </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">pendant deux ou trois ans, et puis ça fait trente ans que je fais ce travail.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Quand j’ai commencé, la seule chose qui intéressait </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">les amateurs, c’était les journaux, les périodiques. Puis les gens se mirent à collectionner les al</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">bums, l</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">es premiers albums de Tintin, de Blake et </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Mortimer, toute la grande période des années 50, les albums d’Hergé, de Franquin, de Jacobs, et petit à petit, ces amateurs ont eu des collections relativement conséquen</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">tes et ont élargi leurs recherches aux planches originales, aux objets issus ou ayant un rapport avec la BD 3D. C’est un domaine de collection qui a de multiples facettes, et aujourd’hui, on ne peut pas donner u</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">n profil type du collectionneur de BD.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Actuellement, d'où proviennent vos approvisionnements ? </span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Pendant très longtemps, je me fournissais dans les brocantes, les foires à tout, ou chez des libraires qui n’étaient pas spécialisés, mais de plus en plus, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">mes approvisionnements proviennent de collectionneurs qui se débarrassent d’une partie de leur collection, de leurs doubles pour se spécialiser dans un domaine particulier, ou pour en améliorer l’état, et des ventes aux enchères de BD. Ce sont mes deux principales sources.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Le marché actuel de la bande dessinée ancienne ou de livres de jeunesse, je vois que vous en avez un peu...</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Entre livres d’enfants et BD, il y a une frontière </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ténue, très fluide, on passe du domaine de la BD à celui du livre d’enfants assez facilement, d’autant que les dessinateurs de</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> BD anciens comme Joseph Pinchon, René Giffey, Louis Forton ont fait b</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">eaucoup de livres d’e</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">nfants, aujourd’hui aussi des dessinateurs comme Swarte, font à la fois de la BD et du livre illustré. On y revient, le</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">s nouvelles générations de dessinateurs reviennent aux vieilles tradit</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ions.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">De quoi est fait le marché actuel ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il est animé par environ 10 000 collectionneurs avec un noyau très fort de 400, 500 personnes dont la collection est la passion première, qui leur prend beaucoup de te</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">mps et d’argent. Les thèmes les plus collectionnés sont à peu près les </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">mêmes qu’il y a quinze ou vingt ans : les gran</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ds auteurs, les grands classiques comme Hergé, Franquin, Jacobs – il y a un fort noyau de dessinateurs belges dans la BD de même que l’on trouve beaucoup de collectionneurs belges – et je vais ajouter Giraud, et Uderzo avec Astérix. Et puis, de nouvelles sensibilités, des dessinateurs contemporains comme Sfar, comme Blain, suscitent de nombreux amateurs. Des créations qui datent d’entre 5 et dix ans comme le Chat du rabbin </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">de Joann Sfar, Black Sad (Jua</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">n Diaz </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Canales, Juanjo Guarnido). </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Pour c</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">e qui est des dessinateurs contemporains, la recherche est, en général, très fugace, Comme par une poussée de fièvre la recherche sur tel dessinateur sera forte pendant quelques mois, les cotes vont exploser, et redescendre tout aussi brutalement, surtout </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">avec le phénomène Internet qui permet de trouver </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">très rapidement certains auteurs, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">les prix fluctuent très vite. C’est la différence notable avec le marché d’il y a une dizaine d’années où les prix étaient stables et raisonnables dans la durée. Maintenant, un album pourra se vendre une centaine d’euros au début de l’année et soixante euros six mois plus tard, parce que la demande aura baissé.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ce </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">phénomène de mode vient du fait que les éditeurs jouent le jeu des collectionneurs, en faisant un petit tirage </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">à 10</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">0, 150 exemplaires en tirage de tête avec une plaque émaillée en plus, avec un</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> porte-folio, un album comportant un élément en plus de l’édition courante, ou qu’un auteur peut se révéler au bout de son deuxième ou troisième album. Les collectionneurs vont alors avoir un effet rétroactif sur les albums parus précédemment. Recherchant avec assiduité ces albums-là, les prix vont monter. Mais le phénomène ne dure pas très longtemps. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Quant aux moyens de se procurer différents albums, il existe une quinzaine de librairies anciennes en </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">France, et dans les brocantes, les foires à tout, on trouve fréquemment de la bande dessinée, certes pas toujours en très bon état. Enfin et surtout, Internet donne l’accès à de nombreux ouvrages, avec les sites de ventes aux enchères ou les sites de vente de libraires.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Qu’est-ce qui est le plus recherché chez vous ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Les albums de Tintin en noir et blanc.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Encore et toujours Tintin ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Oui, ça vient du fait qu’il a accompagné quatre ou cinq générations, pour beaucoup d’enfants de mon époque, le premier livre lu de</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> A à Z était un album de Tintin. Ça a nourri notre imaginaire, bercé notre petite enfance, alors quand on commence à rechercher sa petite madeleine, vous avez un collectionneur sur trois va re</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">chercher l’album de Tintin qu’il a lu à l’âge de six, sept ans. Mordu, il va essayer de compléter.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">C’est ça le ressort du collectionneur, la nostalgie ?</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Oui. Pour toute une génération de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collectionneurs, le premier ressort, c’était la nostalgie. De plus en plus on rencontre des gens qui collectionnent un auteur, parce qu’ils ont eu un choc esthétiqu</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">e ou encore, qui portent leur dévolu sur un éditeur, par exemple, j’ai plusieurs clients qui collectionnent tout sur les éditions Futuropolis, parce que c’est un ensemble très cohérent d’albums qui possèdent une caractéristique personnelle, Frank Margerin, Jean-Michel Nicollet, les premiers albums de Swarte.</span></div><span style="color: rgb(0, 0, 0);">–o–o–o–</span><br /><div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(0, 0, 0); font-style: italic;">Notre conversation est momentanément interrompue par un client venant proposer un plein pochon d’illustrés en mauvais état. L’affaire n’est pas dans le sac ! Il repart déçu.</span></div><span style="color: rgb(0, 0, 0);">–o–o–o–</span><br /><div style="text-align: justify;"> <a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahS7JLOI/AAAAAAAAABo/8exutlpI20w/s1600-h/La+bete+est+morte01.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 213px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahS7JLOI/AAAAAAAAABo/8exutlpI20w/s320/La+bete+est+morte01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307873163894926562" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’est le journal <span style="font-style: italic;">Aventures</span> d’après-guerre</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">, ce n’est pas un titre majeur de la BD, peu collectionné, et quand il l'es</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">t plutôt en reliure éditeur, dans un état supérieur à celui qui m’a été proposé. Pratiquement tou</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">s les journaux des années 50 se collectionnent, mais en séries complètes, plus au numéro par numéro. L’époque où le collectionneur venait avec son petit carnet, en cochant les numéros qui lui manquaient, est </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">révolue. Les nouveaux acheteurs ont pris cette habitude de collectionner soit par année complète, soit ce qu’on appelle en correspondance de reliures ou en reliure éditeur. <span style="font-style: italic;">Le Journal de Mickey</span> faisait ça.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Reliures trimestrielles ou annuelles pour les revues d’avant-guerre. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Toute une génération de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collectionneurs – qui ont </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">une vingtaine d’années, et qui n’ont pas lu ce <span style="font-style: italic;">Journal de Mickey</span>, ou <span style="font-style: italic;">Robinson</span>, ou <span style="font-style: italic;">Hop-la</span>, qui paraissaient dans les années 30 – s’intéressent à ces titres parce que les albums sont de beaux objets. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Quand vous avez des albums reliés dans une bibliothèqu</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">e, vous avez non seulement toute l’histoire de la bande dessinée condensée, mais en plus un bel objet. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’étaient des albums qui étaient reliés avec une magnifique toile rouge, avec une grande impression sur le prem</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ier plat, et les couleurs sur le papier étaient tout à fait </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">extraordinaires. Il y a une chaleur qui ressort de ces albums qu’on retrouve difficilement dans les albums contemporains.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">C’est une baisse de qualité, vous pensez ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Non, c’est une qualité différente, ce sont les techniques d’impression qui aujourd’hui sont un petit peu différentes. Maintenant, on prend un papier brillant, un papier couché, à l’époque on utilisait un papi</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">er, pas buvard..., mais un bouffant plus granuleux, et ça don</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">nait des profondeurs complètement différentes, quand on regarde je reviens encore à Tintin, l’édition 1947-48 avec une édition des années 70, c’est la même histoire, mais pas le même dessin te</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">llement les couleurs sont différentes. C’est pourquoi, les Editions Casterman font une fois par an une édition à l’ancienne d’un album de Tintin, ils arrivent à retrouver 80% de la qualité de l’impression des originaux. Comme quoi, si on voulait, on pourrait...</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> Il y avait beaucoup de demande, ils valent très cher. Même si ça a augmenté maintenant. En 1955, un album de Tintin valait 5,95 F ce qui faisait beaucoup. On offrait un album de bande dessinée cartonné à </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Noël à un anniversaire, ce n’était pas un produit de consommation courante. Je me rappelle que j’avais pour la fin de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">l’année, un album de bande dessinée, et c’est tout. L’objet en</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> avait d’autant plus de valeur, c’est pourquoi, on y est resté beaucoup plus attaché, et que ça nous marquait beaucoup pl</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">us que les enfants qui ont sept-huit ans maintenant, qui consomment de la BD comme des émissions de télévision. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">On n’avait pas de télé ou très peu.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Quelles sont les pièces rares ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Certains albums, la toute première édition de <span style="font-style: italic;">La Marque jaune</span> de Jacobs, quand c’est en bon état, les trois pre</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">miers albums d’Astérix d’U</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">derzo et Goscinni, On croit tous les avoir eus, mais c’était de tout petits tir</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ages, les premiers albums ont été édités entre 5000 et 8000 exemplaires, ils étaient très fragiles ce qui fait leur rareté actuellement. Dans un état comme à parution, la cote devient plus importante.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Rares aussi, certains tirages de tête des aventures de Tintin par Hergé, comme le <span style="font-style: italic;">Tintin au pays des soviets</span>, numérotés, et signés par Hergé, qui peu</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ven</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">t valoir 15000 euros suivant son état. Rare également, certains numéros, comme le numéro 296 du <span style="font-style: italic;">Journ</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">al de Mickey</span> qui est paru le 10</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> juin 1940, un numéro qui n’a pas été distribué, mais uniquement délivré aux abonnés.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Vous avez aussi le numéro</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> 1 du journal <span style="font-style: italic;">Fantax</span>, u</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">n super-héros français juste après-guerre.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">C’est ce que vous aviez là </span><span style="color: rgb(204, 0, 0);">?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Oui, c’est ce que le monsieur m’a apporté.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Il y a le numéro 1 dedans ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Non. Le numéro 1, je l’ai eu de</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ux fois en trente ans. C’était dessiné par un monsieur qui s’appelait Schott, Pierre Mouchaud, dit Schott, c’est l’un</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> des « succès » qui a ma</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">rq</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ué toute une génération, et qui a été interdit en 1949, parce qu’il était trop fort, jugé trop violent.</span><br /><br /><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Vous avez quelques pièces rares ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Tintin en Amérique</span>, par exemple, l’édition originale. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ici, un album publicitaire d’Astérix qui n’a pas été commercialisé. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’est tout un</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> domaine. Le personnage d’Astérix, comme de nombreux personnages de BD sert de support à une déclinaison publicitaire. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">A la fois au niveau album, affiche… Diffusé à un moment précis, après on ne les trouve plus. </span><br /><br /></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalpxAx8SNI/AAAAAAAAADA/PAE5Cz-ShQc/s1600-h/Poteau+Magique+Asterix01.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 281px; height: 320px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalpxAx8SNI/AAAAAAAAADA/PAE5Cz-ShQc/s320/Poteau+Magique+Asterix01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307889926576818386" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Le Poteau magique</span>, c’était pour une société de bâtiment d’Avignon. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">L’état a une importance </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">primordiale surtout au niveau album. Etat normal 500 euros état neuf 3000.</span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Bécassine, c’est une série qu’on recherche depuis le début de la BD. Il y a des modes qui existent, mais il y a toujours une certaine constante.</span><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><div style="text-align: justify;"><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEW0ABPI/AAAAAAAAACI/PEuHCGRIDms/s1600-h/Bicot.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 237px; height: 320px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEW0ABPI/AAAAAAAAACI/PEuHCGRIDms/s320/Bicot.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307879263792268530" border="0" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgFLKbhmI/AAAAAAAAACY/WHX4ZpsUhAA/s1600-h/PiedsNickeles.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 213px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgFLKbhmI/AAAAAAAAACY/WHX4ZpsUhAA/s320/PiedsNickeles.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307879277844989538" border="0" /></a><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Bico, Tintin, Blake et Mortimer, Mickey, Zig et </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Puce et les Pieds Nickelés, c’est une valeur sûre de la BD française, ça continue à être lu et recher</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ché, même pas des adolescents de 15 ans. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Et pourtant, ça a été créé avant 1910. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Ça fait presque un siècle qu’ils sont d’actualité. </span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEbm1IAI/AAAAAAAAACA/z8vN4ovSang/s1600-h/Becassine02.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 213px; height: 320px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEbm1IAI/AAAAAAAAACA/z8vN4ovSang/s320/Becassine02.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307879265079205890" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Bécassine</span>, c’est très curieux, je n’ai jamais vu quelqu’un qui en avait lu un entier, à part les dames, il faut dire qu’elles n’avaient pas grand-chose à lire d’autre. La BD est un monde hyper masculin, même chez les collectionneurs, vous avez près de 95% sont des hommes. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Dans le domaine, les héroïnes </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">se comptaient sur les doigts d’une main jusqu’en 1960. Bécassine, Annie, Mireille, Lydie, et puis Barbarella qui est arrivée en 1958 et qui a bousculé la bande </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">dessinée, la vision du public vis-à-vis de la BD, on rentr</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ait dans l’âge adulte.</span><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgFOAB77I/AAAAAAAAACg/1eZdS9W6ZI4/s1600-h/Semaine+de+Suzette+couv.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 238px; height: 320px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgFOAB77I/AAAAAAAAACg/1eZdS9W6ZI4/s320/Semaine+de+Suzette+couv.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307879278606675890" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Q</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">uant aux journaux pour les filles, vous aviez <span style="font-style: italic;">la Semaine de Suzette</span>, l’hebdo obligé des jeunes filles de bonne famille, <span style="font-style: italic;">1905</span>, <span style="font-style: italic;">Mireille</span>, et puis <span style="font-style: italic;">Fillette</span>. Quelques autres titres, peut-être. <span style="font-style: italic;">Ames Vaillantes</span>, un journal catholique.</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il y avait aussi ce journal, un peu marqué </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">collabora</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">tionniste, <span style="font-style: italic;">Le Téméraire</span>. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Un journal fabuleux, qui a </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">renouvelé le genre des histoires ; beaucoup de dessinateurs du Téméraire se sont retrouv</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">és après la guerre dans <span style="font-style: italic;">Cœur Vaillant</span> et surtout au journal <span style="font-style: italic;">Vaillant</span>, des Editions Vaillant, du parti communiste. Tous les gens qui ont travaillé au <span style="font-style: italic;">Téméraire</span> </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">étaient des gens qui avaient un grand talent.</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Après-guerre, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">vous aviez 3 grands </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">journaux, <span style="font-style: italic;">Vaillant</span>,<span style="font-style: italic;"> le Journal de Mickey</span>, 20 millions d’exemplaires de tirage, <span style="font-style: italic;">le Coq Hardi</span> dirigé par Marijac qui a duré plus de dix ans d’où sort <span style="font-style: italic;">Le </span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">Grand cirq</span></span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-style: italic;">ue, </span><span>de Pierre Clostermann</span>.</span><br /><br /><br /><br /></div><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEwKhjxI/AAAAAAAAACQ/MFbvYg8WzKI/s1600-h/GrandCirque.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 277px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalgEwKhjxI/AAAAAAAAACQ/MFbvYg8WzKI/s320/GrandCirque.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307879270597627666" border="0" /></a><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Je suis étonné que les gens ne recherchent pas davantage de pièces d’avant-guerre, comme <span style="font-style: italic;">la Semaine de Suzette</span>.</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Non, ça c’était ce qu’on collectionnait il y a une vingtaine d’années, toute la 1re et 2e génération de collectionneurs recherchaient leur jeunesse et au fur et à mesure, soit leur collection est complète, soit ils décèdent, soit ils passent à autre chose. Une collection s’étale sur une dizaine d’années,c’est rare qu’une recherche dure plus de 20 ans, hormis les très grands.<br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahSHAfeI/AAAAAAAAABw/isFW0pmlj0c/s1600-h/Semaine+de+Suzette01.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 213px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalahSHAfeI/AAAAAAAAABw/isFW0pmlj0c/s320/Semaine+de+Suzette01.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307873163676253666" border="0" /></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Depuis l’an </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">2000, </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">toute la première génération d’illustrés, l</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">’âge d’or de la bande dessinée, de 1930 à 1950, est beaucoup moins recherchée, en revanche tout ce qui est de 1950 continue à avoir son petit succès. </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">C’est là qu’on voit des cotes assez import</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">antes réalisées en ventes aux enchères lorsque les exemplaires sont dans un état parfait. Vous avez le phénomène des nouveaux collectionneurs qui recherchent la bande dessinée ou un objet, il faut que ce soit parfait. C'est un changement radical avec </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">les anciens collectionneurs qui au d</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">ébut ne</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> faisaient pas trop attention à l’état, qui petit à petit améliorent leur collection et deviennent de véritables bibliophiles et désirent un exemplaire parfait ou avec une dédicace ou d’une série numé</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">rotée. </span> <span style="color: rgb(0, 0, 0);">Il y a une évolution, c’est une recherche, une inqui</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">étude, tout d'abord ils recherchent un exem</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">plaire qu’ils n’avaient pas eu quand ils étaient gosses, pour le lire, pour compléter ; pour retrouver ses sentiments d’enfant. Aujourd’hui on débute une collection pour elle-même, on devient de plus en plus égoïste dans sa façon de procéder. On recherche une BD pour la BD, c’est tout juste si on songe à l’ouvrir, de peur de l’abîmer. Ça, c'est tout à fait l’approche d’un bibliophile pur, qui connaît le texte parce qu’il l’a lu dans une édition courante, mais qui veut l’avoir sur un grand papier.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Les illustrés qui paraissaient au début du siècle, Jossot, <span style="font-style: italic;">l’Assiette au beurre</span> ou <span style="font-style: italic;">L’illustration</span>...</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">J’en fais pas, ce ne sont pas de la BD, c’est du dessin de presse, c’est un autre domaine. J’en fais un petit peu, parce qu’il y a quelques petits recoupements, mais il y a très peu de dessinateurs comme Caran d’ache, comme Forain, comme Poulbot, qui ont fait de </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">la BD, ils faisaient de grandes images, des illustrations avec un texte en-dessous, mais pas de bande dessinée, et il n’y a pratiquement pas de collectionneurs qui collectionnent à la fois les BD et les dessins de presse. Ce sont deux univers différents.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Je vois dans vos rayonnages, un livre de Toepfler, un Suisse, je crois, c’est <span style="font-style: italic;">l’Histoire de Mr Jabot</span>.</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">On considère que c’est la toute première bande dessinée. Pour moi, ce n’est pas tout à fait de la BD, ce sont les prémisses, mais on peut aussi faire remonter la bande dessinée à la tapisserie de la Reine Mathilde. Aux hiéroglyphes pendant</span><span style="color: rgb(0, 0, 0);"> qu’on y est. Il y a quand même des phylactères. Ce ne sont pas des bulles, mais des textes en-dessous. A Bayeux, le texte est dans la tapisserie. C’est difficile de trouver une date précise pour trouver la toute première bande dessinée. Et il y a les écoles françaises, les Français ne sont pas d’accord avec les Autrichiens, les Américains considèrent que c’est <span style="font-style: italic;">Yellow Kid</span> (NDLR : Richard Felton Outcault), c’est bien, ça fait discuter les historiens.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">C’est quoi, ça <span style="font-style: italic;">Les voyages aériens</span> ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">J’ai un rayon de plus en plus réduit concernant la littérature populaire, la science fiction ancienne, parce que ce sont mes premières amours, et je ne peux pas les rayer complètement, mais commercialement, il y a peu de demande et ce ne sont pas des livres qui se vendent très cher. Mais par contre, c’est passionnant de lire les premiers Xavier de Montépin, Ponson du Terrail, Paul Féval, Zévaco, ça c’est </span><span style="color: rgb(0, 0, 0);">mon grand plaisir. Un auteur comme Jean de Lahire, Léon Groc, Boussenard, ce sont des auteurs populaires du début de l’ancien siècle, 1910 et 1940, beaucoup appellent ça de la littérature de gare, mais c’est très plaisant à lire.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalmLSF3toI/AAAAAAAAACo/E_S7f9y023I/s1600-h/Grassouillet.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 266px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SalmLSF3toI/AAAAAAAAACo/E_S7f9y023I/s400/Grassouillet.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307885979853895298" border="0" /></a><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);"><br />Par rapport à Internet, le marché a-t-il beaucoup évolué ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Oui. Par la présence des collectionneurs. Les habitudes de collections. Avant, un certain nombre d’entre eux venaient le midi ou quand ils avaient un petit moment de libre, se distraire en librairie tout en chinant, maintenant ils chinent sur Internet, en mangeant un sandwich dans leur bureau devant leur écran sur e-Bay ou autre.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Vous êtes présent sur Internet ? Vous avez un site ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Oui, on est obligé. Je n’ai pas encore de site, mais j’y pense depuis très longtemps. Je ne sais pas quand ça va se faire, je n’ai pas la culture informatique, ce sont des choses qu’il faut apprendre, que j’apprends parce que j’y suis obligé, mais ce n’est pas mon plaisir, ce que j’aime, c’est toucher le papier ; pas tellement le plastique d’un ordinateur. Mais je reconnais que c’est un très bon outil, je lisais que e-bay arrivait à 10 Millions d’abonnés. Ça fait qu’un Français sur cinq est abonné à e-bay. Il n’y a pas une librairie, aussi grande soit-elle qui pourrait avoir un panel de collectionneurs aussi important. Alors on est obligé de passer par ce média.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);">Vous exposez ?</span><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);">Non. Je ne fais pas d’expositon. Mais à part la librairie, je suis expert à Drouot, j’ai monté les premières ventes aux enchères consacrées à la BD en 1989, ou des ventes uniquement consacrées à Tintin, aussi, et je vous avoue que le travail à la librairie, de recherche de livres, les envois par correspondance, la rédaction de catalogues pour la librairie ou pour les ventes aux enchères, pour les commissaires priseurs, avec tout le travail préparatoire, de contact avec les collectionneurs, ça me prend plus de dix heures par jour, c’est bien. En revanche, je ne chine plus, il faut se lever à 5 heures du matin, j’ai passé l’âge, je laisse ça aux jeunes de 40 ans... Finalement, la partie la moins fatigante dans mon travail, c’est de vendre à la librairie.</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">Paru dans le <span style="font-style: italic;">Magazine du Bibliophile</span>, n° 69</span><br /></div>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3645716998639444282.post-86707706303276014122009-02-13T15:07:00.005+01:002009-02-14T11:10:11.054+01:00Théâtre classique... Une librairie sur Internet<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWPrZFQ7AI/AAAAAAAAAAM/d0B95F2r7wE/s1600-h/librairie.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 380px; height: 252px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWPrZFQ7AI/AAAAAAAAAAM/d0B95F2r7wE/s320/librairie.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302302111928740866" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;"><br /><br />La </span><span style="font-weight: bold;">librairie Le Jardin des Muses n’existe que sur Internet et est hyperspécialisée – puisque dédiée principalement au théâtre </span><span style="font-weight: bold;">classique. Rencontre découverte </span><span style="font-weight: bold;">avec son créateur et animateur, Christophe </span><span style="font-weight: bold;">Lhermitte. Témoignage exemplaire d’un nouveau type de commerce du livre ancien.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:85%;">Après avoir quitté sans regret l’Education nationale, à l’occasion de l’héritage</span><span style="font-size:85%;"> d’une demeure dans la campagne normande, Christophe Lhermitte a cédé à sa passion : il s’est retiré, embarquant femme et enfants dans ses chers textes de théâtre classique. C’est ainsi que, non loin de Honfleur, dans une annexe de cette ferme de Saint-Pierre-du-Val, dans l’Eure (27), est née la librairie «le Jardin des Muses», spécialisée dans le théâtre et la petite littérature des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles…</span><br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >MdB :</span><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" > Christophe Lhermitte, vous êtes implanté à Saint-Pierre-du-Val, dans l’Eure, </span><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >mais le Jardin des Muses est une librairie dans laquelle on ne vient pas… puisqu’elle est virtuelle, pourrait-on dire (voir <a href="http://www.jardindesmuses.com/">www.jardindesmuses.com</a>). Vous vendez donc via Internet ?</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWQ8k9h2SI/AAAAAAAAAAU/GmtVJJ95Gfw/s1600-h/lhermitte+visage.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 133px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWQ8k9h2SI/AAAAAAAAAAU/GmtVJJ95Gfw/s200/lhermitte+visage.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302303506686925090" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" >C. L. :</span><span style="font-size:85%;"> Effectivement mais aussi sur catalogue et </span><span style="font-size:85%;">sur les salons. Je propose, en moyenne, entre 500 et 800 pièces de théâtre dans chaque catalogue... La plupart du temps, les intéressés ne voient pas les ouvrages proposés, mais ces derniers sont décrits avec soin sur catalogue.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >L’aspect extérieur de l’ouvrage vous paraît-il secondaire ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Oui, c’est secondaire pour moi. Ce qui m’intéresse est le texte. Mais je précise bien dans mes fiches de présentation si un livre est abîmé ou très usagé ; je signale les coins usés, les coiffes manquantes, s’il y a un manq</span><span style="font-size:85%;">ue quelque part, si l’ouvrage possède un ex-libris – ce dernie</span><span style="font-size:85%;">r fournit des indications sur la provenance et le parcours du livre. J’ai énormément de petites pièces brochées, dans un papier d’époque, papier dominoté, ou papier à la cuve, papier coquille, mais d’époque, ou petit papier qu’on a refait au XIXe comme ce fut souvent le cas, mais là, sans reliure. Je précise s’il y a des épidermures à l’intérieur, des brunissures, des rousseurs, s’il y a des cernes clairs, foncés, etc., ça ne va pas plus loin. Ceux qui s’adressent à moi viennent en général pour acquérir la pièce qu’ils n’ont pas trouvée ailleurs ou sur laquelle ils ont besoin de travailler : </span><span style="font-size:85%;">ils n’ont pas donc pas vraiment besoin de photos.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Quel a été le chemin qui vous a amené à ouvrir le Jardin des muses ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Avant de m’établir comme libraire, j’étais amateur de livres, j’avais ma bibliothèque de théâtre… J’hésitais à franchir le cap, parce qu’il est difficile et peu sécurisant de devenir libraire. Surtout lorsque, comme dans mon cas, on commence de zéro, sans livres ou presque, et sans connaître quiconque. Ce qui m’a poussé à me lancer, ce sont des éléments extérieurs… Cet endroit, la maison et l’annexe – un héritage de mes beaux-parents –, dans lequel nous avons eu envie de nous installer avec mon épouse, pour changer de vie, ne plus rester en ville.</span><br /><span style="font-size:85%;">Je ne désirais pas avoir une boutique, mais travailler chez moi. Ce lieu m’offrait vraiment l’occasion d’appréhender ce métier à ma façon, la librairie chez soi, en s’appuyant sur Internet, des catalogues et ne travailler que sur ce qui me passionne dans la librairie. Il y a bien des domaines et des spécialités que je ne veux pas faire : les illustrés modernes, le régionalisme… Pourtant j’aime les auteurs normands, du XVIIe, mais pour moi, Corneille ne va pas dans le rayon régionalisme, mais dans théâtre, et littérature. Je fais aussi les «petits auteurs», pas ou p</span><span style="font-size:85%;">eu connus.</span><br /><span style="font-size:85%;">Après être passé par l’Educatio</span><span style="font-size:85%;">n nationale et pris un congé, mes parents m’ont prêté un peu d’argent... J’ai alors pu acheter quelques bouquins et confectionner le premier catalogue. C’était fin 99, début 2000. J’avais 200 livres et rien d’autre. Pas de clients…</span><br /><span style="font-size:85%;">Ne venant pas de chez un libraire, je n’avais pu connaître des amateurs de livres… J’ai donc naturellement travaillé avec les institutions. Mes enseignants à qui, tous comptes faits, j’ai laissé un assez bon souvenir, m’ont ouvert leurs carnets d’adresses, ils m’ont transmis les coordonnées de spécialistes, de professeurs… J’ai effectué des recherches moi-même, j’ai contacté les bibliothèques spécialisées dans le théâtre. Au début, c’était catastrophique, je ne pouvais pas en vivre, mais ça s’est fait tout doucement.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Quelles institutions recherchent du texte ancien, du théâtre ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Les bibliothèques, et pas seulement celles des grandes villes. Certaines bibliothèques locales s’intéressent aussi aux auteurs de leur région qui ont écrit pour le théâtre ; par exemple Scudéry au Havre, Corneille de Rouen, Boisrobert de Caen; les écrivains normands sont nombreux : la muse poétique et littéraire est normande au XVIIe. A côté des institutions locales, il y a bien sûr les bibliothèques de grandes villes, et celles, à l’étranger, </span><span style="font-size:85%;">dont certains enseignants travaillent sur la littérature française.</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWZ518rINI/AAAAAAAAAA8/KAWZEh03fgY/s1600-h/esther.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 320px; height: 213px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWZ518rINI/AAAAAAAAAA8/KAWZEh03fgY/s320/esther.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302313355311784146" border="0" /></a><br /></div><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Pourquoi avez-vous choisi de vous la</span><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >ncer dans cette spécialité du théâtre ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Avant tout, par passion. A la fac, mes études littéraires étaient centrées sur le théâtre, jusqu’au doctorat. Tout en appréciant beaucoup les pièces, les textes dramatiques en eux-mêmes, je m’intéressais particulièrement aux écrits théoriques, autour du théâtre, aux débats</span> <span style="font-size:85%;">d’idées des XVIIe et XVIIIe sur l’écriture dramatique, la mise en scène, la structure et la forme d’une pièce : la façon dont elle doit être écrite puis représentée. Tout ce qui fait débat quant aux règles au début des années 1630, le grand débat, </span><span style="font-size:85%;">d’abord, la querelle du Cid, etc., la régularité des pièces, m’a toujours passionné. J’</span><span style="font-size:85%;">ai aussi travaillé sur Zola, la dramaturgie zolienne et sur la tragédie classique. Mon grand sujet, c’était la question du choix d’une forme </span><span style="font-size:85%;">d’écriture dans la tragédie classique. </span><span style="font-size:85%;">Vers ou prose. </span><span style="font-size:85%;">Il y a eu un débat autour des années 1640 pour déterminer si on devait écrire une tragédie classique en alexandrins plutôt qu’en prose. Ce qui me fascinait était l’extrême modernité du débat pour l’époque, car ceux qui étaient partisans de la prose estimaient que le théâtre devait être fait essentiellement pour être joué et non pas pour être lu. C’était une rupture très «avant-gardiste» avec la tradition classique, et préfigurait ce qui allait devenir le drame romantique </span><span style="font-size:85%;">ou le drame avec Diderot.<br /><br /></span><span style="font-size:85%;">Quand la tragédie ne sera plus la grande tragédie classique avec les dieux, et qu’elle retombera un peu sur terre, elle passera au drame bourgeois, et là, on écrira en prose. Le théâtre doit avant tout être représenté, c’est donc une question au centre du débat du théâtre du XVIIIe et du XIXe, et elle est prodigieusement moderne pour le XVIIe. Nous retrouvons ici le problème de la vraisemblance. Comme on se situe dans la représentation, on doit faire croire que ce qui se passe sur la scène est vrai, alors pourquoi les personnages parlent-ils en vers ? Ils doivent parler le langage commun, le langage ordinaire, c’est-à-dire la prose.</span><br /><span style="font-size:85%;">Des théoriciens, on connaît surtout aujourd’hui ceux du XIXe, qui se sont intéressés au jeu </span><span style="font-size:85%;">de l’acteur et à la forme de la représentation théâtrale, notamment chez les Russes et Polonais.</span><br /><span style="font-size:85%;">Il y en a eu de très grands auparavant. Qui étaient (le terme est anachronique pour l’époque, mais il convient pourtant à la situation) subventionnés par Richelieu. Le cardinal aimait beaucoup le théâtre, et désirait que tous les genres littéraires soient plus ou moin</span><span style="font-size:85%;">s réglementés, qu’il y ait une poétique pour chacun d’entre eux, et surtout pour le théâtre.</span><br /><span style="font-size:85%;">La tragédie était à l’époque le genre littéraire par excellence, par lequel il fallait s’exprimer si on voulait passer pour un «grand» auteur. Donc, son écriture a été réglementée par le biais des gloses de l’Antiquité et par celui de </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >La Poétique</span><span style="font-size:85%;"> d’Aristote, adaptées au théâtre français. On rencontre alors de très importants théoriciens, l’abbé d’Aubignac, par exemple. </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >La Pratique du Théâtre</span><span style="font-size:85%;">* a été l’un des plus grands textes théoriques que l’on connaisse en France sur le théâtre, un des premiers. Toutes les règles y sont répertoriées, tant pour ce qui concerne l’aspect écriture du texte que le jeu.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWRfIowlxI/AAAAAAAAAAc/Yx5-Xw2ReE4/s1600-h/poetique.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 269px; height: 173px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWRfIowlxI/AAAAAAAAAAc/Yx5-Xw2ReE4/s320/poetique.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302304100379039506" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">Autre éminent théoricien, Chapelain était l’oracle de l’époque, celui que la plupart des </span><span style="font-size:85%;">auteurs consultaient. Lui n</span><span style="font-size:85%;">’a pas écrit de traité, mais on connaît sa correspondance, et on voit dans les lettres qu’il a adressées à quelques-uns des auteurs de l’époque, qu’il a beaucoup travaillé et théorisé sur le théâtre – il était partisan de la prose. On peut citer également </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >La Poétique</span><span style="font-size:85%;"> d’Hyppolyt</span><span style="font-size:85%;">e-Jules Pilet de La Mesnardière (1610-1663). Ils ne sont essentiellement connus aujourd’hui que des universitaires, mais ils sont au fondement de notre théâtre. Tous les auteurs de l’époque s’en réclament.</span><br /><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Pour la tragédie seulement ; en ce qui concerne la comédie, c’est la comédie italienne…</span><br /><span style="font-size:85%;">Non, pour la tragi-comédie et la comédie également. Au début du XVIIe, c’est effectivement l’Italie et l’Espagne qui influencent le théâtre, mais très vite, on cherche à avoir ses propres règles, son propre théâtre. Et le rayonnement théâtral de 1630-1640 est français. Là, on commence à avoir des auteurs réputés, dans la lignée de Corneille. C’est vrai qu’il a fait oublier les nombreux autres, excellents. Ils n’ont pas eu la chance de naître au bon siècle... Un siècle plus tard, ils auraient connu une très grande renommée, parce qu’au XVIIIe – en tragédie, j’entends –, il n’y a personne, à part Voltaire qui voulait à lui seul égaler Corneille et Racine, et était considéré comme le plus grand auteur dramatique français.<br /></span><br /><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWSMo1wz-I/AAAAAAAAAAk/4k9vbC92wQ8/s1600-h/tancrede.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 320px; height: 204px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWSMo1wz-I/AAAAAAAAAAk/4k9vbC92wQ8/s320/tancrede.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302304882117627874" border="0" /></a><br /></div><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" ><span style="color: rgb(204, 102, 0);">Tancrède (1761), L'une parmi la soixantaine de pièces écrites<br />par Voltaire, qui, on le sait moins aujourd'hui, était considéré<br />comme le successeur des grands tragédiens Corneille et Racine.<br /></span><span style="color: rgb(204, 102, 0);"></span></span></div></div><span style="font-size:85%;"><br />Le XVIIe foisonne de grands noms : Georges Scudéry </span><span style="font-size:85%;">(1601-1667), </span><span style="font-size:85%;">François le Metel Boisrobert (1592-1662), Jean de Rotrou (1609-1650), il y a aussi François dit Tristan Lhermitte (1601-1655). Ces auteurs n’étaient pas joués qu’à Paris, mais également en province. Nous sommes aujourd’hui en possession des documents de l’époque, les mémoires de régisseurs, comme le registre de La Grange où tout est répertorié.</span><br /><span style="font-size:85%;">Le but de l’auteur, pour se faire connaître, était d’être joué. L’impression des textes venait ap</span><span style="font-size:85%;">rès. En règle générale, quand une pièce recueillait du succès, son impression pouvait tarder. Au contraire, si elle était imprimée tout de suite, c’était plutôt mauvais signe… Elle aura été vraisemblablement mal reçue. Elle fait d’abord sa vie sur scène et est parfois réécrite au fil des représentations.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Qui achète la littérature de théâtre à l’époque ?</span><br /><span style="font-size:85%;">La noblesse cultivée. Uniquement ceux qui savent lire, et à part le clergé et les érudits, pas grand monde. Les représentations sont des divertissements de cour.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >A combien d’exemplaires s’élèvent ces impressions ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Ce ne sont pas de gros tirages. Mais il y a de la demande – et du succès – parce qu’ils sont suivis de nombreux retirages. C’est une tradition dans le théâtre : l’édition originale sort en grand format, en in-4°, c’est une édition de luxe, coûteuse, le papier est rare et cher, et elle part ! En général, elle est destinée à être offerte en présent à un personnage de marque.</span><span style="font-size:85%;"> La première in-12 sort peu après, dans la même année, quelquefois l’année suivante. Cela signifie que la première édition est épuisée et vendue. Et là, je ne parle pas seulement des imprimeurs-libraires parisiens qui font imprimer à Rouen car, souvent en plus, il existe des contrefaçons... Ces dernières apparaissent très rapidement aussi.</span><br /><span style="font-size:85%;">Néanmoins, de certains ouvrages de théâtre, on ne connaît qu’une édition unique. Parfois, en cas de regain de succès d’un auteur, une petite réimpression au XVIIIe ou à la fin du XVIIe, en fonction d’un contexte particulier, fait ressurgir un peu la pièce.</span><br /><span style="font-size:85%;">Souvent, on donne comme deuxième édition ce qui n’est en fait qu’une deuxième émission. La totalité du stock d’une édition originale n’a pas été vendue: on imprime une nouvelle page de titre avec une nouvelle date, et on fait passer le tout pour une nouvelle édition, mais c’est la même ! La pagination est identique, on retrouve le même nombre de cahiers, le même privilège. On rencontre de nombreuses deuxièmes émissions. Scarron, par exemple, a beaucoup été imprimé et réimprimé. Racine également, mais en in-12, durant la deuxième moitié du XVIIe siècle.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >La vente s’effectuait par colporteurs ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Essentiellement pour les contrefaçons. Les contrefacteurs étaient établis à Caen, Troyes et Avignon. Un collègue et ami universitaire, un très grand spécialiste du théâtre et de l’impres</span><span style="font-size:85%;">sion du XVIIe, Alain Riffaud, vient de découvrir un nouveau foyer de contrefacteurs à Limoges. C’est une primeur !</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Pour revenir à votre activité… Votre fonds de librairie porte sur les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Oui, c’est une question d’affinités. J’aime moins le théâtre qui viendra par la suite. Je déteste le boulevard. Au risque de froisser les collectionneurs, Guitry, Feydeau, Labiche, pour moi, ce n’est pas du théâtre. Je n’aime pas, donc je ne fais pas. Je m’arrête en 1830-1840, avec quelques petits auteurs.</span><br /><span style="font-size:85%;">Nombre de gens ne voient le théâtre que par Guitry, mais c’est du jeu de mots, du trait d’esprit. Ça peut se lire, mais il n’y a pas vraiment besoin de le mettre sur une scène. Il n’y a pas de spécificité dramatique. C’est pourquoi je ne travaille pas avec les collectionneurs.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWVPXoPxHI/AAAAAAAAAA0/o7AG3rQPnIo/s1600-h/anneelitteraire.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 287px; height: 191px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWVPXoPxHI/AAAAAAAAAA0/o7AG3rQPnIo/s320/anneelitteraire.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302308227572024434" border="0" /></a><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" ><span style="color: rgb(204, 102, 0);">L'année littéraire (1757), périodique </span><br /><span style="color: rgb(204, 102, 0);">d'Elie Fréron.</span><br /><span style="color: rgb(204, 102, 0);">L'auteur y rend compte des différents </span><br /><span style="color: rgb(204, 102, 0);">ouvrages parus,</span><br /><span style="color: rgb(204, 102, 0);">tous genres confondus</span><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Vous assimilez le collectionneur à l’amateur de théâtre bourgeois !</span><br /><span style="font-size:85%;">Non, j’assimile le collectionneur (de théâtre) à quelqu’un qui collectionne la plupart du temps les livres comme des objets, des signes extérieurs de richesse. Il n’est pas le collectionneur érudit du XIXe ou du début XXe qui connaissait les textes, qui aimait les livres. Si le livre est bien habillé, s’il y a des armes dessus, c’est encore mieux, parce qu’il se voit quand on fait passer des gens devant sa bibliothèque. Le théâtre de Racine, habillé, d’une belle reliure, belle provenance, du XVIIe va se vendre ; mais son édition XIXe doit être illustrée, sinon elle ne présente aucun intérêt.</span><br /><span style="font-size:85%;">Que l’on aime un livre très bien habillé ne me déplaît pas… Moi aussi, je craque sur un beau maroquin à dentelles, mais pas juste pour ça. Les bibliophiles aiment aujourd’hui trop le livre en tant qu’objet, purement et simplement, et non en premier en tant que contenu.</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWTnZy9ShI/AAAAAAAAAAs/mHvzWt_po0o/s1600-h/lhermitte%2Blivre.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 287px; height: 191px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4t2efBSoXwA/SZWTnZy9ShI/AAAAAAAAAAs/mHvzWt_po0o/s320/lhermitte%2Blivre.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5302306441447426578" border="0" /></a><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Vous faisiez allusion à cette célèbre vente de Monsieur de Soleinne**…</span><br /><span style="font-size:85%;">Oui. La plus belle collection théâtrale qui ait jamais existé. Le catalogue en a été rédigé par le bibliophile Jacob pour une vente qui fut prodigieuse. Cet ouvrage me sert pour référencer une pièce. Ce n’est pas un outil bibliographique au départ, puisqu’il s’agit d’un catalogue de vente. Il n’empêche : c’est un utilitaire de base pour tout collectionneur et libraire spécialisé dans le domaine du théâtre.</span><br /><span style="font-size:85%;">Tout le théâtre n’y figure pas, certains textes sont plus difficiles à dénicher que d’autres. Lorsque j’ai une pièce qui ne s’y trouve pas, il peut s’agir d’une petite rareté, tirée à peu d’exemplaires ou qui a été détruite pour différentes raisons.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Renouveler votre fonds ne doit pas s’avérer une tâche facile…</span><br /><span style="font-size:85%;">Jusqu’à présent, je n’ai pas rencontré de problème particulier, parce que je travaille avec mes propres clients, un cercle très fermé… Je rachète aussi les livres de certains d’entre eux. Le public du livre est un public vieillissant ; depuis quelques années, nombre d’universitaires que j’ai comme clients ont pris leur retraite et ils m’ont vendu leurs livres.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Comment élargir le cercle des lecteurs du théâtre classique qui en sont bien sûr les prochains acheteurs ?</span><br /><span style="font-size:85%;">On peut s’amuser beaucoup en lisant du théâtre classique. Je me rappelle avoir proposé </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >Phèdre</span><span style="font-size:85%;"> à des scientifiques. </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >Phèdre</span><span style="font-size:85%;"> n’étant pas ce qu’il y a de plus drôle, j’avais abordé cette pièce sous l’angle de la fatalité du sang. C’est une tragédie de la fatalité. Le poids de la famille, des ancêtres... Phèdre a un passé très lourd. Et cette approche a captivé ces étudiants.</span><br /><span style="font-size:85%;">On vous dit dans l’Education nationale, qu’au lycée, il ne faut pas théoriser, ne pas replacer le texte dans son contexte, ne pas faire d’histoire littéraire. Mais si on aborde un texte du XVIIe, sans le resituer, sans dire un peu qui était Racine, Molière ou Corneille, leurs amitiés, leurs antipathies... ça ne peut pas parler aux élèves.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Vous avez décidé de rester sur les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ou vous avez d’autres ambitions ?</span><br /><span style="font-size:85%;">Je vais approfondir le XVIe. Il y a des petits auteurs que je ne connaissais pas très bien. Un des plaisirs de ce métier est d’apprendre sans cesse, et j’aime ce travail de documentation, de recherche... Un livre, ce n’est pas un objet qu’on vend, sur lequel on met un prix et terminé. Il y a tout un travail en amont : c’est vraiment ce qui me plait.</span><br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0);font-size:85%;" >Quel est votre merle blanc ?</span><br /><span style="font-size:85%;">A titre personnel, je collectionne les tragédies en prose. Elles sont très rares. Il y en a eu pas mal au XVIIe, mais elles sont très difficiles à trouver. Il y en a de Puget de La Serre, une de Scudéry, de La Calprenède (Gautier de Costes de, 1609-1663), et aussi de Pierre Du Ryer (1605-1658). Ce que j’aimerais vraiment trouver, c’est l’édition originale du </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >Cid</span><span style="font-size:85%;">. Pour la garder !</span><br /></div><span style="font-size:85%;"><br />(*) – François Hédelin, abbé d’Aubignac, </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >La Pratique du théâtre</span><span style="font-size:85%;">, 1657 ou 1669, in-4°.<br />Les exemplaires sous ces deux dates sont de la même édition ; réimprimés en 1715 à Amsterdam,<br />2 volumes in-8° et trois volumes in-18.<br />(**) – </span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" >Bibliothèque dramatique de Monsieur de Soleinne</span><span style="font-size:85%;">.<br />Catalogue rédigé par P. L. Jacob, Bibliophile (Paul Lacroix). Paris, Alliance des Arts, 1843-1844, 6 tomes reliés en 3 volumes in-8.<br /></span><br />_________________________<br /><span style="font-size:85%;">Paru dans le <span style="font-style: italic;">Magazine du Bibliophile</span>, n° 75</span>François Denivethttp://www.blogger.com/profile/16687531224115896439noreply@blogger.com0